Moscou s'oriente vers la conclusion d'accords de voyage sans visa avec neuf pays d'Afrique et du Moyen-Orient, selon Alexeï Klimov, chef du département consulaire de la diplomatie russe. Cette initiative fait partie de la stratégie plus large de la Russie visant à renforcer les liens avec les pays africains.

Klimov a déclaré : « Le calendrier de finalisation des accords reste incertain, car les négociations avec les pays partenaires progressent à différents stades. » Il a assuré que les mises à jour sur les progrès dans ce domaine seraient partagées une fois qu'ils seraient formalisés dans des accords bilatéraux documentés.

Auparavant, le ministère russe des Affaires étrangères avait annoncé que la Russie était en pourparlers pour simplifier les régimes de visa avec plusieurs pays africains, dont le Zimbabwe. Moscou dispose déjà de régimes d'exemption de visa avec l'Angola, le Mozambique, le Malawi, São Tomé et Príncipe, la Tunisie et le Maroc.

Les efforts diplomatiques de la Russie en Afrique se sont particulièrement concentrés sur la région du Sahel, qui a connu une série de coups d'État ces dernières années. En améliorant les voyages et les relations diplomatiques, la Russie vise à consolider son influence et à favoriser des partenariats économiques et politiques plus solides à travers le continent.

Réactions internationales

L’implication croissante de la Russie en Afrique a suscité des réactions mitigées de la part de la communauté internationale.

De nombreux pays occidentaux, notamment les États-Unis et les membres de l’Union européenne, considèrent avec méfiance les activités de la Russie en Afrique. Ils craignent que l'influence croissante de la Russie ne déstabilise certaines régions, notamment au Sahel, où l'instabilité politique est déjà élevée. On s'inquiète également de la capacité de la Russie à exploiter les ressources naturelles et à établir des positions militaires.

La Chine, qui dispose d’investissements et d’une influence considérables en Afrique, surveille probablement de près les actions de la Russie. Même s’il n’y a pas de conflit ouvert entre les deux nations en Afrique, il existe une compétition sous-jacente pour l’influence et les ressources.

La réponse des pays africains est plus variée. Certains pays saluent l’implication de la Russie car elle offre une alternative à l’influence occidentale et chinoise, leur donnant potentiellement plus de poids dans les négociations et les partenariats. Des pays comme le Zimbabwe, qui ont fait face à des sanctions occidentales, considèrent la Russie comme un allié précieux. Toutefois, des inquiétudes subsistent quant aux implications à long terme de tels partenariats, notamment en ce qui concerne la dette et l’influence politique.

Des entités comme les Nations Unies et l’Union africaine se concentrent sur la stabilité et le développement du continent. Ils se méfient de toute implication étrangère susceptible d’exacerber les conflits ou de porter atteinte à la souveraineté.

Projets et initiatives de la Russie en Afrique

La Russie participe activement à divers projets et initiatives à travers l’Afrique, en se concentrant sur les efforts économiques, militaires et diplomatiques.

Les projets miniers et énergétiques impliquent une participation importante d’entreprises publiques et privées russes. Par exemple, des entreprises russes exploitent de la bauxite en Guinée, des diamants en Angola et produisent du gaz offshore au Mozambique. Lukoil, un géant énergétique privé russe, a des projets au Cameroun, au Ghana et au Nigeria.

La Russie a fourni un soutien militaire et une formation à plusieurs pays africains. Le groupe Wagner, une société militaire privée, est actif dans des pays comme la Libye, la République centrafricaine et le Soudan. Cette implication comprend souvent la fourniture d’armes et d’équipements militaires, ainsi que le déploiement de mercenaires.

La Russie a renforcé ses relations diplomatiques grâce à des sommets et des accords de haut niveau. 43 chefs d'État africains se sont réunis à Sotchi pour le premier sommet Russie-Afrique en 2019, coprésidé par le président russe Vladimir Poutine et le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi. Ces sommets visent à favoriser la coopération économique et politique.

La Russie a participé à divers projets d’infrastructure, notamment la construction de centrales nucléaires. Par exemple, Rosatom, la société nucléaire d'État russe, a conclu des accords pour construire des centrales nucléaires dans des pays comme l'Égypte et le Nigeria.

La Russie offre des bourses aux étudiants africains et a créé des centres culturels dans plusieurs pays africains. Ces initiatives visent à établir des relations à long terme et à promouvoir la culture et la langue russes.

Ces projets et initiatives reflètent les objectifs stratégiques de la Russie en Afrique, qui consistent notamment à étendre son influence géopolitique, à garantir l'accès aux ressources naturelles et à contrer la domination occidentale sur le continent.

Mimi Méfo Infos

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