Au moins un soldat et deux civils ont été tués et un autre civil grièvement blessé lors d’une attaque armée dans la plaine de Mbaw, dans la l’arrondissement de Ndu, département du Donga Mantung, dans la région agitée du Nord-Ouest.
Selon les médias locaux, un soldat et un civil non identifié sont morts sur le coup, deux civils, les nommés Jang Fred et Theophilus Nyong, ont été grièvement blessés et transportés d’urgence dans un hôpital de la région de l’Ouest. Mais Theophilus Nyong est décédé des suites de blessures par balle après avoir été transporté d’urgence à l’hôpital, ce qui porte le nombre de morts civils à deux.
L’incident s’est produit le dimanche 17 novembre 2024, après que des gendarmes auraient utilisé un véhicule civil comme bouclier.
Selon Mimi Mefo Infos qui cite « des témoins oculaires », les civils se trouvaient dans un véhicule quittant Donga Mantung par la route Ndu-Magba lorsqu’ils ont été attaqués. En transit, le véhicule a été arrêté à Mbaw et un gendarme en civil est monté à bord, ce qui a provoqué une attaque ciblée de séparatistes armés qui se trouvaient à quelques mètres de là.
Un témoin raconte : « Nous étions dans le véhicule venant du village avec Nyong (propriétaire du véhicule). Lorsque nous sommes arrivés à Mbaw, nous avons rencontré un homme qui nous a supplié de l’aider à le déposer à « Warde ». Nous ne savions pas qu’il s’agissait d’un gendarme armé.
Quelques mètres plus loin, la route a été envahie par des garçons d’Amba. Étonnamment, l’homme que nous transportions a commencé à tirer et a sauté de la voiture. Les garçons ont répondu en criblant notre véhicule de balles. J’ai réussi à sauter du véhicule et j’ai dormi par terre. Nyong a été touché au bras et au ventre. Un garçon avec qui nous étions et le gendarme ont été abattus. »
L’armée de l’État d’Ambazonia, un groupe armé séparatiste actif dans la région et fidèle à Samuel Ikome Sako, aurait revendiqué la responsabilité de l’attaque.
La crise anglophone au Cameroun, aussi appelée la guerre d’Ambazonie, est un conflit armé qui se déroule depuis 2017 dans les deux régions anglophones du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, opposant le gouvernement camerounais à divers groupes séparatistes. Ce conflit est lié à la situation socio-politique spécifique de ces régions depuis fin 2016.
Cette crise, initialement basée sur des revendications corporatistes des avocats et enseignants, bascule progressivement vers des revendications sécessionnistes fortes en raison des réponses jugées insuffisantes du gouvernement, du refus d’ouvrir un débat sur le retour au fédéralisme et de nombreuses violations des droits humains par les forces de sécurité camerounaises.
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