Une opération coup de poing menée le 21 mai 2025 dans le quartier Obili, à Yaoundé, a conduit à l’arrestation de plus de 20 personnes, dont un dealer de 55 ans, interpellé avec une importante quantité de drogue chez lui. Le lieu, pourtant bien caché et sécurisé, servait de repaire pour ses activités illégales.
Cette descente, dirigée par les équipes spéciales d’intervention rapide (ESIR), s’inscrit dans un large plan de lutte contre l’insécurité, lancé suite à la mort tragique du petit Mathis, âgé de seulement six ans, le 10 mai dernier. Ce drame a profondément choqué l’opinion publique et poussé les autorités à agir rapidement.
Obili, un quartier sous tension
Obili est depuis longtemps considéré comme un point chaud de la délinquance à Yaoundé. C’est donc sans surprise qu’il a été le premier ciblé dans cette opération. Plusieurs suspects arrêtés sont accusés d’avoir participé à des attaques à l’arme blanche dans la zone de Mini Ferme, près de Total Melen. La police pense qu’il s’agit de membres de gangs armés responsables de l’augmentation des violences urbaines dans la capitale.
Parmi les interpellés, le dealer de 55 ans n’a pas nié vendre de la drogue. Déjà condamné à 12 ans de prison pour vol, il a affirmé que c’était sa seule manière de survivre : « Je n’ai dérangé personne. Tous les matins, les élèves viennent chez moi prendre 100 francs parce qu’ils savent que je vends. La drogue n’a tué personne, moi j’en consomme depuis plus de 30 ans, et j’ai 55 ans. »
Malgré ses explications, la police rappelle que son casier judiciaire est long comme le bras. Son domicile, discret en apparence, était en réalité fortement sécurisé, à tel point que les forces de l’ordre ont dû passer par le plafond pour le surprendre.
Un réseau démantelé
Selon O.P. Jean Baptist Biyidi, les forces de l’ordre ont également arrêté le chef présumé du réseau de trafic, actuellement en garde à vue. Un coup dur pour l’organisation criminelle.
Si une grande partie des habitants salue cette action musclée des autorités, certains y voient aussi une tentative du gouvernement pour faire diversion et détourner l’attention du public de l’affaire Mathis, qui reste pour l’instant non élucidée.
Les autorités, de leur côté, assurent que la surveillance va se poursuivre dans les zones sensibles de Yaoundé. L’objectif : freiner la criminalité et rétablir la confiance entre les populations et les forces de sécurité.