Des indics et des loubards instrumentalisés contre ma personne à Bangangté et Bafoussam.
Je suis victime d’une traque sournoise et répétitive orchestrée par les ennemis de l’indépendance du journalisme et de la liberté d’expression. Ce qui est contraire aux exigences de l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté en date du 16 décembre 1966 et ratifie par le Cameroun, le 27 juin 1982. Ce texte de portée internationale dispose :
- Nul ne peut être inquiété pour ses opinions.
- Toute personne a droit à la liberté d’expression; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix.
- L’exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent article comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires:
a) Au respect des droits ou de la réputation d’autrui;
b) A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques.
Des scènes occultes ou visibles pour sacquer mon moral et me faire taire ne cesse de se multiplier au fil des jours. J’étais dans la ville de Bangangté, hier 11 septembre 2024, pour suivre les mesures observées pour la sécurité des enfants de cette école où fréquentait la fillette de six ans -6 ans-, Shalom Tsemo, avant son enlèvement et son assassinat entre le 29 février et le 1er mars 2024. De retour de Bangangté , autour de 22 heures 30, j’ai échappé à une agression de justesse. Au moment où je m’apprêtais à emprunter un taxi moto au niveau de la 2e rue Djeleng II dans la commune de Bafoussam IIe, pour rejoindre la maison, le conducteur d’une autre moto stationnée à côté de celle que j’ai prise à foncer rapidement vers la direction indiquée. Trouvant suspect cette attitude, j’ai demandé à celui qui devrait me conduire de ne plus suivre l’itinéraire indiqué. Las de ne pas nous voir venir dans le sens de mon indication initiale, le suspect abhorrant une veste de couleur bleu dont les poches étaient suffisamment gonflées-appareil du matériel d’agression-, a rebrousse chemin en vitesse et en foncer dans la nature vers le lieu-dit Marche B à Bafoussam. J’ai demandé à mon conducteur s’il le connaissait, il m’a répondu par la négative. En indiquant que le visage de ce suspect ne lui est point familier.
Au-delà de cette scène que l’on pourrait facilement liée aux affres de l’insécurité qui sévit dans les villes et campagnes camerounaises, mesdames et messieurs, au moment où je vous écris, le 12 septembre 2024, je me trouve dans le viseur des forces répressives visibles et invisibles.
Je suis suivi et reçois des appels anonymes me menaçant. De plus, le 25 juillet, un de ses proches, dont je préfère ne pas révéler l’identité, m’a informé que des personnes proches du pouvoir politique et de la police complotaient des actions pour traquer.
Interrogé à la police judiciaire les 19 et 20 août 2024, le missionnaire Dounya Fendju Odilon, mon informateur, a souligné que toutes les questions de l’officier de police judiciaire visaient à ce qu’il me dénonce comme un journaliste qui distillait sur la toile des informations relatives à la mort de sa fille. Cet informateur est le père de Shalom Tsemo, une fillette de 06 ans kidnappée, sodomisée à Bangangté alors qu’elle rentrait de l’école entre le 29 février et le 1er mars 2024.
Mesdames et Messieurs, Je vous tiens à témoin de la situation de détresse que je traverse actuellement.
En effet, le 15 août 2024, les signes de cette conspiration aux allures d’une répression sournoise et insidieuse se sont amplifiées à mon encontre. Cette menace, cette traque est aussi prononcée que le site d’information en ligne, www.camer.be, a publié le 14 août 2024 vers 17 heures, un article rédigé par moi dans le sens du Suivi de l’affaire Shalom. Je fais attention, car j’ai déjà été confronté à plusieurs reprises à la brutalité des forces répressives du Cameroun contre des journalistes indépendants comme moi. Par exemple, j’ai été poursuivi deux fois pour diffamation par des hommes proches du pouvoir de Yaoundé, arrêté et maltraité deux fois précisément le 26 juillet 2019 à Bafoussam par des gendarmes et le 19 mai 2020 à Bafang par des policiers (https://www.landportal.org/es/node/87393, https://jadecameroun.com/2023/01/12/souvent-emprisonnesles-journalistes-entre-prudence-et-volonte-dinformer/). Ma vulnérabilité est aussi prononcée. Depuis plusieurs semaines, étant l’un des rares journalistes sinon le seul à avoir fait preuve de courage, de détermination, de résilience et de professionnalisme dans le cadre de la couverture de cette histoire, je suis dans le viseur des forces répressives, notamment de la police locale.
