La violence dans les régions anglophones du Cameroun continue de faire des victimes parmi les forces de l’ordre.
Dans la nuit du samedi 24 août, une attaque meurtrière a frappé la ville de Buea, située dans la région du Sud-Ouest, entraînant la mort de trois policiers. Cet incident s’ajoute à une série d’attaques de plus en plus fréquentes contre les forces de sécurité dans cette zone en proie à des tensions séparatistes depuis 2017.
Selon des sources locales, les événements se sont déroulés aux alentours de 22h30, lorsque des hommes armés ont pris d’assaut le poste de police de Bwitingi, à Buea. Les policiers, en poste à un point de contrôle improvisé près du marché de Bwitingi, ont été surpris par les assaillants.
Parmi les victimes, un policier était rattaché au commissariat central de Buea, un autre au poste de police de Molyko, et le troisième au poste de police de Muea. Deux autres agents présents sur les lieux ont réussi à échapper à l’attaque.
Le groupe séparatiste Fako Mountain Lions a revendiqué cette attaque. Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, le groupe a exhibé trois fusils d’assaut qu’ils affirment avoir récupérés sur les policiers abattus. Cho Ayaba, leader de la Guerre de Libération de l’Ambazonie, a salué l’attaque en déclarant : « Les Fako Mountain Lions ont frappé l’ennemi dans les profondeurs de Molyko et ont récupéré trois fusils d’assaut. Un statut spécial a été servi. Jusqu’à ce que la liberté vienne, pas de retraite, pas de reddition, pas de compromis ».
Cette attaque survient deux semaines après la mort de deux autres policiers à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest. Ces derniers ont perdu la vie le 9 août dernier dans une explosion provoquée par un engin explosif dissimulé dans un pneu utilisé pour barrer la route lors des contrôles routiers. Cette attaque avait également fait un blessé parmi les civils.
Depuis 2017, les régions anglophones du Cameroun sont le théâtre d’un conflit armé opposant les forces de sécurité à des groupes séparatistes. Ces derniers revendiquent la création d’un État indépendant appelé « Ambazonie », accusant le gouvernement central, dominé par les francophones, de marginalisation.
Ce conflit a déjà coûté la vie à plus de 10 000 personnes et continue de déstabiliser cette partie du pays, où les attaques contre les forces de l’ordre se multiplient.