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Cameroun – FMI : le Minfi plaide pour un nouveau partenariat plus adapté aux priorités nationales

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Cameroun – FMI : le Minfi plaide pour un nouveau partenariat plus adapté aux priorités nationales
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Le ministre camerounais des Finances, Louis Paul MOTAZE, a pris part du 13 au 18 octobre 2025 aux Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, avec collègue Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. Une participation marquée par des échanges de haut niveau sur la trajectoire économique du Cameroun, les réformes engagées, et la possibilité d’un nouveau programme avec les institutions de Bretton Woods. « Nous avons eu de très bonnes discussions ici à Washington au cours de ces assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale. Comme cela se fait toujours, il y a des discussions beaucoup plus thématiques parce que nous avons rencontré des banques internationales, mais aussi la direction des affaires financières du FMI », a confié le ministre Louis Paul MOTAZE à l’issue des travaux.

DES PROGRÈS SALUÉS PAR LE FMI

Au cœur des discussions, la qualité des réformes menées ces dernières années par le gouvernement camerounais, notamment dans le domaine fiscal et la digitalisation des services publics, notamment à la Douana, au Trésor aux impôts, ainsi que dans la gestion de la solde et des carrières. « Le FMI nous assiste déjà beaucoup et ses responsables ont reconnu qu’il y a d’énormes efforts qui ont été faits en matière de digitalisation. L’objectif étant que nous recouvrions plus d’impôts, mais sans avoir à accentuer la pression les mêmes, » a souligné Louis Paul MOTAZE. « C’est souvent le problème : certains se plaignent que c’est toujours eux qui payent. Il faut donc élargir l’assiette fiscale pour que l’effort soit mieux partagé. » Le ministre des Finances s’est félicité du bilan positif du second programme triennal soutenu par le FMI, arrivé à son terme en 2025. « Nous avons eu une séance de travail extrêmement importante avec le directeur Afrique du FMI, assisté de son adjoint.

Étaient également présents celle qui sera désormais la cheffe de mission pour le Cameroun au FMI. Au cours de cette discussion, nous avons essentiellement procédé à la revue, ou si je peux dire, à l’évaluation des deux programmes que nous avons menés à leur terme. Tout le monde a constaté que les choses se sont bien passées : nous avons atteint 41 repères structurels prévus dans le programme, qui sont pratiquement tous réalisés. La question maintenant est de savoir : what next ?, comme on dit ici à Washington au siège du FMI. »

VERS UN NOUVEAU PROGRAMME ADAPTÉ AUX PRIORITÉS NATIONALES

Ainsi, sur la suite de la coopération avec le FMI après la fin en juillet dernier du programme en conclu en 2021, Louis Paul MOTAZE, le Ministre des Finances, n’a pas caché l’intérêt du Cameroun pour un nouveau cadre d’accompagnement, à condition qu’il tienne compte des priorités internes du pays. « Je ne peux pas préempter la décision qui sera prise par notre hiérarchie, mais il est clair que certains problèmes se posent et qui peuvent plaider en faveur d’un nouveau programme.

D’abord, il y a des réformes qui ont été menées : il faudra les poursuivre, en renforcer certaines et en internaliser d’autres. Quand je dis internaliser, je veux dire que, bien souvent, les réformes sont réalisées parce qu’on nous l’a demandé. Et une fois qu’elles sont achevées, on a tendance à les oublier. Il faut donc les intégrer pleinement, notamment en matière de gestion et d’évaluation des entreprises publiques, ainsi que dans la systématisation des rencontres entre le secteur public et le secteur privé. C’est, à mon avis, une raison fondamentale pour continuer dans cette voie. » Parmi les axes évoqués figurent la gouvernance des entreprises publiques, la systématisation du dialogue public-privé et l’évaluation régulière de la performance économique.

