Un appel à l’aide d’un voyageur a une fois de plus mis en lumière les allégations de harcèlement et d’extorsion par les forces de sécurité aux points de contrôle le long des autoroutes camerounaises.
Le samedi 28 décembre, un voyageur a raconté une rencontre troublante au poste de gendarmerie de Koutaba. Deux jeunes passagers, dont l’un avait perdu sa pièce d’identité et l’autre n’avait pas l’âge légal pour en avoir une, auraient été contraints de payer chacun un pot-de-vin de 10 000 FCFA. Face à leurs hésitations, la demande aurait doublé pour atteindre 20 000 FCFA.
« Nous avons l’impression que tout cela est dû au fait que nous sommes anglophones. Nous sommes traités dans notre propre pays comme si nous étions des étrangers », a déploré l’un des voyageurs.
D’autres usagers de la route ont partagé des plaintes similaires concernant le harcèlement et l’extorsion. Un voyageur a noté : « J’ai subi un harcèlement et une extorsion similaires sur cette même route, et je sais que beaucoup d’autres aussi. »
L’incident le plus récent impliquait un membre de la famille voyageant vers le village de Nkambe en passant par la région de l’Ouest. Selon une source, « une situation malheureuse s’est produite ce matin et m’a mis en colère. Mes jeunes frères et sœurs ont été soumis à des retards et à un harcèlement injustifiés. »
Des problèmes persistants malgré les promesses
Cet incident survient quelques mois seulement après une réunion entre le syndicat des transporteurs et les commandants de la 5e région militaire interarmées et de la 5e région de gendarmerie. La réunion visait à répondre aux plaintes croissantes de harcèlement et d’extorsion par le personnel de sécurité stationné le long des routes principales.
Cependant, les Camerounais continuent d’exprimer leur frustration face à la densité des points de contrôle sur certains itinéraires. Les passagers sont fréquemment contraints de descendre des véhicules sur le tronçon de moins de 20 km entre Sabga et Ndop, ce qui les oblige à traverser les points de contrôle à pied et les expose à des allégations de harcèlement et de mauvais traitements.
Les citoyens appellent de plus en plus le gouvernement à répondre à ces griefs et à garantir un traitement équitable de tous les usagers de la route, indépendamment de leur origine régionale ou de leur affiliation linguistique.
Les autorités ont souvent déclaré qu’elles travaillaient à traiter les plaintes qui leur étaient soumises, mais la situation continue de se détériorer.
Les appels se multiplient pour que les autorités s’attaquent à la situation, car beaucoup pensent maintenant que les forces de sécurité ont leurs propres lois qu’elles appliquent aux personnes, en particulier dans la région du Nord-Ouest et, de manière générale, dans les régions anglophones.