Je suis la cible de poursuites injustes et sévères basées sur l’article 78 de la loi de décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité et l’article 113 du code pénal camerounais. Ce deuxième texte cité impose : « Quiconque aura émis ou propagé de fausses nouvelles, lorsque ces nouvelles sont de nature à porter atteinte aux pouvoirs publics ou à la cohésion nationale, sera puni d’un emprisonnement de trois (3) mois à trois (3) ans et d’une amende de cent mille (100 000) à deux millions (2 000 000) de francs. » Aussi sévère et invoquée, parfois injustement, par les ennemis de la liberté d’expression et de l’indépendance du journaliste, la loi relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité dans son article 78-1 réprime : « Quiconque publie ou propage par le moyen de communications électroniques ou d’un système d’information, une nouvelle sans pouvoir apporter la preuve de sa véracité ni justifier qu’il avait de bonnes raisons de croire à la véracité de ladite nouvelle sera puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de 5 000 000 (cinq millions) à 10 000 000 (dix millions) de francs CFA ou de l’une de ces deux peines seulement. » Ces sanctions prévues par le législateur camerounais sont contraires aux exigences du Droit International.
L’article 9 de la Charte africaine des Droits de l’homme et des Peuples consacre le droit à l’information. Et prescrit aux États signataires dont le Cameroun, la dépénalisation des délits de presse à travers la Déclaration de Principes sur la Liberté d’Expression et l’Accès à l’Information en Afrique (la Déclaration). Elle a été adoptée par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (la Commission africaine), lors de sa 65ème Session ordinaire tenue du 21 octobre au 10 novembre 2019 à Banjul, en Gambie. Plus vigoureusement et universellement, l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté en date du 16 décembre 1966 et ratifie par le Cameroun, le 27 juin 1982, est formel quant relativement au droit d’accès à l’information, la liberté d’expression et la sécurité des journalistes . Ce texte de portée internationale dispose :
- Nul ne peut être inquiété pour ses opinions.
- Toute personne a droit à la liberté d’expression; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix.
- L’exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent article comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires:
a) Au respect des droits ou de la réputation d’autrui;
b) A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques.
Journaliste des droits de l’homme travaillant principalement dans la région de l’Ouest, j’ai écrit, entre le 13 mars et le 7 avril 2024, plusieurs articles sur la question publiés par le quotidien privé Le Messager, l’hebdomadaire La Voix du Centre et le journal d’information en ligne, camer.be.
Les avertissements reçus doivent être prises au sérieux. Car le 12 août dernier, Monsieur Dounya Fendju Odilon, père de la fille assassinée, a reçu une convocation de la Division Régionale de l’Ouest de la Police Judiciaire (Drpj/O) à Bafoussam. Selon les termes de cette convocation, il devra être entendu le 19 août 2024 en raison de ses dénonciations parues dans la presse sous ma signature « Guy Modeste DZUDIE ». Cette poursuite fait suite à une plainte déposée contre lui par le commissaire à la sécurité publique de la ville de Bangangté, Fils Thomas Ngouko. Cette plainte transmise à l’unité de police par le Procureur de la République près les tribunaux de Bangangté le 7 juillet 2024 vise à punir le prévenu pour ses déclarations à la presse relatives à « la légèreté des enquêtes et la partialité de la police de Bangangté ». « Ce qui aggrave encore la situation, c’est le comportement de la police locale de Bangangté.
Au lieu de coopérer avec la famille en deuil, les autorités ont caché l’information et refusé à la famille l’accès au corps de Dounya. Cette attitude a alimenté la suspicion autour de l’affaire et suscité l’indignation de l’opinion publique locale, déplore la presse en ligne », peut-on lire dans un article publié par Guy Modeste DZUDIE et paru dans Le Messager le 18 mars 2024. Car, Odilon Dounya Fendju, dénonce et insiste sur le fait que le corps sans vie de sa fille a été retrouvé le 1er mars 2024, au domicile d’une policière, Mélanie Kum, en service au commissariat de la sécurité publique de Bangangté. Selon lui, la police locale a déposé la dépouille de la fille décédée à la morgue de l’hôpital de district de Bangangté, sans se soucier de la présence des parents ou des membres de la famille de la victime. Ce qui, selon lui, signifie que la police locale a voulu cacher quelque chose à l’opinion publique.
Le 10 juillet 2024, engagé à suivre Maître André Marie Tassa, avocat au barreau du Cameroun et secrétaire du bureau de la fédération régionale du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun à l’ouest et convoqué le même jour pour une audience comme prévenu à la Légion de Gendarmerie de l’Ouest à Bafoussam, un greffier, tristement réputé dans les affaires de corruption et de trafic d’influence dans les milieux judiciaires, m’a aperçu vers 11 heures du matin et quelques minutes plus tard dans la cour du palais de justice m’a réprimandé d’un regard méchant. Tout comme un autre avocat bien connu et ancien élu du parti au pouvoir. Seulement, au moment où je suis assis devant une buvette non loin de ce camp de gendarmerie basé dans la région de l’ouest, le secrétaire chargé de l’inspection et de l’évaluation au sein du bureau de la fédération régionale du MRC, m’informe qu’une dame positionnée à environ trois mètres derrière nous nous enregistre en vidéo depuis son smartphone. Il me conseille de faire attention.
Mesdames, Messieurs, veuillez accepter mes respectueuses salutations.
Guy Modeste DZUDIE
Journaliste orienté Droits Humains et persécuté
Bafoussam, Cameroun