Le ministre a également rappelé les apports concrets des deux précédents programmes conclus avec le FMI et d’autres bailleurs, et le risque de tarissement de certains financement si jamais un autre programme n’était pas conclu : « Une deuxième raison, qui me semble extrêmement importante, mérite d’être rappelée : ces deux programmes nous ont permis de bénéficier de ce qu’on appelle des appuis budgétaires, du FMI et d’autres partenaires au développement tels que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la France, etc. Nous avons ainsi mobilisé plus de 2 600 milliards de francs CFA. Si ces appuis venaient à s’arrêter, il y aurait nécessairement un trou dans le budget qu’il faut combler. Il faudra bien trouver les moyens de le financer. C’est un également un aspect qu’il faut envisager.

MAINTENIR LA STABILITÉ FINANCIÈRE DE LA ZONE

 Le Cameroun, pilier économique de la sous-région, joue un rôle central dans la stabilité financière de la CEMAC. « Le Cameroun représente pratiquement la moitié des réserves et du PIB de la CEMAC. Si le Cameroun n’est pas sous-programme, à quoi servirait celui de la CEMAC ? », a questionné Louis Paul Motaze, insistant sur la dimension régionale des discussions tenues à Washington, et nécessité d’inscrire les relations entre le Cameroun et le FMI dans une perspective régionale. Mais pour le ministre, un nouveau programme devra aussi intégrer les attentes exprimées par les populations lors de la récente élection présidentielle. « Comme tout gouvernement démocratique, nous avons écouté ce que disaient les citoyens, qu’ils aient voté pour nous ou non. Un futur programme devra tenir compte de la nécessité d’investir davantage pour créer des emplois, notamment pour les jeunes, et accélérer la réalisation des infrastructures. »

Avec un déficit budgétaire ramené à 1,5 % du PIB – contre plus de 6 % en 2017 – le Cameroun a redressé ses fondamentaux, mais au-delà de ce redressement remarquable des finances publiques, le ministre veut désormais « une inflexion » vers la croissance inclusive. « Nous avons actuellement un déficit budgétaire de 1,5 %. Tout le monde a applaudi, car nous sommes passés d’environ 7 % en 2017, au début du premier programme, à seulement 1,5 % aujourd’hui. C’est une très bonne performance.

Mais est-ce que cela permet d’investir davantage pour créer des emplois, notamment pour les jeunes, et répondre aux problèmes d’infrastructures que nous connaissons ? Il y a là toute une réflexion à mener, même dans l’hypothèse d’un nouveau programme, afin de voir comment introduire une inflexion sur un certain nombre de points et s’attaquer de manière plus frontale aux problèmes soulevés par les populations.

Au terme de ses échanges avec le directeur Afrique du FMI et la future cheffe de mission pour le Cameroun, Louis Paul MOTAZE s’est dit satisfait de la qualité du dialogue. « Nous sommes tombés d’accord qu’ils attendront la position du Cameroun. Nous sommes ouverts à un programme, mais tout dépendra du type de programme. L’important, c’est qu’il soit aligné sur nos priorités nationales et nos impératifs de développement, » a conclu le Ministre des Finances Louis Paul MOTAZE.

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Incitations à l’investissement : une facilité de plus en faveur des entreprises publiques, après les subventions de l’Etat

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Incitations à l’investissement : une facilité de plus en faveur des entreprises publiques, après les subventions de l’Etat
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C ’est donc un autre coup de pouce apporté par l’Etat aux entreprises publiques. Elles peuvent désormais, dans le cadre de l’ordonnance du 18 juillet 2025 fixant les incitations à l’investissement au Cameroun, bénéficier des avantages prévus dans cet autre ordonnance. Il reste à espérer que cette autre facilité puisse renforcer la compétitivité de ces entreprises publiques. Car, c’est l’une des exigences souhaitée par le Fonds monétaire international (FMI) pour bénéficier de la subvention de l’Etat.

Les entreprises publiques que le FMI considère comme des gouffres à sous, dans la mesure où elles reçoivent régulièrement d’importantes subventions et de la trésorerie de l’État, sans obligation de résultat. Cette institution de Bretton Woods a plaidé en faveur de la signature par ces entreprises publiques d’un contrat de performance avec l’Etat pour bénéficier de sa subvention. Cette dernière étant en réalité une mesure visant à améliorer la rentabilité des sociétés d’État en les liant à des obligations de service public et à des indicateurs de performance clairs.

