Alors que les travaux de reconstruction se poursuivent sur la falaise de Dschang, le ministre camerounais des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a lancé un appel clair à la population : ne pas accéder au chantier afin de ne pas ralentir l’avancée des travaux.
Lors d’une déclaration faite le vendredi 23 mai, le ministre a pointé du doigt l’usage non autorisé du site par certains usagers, qui complique sérieusement le bon déroulement des opérations. Il a insisté sur la nécessité de respecter les consignes de sécurité et les panneaux d’interdiction installés tout autour de la zone.
« L’utilisation, par des véhicules de tout type, de la déviation mise en place dans le cadre des travaux ne fait pas que perturber leur bon déroulement, elle représente aussi un véritable danger pour les usagers », a-t-il averti.
Et de préciser : « Cette déviation est strictement réservée aux engins de chantier et aux véhicules liés aux travaux. »
Pendant toute la durée du chantier, l’accès reste donc formellement interdit à tout véhicule ne faisant pas partie de l’équipe de construction ou de la mission de contrôle. Le ministre appelle chacun à faire preuve de civisme pour garantir la sécurité de tous et permettre une reprise rapide de la circulation sur cet axe stratégique.
Un chantier complexe sur une zone instable
Les travaux de reconstruction sont menés par l’entreprise CFHEC, sous la supervision technique d’ECTA BTP. La zone en question est particulièrement difficile en raison de la nature instable du sol, tant sur le plan physique que géotechnique.
Pour rappel, le gouvernement avait lancé les travaux en février, à la suite d’un glissement de terrain survenu en novembre de l’année dernière. Ce drame avait détruit une portion importante de la route et causé la mort d’au moins 12 personnes.
Une population en colère face au manque d’alternatives
Face à l’urgence, les autorités avaient envisagé plusieurs itinéraires de remplacement, mais certains habitants n’avaient pas attendu les décisions officielles : ils ont eux-mêmes construit un pont de fortune pour contourner la section effondrée. Une initiative qui n’a pas été bien reçue par les autorités.
Jugeant la structure trop dangereuse, le préfet a ordonné sa destruction, ce qui a provoqué la colère des riverains qui dénoncent le manque de routes alternatives pour se déplacer.
En réponse, le gouvernement a finalement missionné une entreprise pour reconstruire définitivement la portion effondrée et ainsi rétablir la circulation de manière sûre et durable.