Sagmé, Cameroun – L’horreur a de nouveau frappé à l’aube ce dimanche, dans la localité de Sagmé, située dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Une attaque perpétrée par le groupe terroriste Boko Haram a coûté la vie à au moins cinq militaires camerounais, dont un lieutenant, selon des sources sécuritaires concordantes.
Une attaque d’une rare sophistication
Il était environ 2 heures du matin lorsque les assaillants ont lancé leur offensive. Cette fois-ci, ce n’est pas une embuscade ou un assaut frontal, mais une attaque coordonnée à l’aide de drones armés. Le poste militaire ciblé, déjà affaibli par les précédentes incursions, a été littéralement pulvérisé.
« L’unité a été surprise dans son sommeil par plusieurs frappes ciblées », a confié sous anonymat un officier basé dans la région. « Les engins explosifs transportés par les drones ont visé les dortoirs et les postes de garde. »
Ce nouveau mode opératoire démontre un saut inquiétant dans les capacités logistiques et technologiques des terroristes, qui semblent désormais mieux équipés – ou en tout cas plus innovants – que les forces régulières.
Une région sous tension permanente
Sagmé n’en est pas à sa première tragédie. Depuis plusieurs mois, cette localité frontalière du Nigeria est dans le viseur de Boko Haram. Les habitants y vivent dans une peur constante, coincés entre les attaques récurrentes des djihadistes et l’impuissance des autorités.
Cette montée en puissance des attaques, de plus en plus létales et sophistiquées, met une pression considérable sur les troupes camerounaises déployées dans le secteur. Les soldats, souvent mal équipés, peinent à faire face à une menace qui semble s’adapter et évoluer plus rapidement qu’eux.
Des priorités qui interrogent
Alors que la situation sécuritaire dans l’Extrême-Nord se détériore, certains observateurs pointent du doigt l’inaction – ou le désintérêt – de Yaoundé. Sur les réseaux sociaux et dans certains milieux politiques, la critique est acerbe : le gouvernement camerounais serait davantage occupé à bâillonner ses opposants qu’à moderniser ses forces armées ou à endiguer la menace terroriste.
Le silence officiel sur cette attaque contraste avec l’émotion vive qu’elle suscite dans l’opinion publique. Les familles des victimes, elles, attendent des réponses. Et une reconnaissance à la hauteur du sacrifice consenti.