Pour le FMI, la signature des contrats de performance avec les sociétés d’État, vise à garantir que les subventions soient liées à des résultats concrets. Ces contrats de performance devraient donc spécifier les obligations de service public, les coûts unitaires pour les subventions et des indicateurs de production et de qualité.

PRIORITÉ AUX ENTREPRISES PRIVÉES

Sous la pression du FMI, le gouvernement en 2025 a donc opté revoir à la hausse sa subvention au bénéfice des entreprises privées. Dans la loi des finances 2025, une allocation d’un peu plus de 14 milliards de FCFA est prévue pour la subvention aux entreprises et autres entités. Sur cette enveloppe prévisionnelle en hausse d’un milliard de FCFA par rapport à l’exercice budgétaire 2024, le gouvernement se propose de faire la part belle aux entreprises privées.

Ainsi, il est prévu une allocation de 7,6 milliards de FCFA de subventions aux entreprises privées tout au long de l’exercice budgétaire 2025. Cette enveloppe est en augmentation de 68,8% par rapport aux 4,5 milliards de FCFA prévus sur cette ligne dans le budget de l’État de l’exercice 2024. En revanche, le gouvernement a réduit substantiellement la subvention destinée aux sociétés d’État.

Sur cette ligne, il est prévu une allocation de seulement 1,5 milliard de FCFA au cours de l’année 2025, révélant une baisse de 153% par rapport aux 3,8 milliards de FCFA de l’année 2024. Cette baisse de l’enveloppe de la subvention destinée aux entreprises publiques, au profit des entreprises privées, survient dans un contexte où, pressé par le FMI, le Cameroun s’emploie à doper la rentabilité des entreprises de son portefeuille à travers des contrats de performance.

Par Blaise NNANG

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Énergie : Nachtigal, la centrale qui alimente le Cameroun et aggrave son endettement

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Énergie : Nachtigal, la centrale qui alimente le Cameroun et aggrave son endettement
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Le barrage de Nachtigal, érigé sur le fleuve Sanaga, devait être le fleuron du mix énergétique camerounais. Avec ses 420 mégawatts de puissance installée, il représente près de 30 % de la capacité électrique nationale. Pourtant, depuis sa mise en service intégrale le 18 mars 2025, le projet pèse davantage sur le budget de l’État qu’il ne renforce l’accès à l’électricité. En vertu du contrat d’achat d’électricité signé en 2018 entre Éneo, concessionnaire de la distribution, et Nachtigal Hydro Power Company (NHPC) — consortium réunissant EDF, la Société financière internationale (SFI) et l’État camerounais —, Éneo doit verser 10 milliards de FCFA par mois, que l’énergie soit consommée ou non.

Ce mécanisme dit take-or-pay impose de rémunérer la production disponible, même si le réseau ne parvient pas à l’absorber. Sur le terrain, une seule ligne de transport de 225 kV relie actuellement Nachtigal à Yaoundé, alors que la liaison vers Douala, cœur industriel du pays, reste inachevée. Conséquence : une part importante de l’électricité produite n’est pas distribuée, mais entièrement facturée, conformément au contrat. Dans son rapport de juin 2025, le Fonds monétaire international (FMI) s’inquiète ouvertement des effets de ce dispositif sur les finances publiques, estimant que « les charges liées au fonctionnement de la centrale de Nachtigal devraient exercer de nouvelles pressions sur le budget ». Car en cas de défaillance d’Éneo, l’État s’est engagé à prendre le relais. Cette clause est déjà activée.

Selon des sources proches du dossier, le ministre des Finances Louis-Paul Motaze a sollicité, dès le début de 2025, un prêt de 80 milliards de FCFA auprès de Société Générale Cameroun (SGC) pour apurer les arriérés d’Éneo envers NHPC, estimés à 15 milliards de FCFA. Cette facilité ayant expiré, un nouveau financement de 100 milliards de FCFA a été monté auprès d’un pool de banques locales, toujours sous l’arrangement de Société Générale Capital Securities Central Africa. Ces opérations, bien que nécessaires pour éviter un défaut de paiement, transfèrent le poids de la dette vers le Trésor public. D’après des données publiées par le ministère de l’Eau et de l’Energie, Eneo est en proie à une dette globale estimée à 800 milliards de FCFA fin 2024. L’entreprise ne règle plus qu’une partie de ses factures mensuelles.

