Le Cameroun bien qu’étant un pays majoritairement jeune, est paradoxalement gouverné par une élite vieillissante, qui occupe la totalité des sphères de prise de décision. Cette situation, perpétuée entre autres par une faible éducation politique des jeunes, a motivé la naissance de « Reconquête ».
« La plateforme reconquête va se comporter comme une usine, où l’on recrute et forme politiquement des jeunes et on les accompagne. Une fois qu’on est sûr qu’ils sont prêts à pouvoir entrer en politique, ils feront leurs premiers pas au sein du parti Action. Reconquête à l’image d’une école qui forme des étudiants, ambitionne de créer une masse critique de jeunes consciencieux et aptes à comprendre les enjeux politiques de leur pays », explique Félix-Marcel Djadjo, promoteur de la plateforme 2040, une des deux parties signataires du projet « Reconquête ».
Une projection en 2026
« Reconquête » s’est donné 2 années, pour mettre sur le terrain politique, de nouveaux jeunes leaders, sortis de leur incubateur. « Notre objectif à court terme est de mobiliser, recruter, former des jeunes pour qu’en 2026, nous puissions investir au moins 180 jeunes aux élections législatives et 360 listes aux élections municipales. Nous sommes déjà en train de recenser ces jeunes qui vont participer à l’alternance générationnelle au Cameroun », déclare Ibrahim Yiché.
Pour y arriver, le président du parti Action milite pour une formation citoyenne continue des jeunes camerounais, « leur donner un engouement pour la chose politique, dans un contexte où un certain discours tant à désintéresser cette classe d’âge des problématiques liées à la gestion de la cité. »
Pourtant, précise-t-il, l’histoire renseigne que les pères fondateurs et autres martyrs de l’indépendance du Cameroun, étaient des jeunes au moment où ils ont choisi le sacrifice suprême pour la nation. De même, de nombreux membres du gouvernement actuel, sont arrivés aux affaires à des âges très bas. Ces exemples sont présentés dans le discours d’Ibrahim Yiché, comme une preuve que l’avenir du Cameroun ne se construira pas sans une jeunesse politiquement active.
Une pluralité de formations
Afin d’outiller les jeunes formés des ressources intellectuelles et techniques utiles pour la réalisation des objectifs de « Reconquête », des axes de formation ont d’ores et déjà été identifiés : le leadership politique, le marketing politique, et les stratégies de levées de fonds entre autres. Selon Pierrette Stéphanie Moankono Elanga, experte en formation politique et par ailleurs vice-présidente du parti Action, il s’agira d’un hub, fait de « formations des masses » dont le but sera d’extirper les meilleurs profils qui vont se dégager. Tout juste lancé, « Reconquête » attire déjà des adhérents. A ce jour, 08 associations de jeunes ont obtenu leur carte de membre.