D’après des documents internes cités par Investir au Cameroun, les paiements effectués « couvrent moins de 50 % des montants dus à NHPC ». Le ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee) classe même Éneo parmi les risques budgétaires majeurs pour l’État, soulignant qu’elle « pourrait provoquer un écart entre les prévisions et l’exécution budgétaire ».

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La « recette » Biya pour sortir les jeunes camerounais de la précarité

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La « recette » Biya pour sortir les jeunes camerounais de la précarité
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Le 6 octobre 2025, lors de sa cérémonie d’investiture consécutive à sa victoire à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, Paul Biya a placé la lutte contre le chômage des jeunes au cœur de son huitième mandat. Devant les institutions nationales et un large public international, le chef de l’État a livré ce qu’il présente comme un plan d’action immédiat pour tenter d’inverser une situation devenue un marqueur de fragilité économique. « J’envisage de mettre en œuvre, dès les premiers mois de ce septennat, un plan spécial de promotion de l’emploi des jeunes », a-t-il déclaré.

Premier axe : attirer l’investissement privé en créant des incitations administratives et fiscales, à condition que les entreprises recrutent. L’exécutif mise sur cette logique contractuelle pour stimuler l’embauche. Paul Biya l’a martelé dans son allocution du 6 octobre : « La mise en place de facilités administratives et fiscales pour les entreprises privées (…) avec en contrepartie l’obligation pour celles-ci de recruter les jeunes ». Une annonce qui vise autant la confiance des acteurs locaux que l’attention des investisseurs internationaux.

Deuxième priorité : accompagner l’auto-emploi en sécurisant davantage le financement des initiatives entrepreneuriales. Le président a indiqué que ce soutien s’organisera « en liaison avec les banques locales et les bailleurs de fonds internationaux ».

Troisième pilier : orienter les efforts vers les secteurs capables d’absorber rapidement de la main-d’œuvre. Paul Biya a explicitement cité « le numérique, les mines, l’agriculture et les services », des domaines identifiés depuis plusieurs années par les institutions régionales et internationales comme les plus susceptibles de créer des opportunités à grande échelle.

Enfin, le chef de l’État promet un levier budgétaire immédiat dès l’exercice 2026 : allouer une part du budget d’investissement à des chantiers « à haute intensité de main-d’œuvre, au profit des jeunes sur toute l’étendue du territoire ». Il insiste sur une coordination avec les collectivités locales et les associations.

Au-delà de ce plan, Paul Biya a élargi son propos à d’autres chantiers du septennat. Il a promis une accélération des projets structurants dans « l’énergie, l’hydraulique, les infrastructures routières et la santé publique » ainsi qu’un durcissement de la lutte contre la corruption. Le président a aussi mis en avant la nécessité de réformes institutionnelles à soumettre au Parlement pour « un fonctionnement plus efficient de l’État ».

Sur le terrain social, le chef de l’État souhaite renforcer la protection des jeunes et des femmes, particulièrement dans les espaces éducatifs et professionnels. Deux décisions ont été annoncées comme des réponses directes aux préoccupations exprimées par la jeunesse : « J’ai… ordonné la reprise des études doctorales dans les universités » et « J’ai également décidé de la relance des concours d’entrée dans les Écoles Normales Supérieures ».

L’ensemble compose un agenda ambitieux, présenté comme une réponse directe à la crise de l’emploi qui mine la stabilité économique du Cameroun. Reste désormais à savoir si cette stratégie, pensée pour séduire autant l’opinion nationale que les partenaires internationaux, pourra être traduite en résultats tangibles. Le chef de l’État assure en tout cas compter sur « le courage, l’ingéniosité et l’inventivité » d’une jeunesse à laquelle il dit vouloir redonner une place centrale dans la dynamique économique du pays.

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