Actualités locales
la France entre diplomatie et instrumentalisation stratégique

Depuis plusieurs années, le Tchad, pivot sécuritaire du Sahel et acteur clé de la lutte antiterroriste régionale, fait face à des dynamiques de déstabilisation multiples. Or, derrière la façade diplomatique, certains signes laissent penser que des puissances extérieures, dont la France, joueraient un rôle ambigu dans la réactivation des mouvements rebelles tchadiens. Ce repositionnement intervient dans un contexte de retrait militaire français du Tchad et de recomposition des équilibres régionaux entre N’Djamena, Tripoli et Paris.
Lire le texte de J. Kabongo :
Selon plusieurs sources et documents, la France, à travers des canaux politiques, diplomatiques et non gouvernementaux, chercherait à renforcer l’influence de certaines factions rebelles tchadiennes, notamment le Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) et le Mouvement pour la Paix, la Reconstruction et le Développement (MPRD), afin de peser indirectement sur la stabilité du régime du président Mahamat Idriss Déby. Par ailleurs, la France s’appuie également sur le mouvement FACT, actif depuis le territoire français, qui joue un rôle central dans la coordination et l’unification du reste de l’opposition politique, diplomatique et militaire tchadienne.
L’alliance CCMSR–MPRD : un nouvel instrument de pression contre N’Djamena
Au cœur de cette recomposition, un fait majeur retient l’attention : l’annonce de l’unification des forces du CCMSR et du MPRD le 18 Octobre dernier. Cette alliance, selon les informations recueillies, viserait à déséquilibrer économiquement et militairement le pouvoir tchadien, en s’attaquant aux principaux axes commerciaux reliant le Cameroun à la capitale N’Djamena.
Dirigé par Djedouboum Sadoum, le MPRD prévoit la mobilisation d’environ 400 combattants dans le sud du pays, principalement dans la région de Korbol (Mayo-Kebbi Est) et dans le Logone Occidental. Leur objectif est clair : perturber les convois marchands en provenance du port de Douala, artère vitale de l’économie tchadienne, et accroître la pression sur le gouvernement central.
En parallèle, le mouvement de Mahamat Ali Youssouf, encore basé dans le sud libyen (région du Fezzan), profiterait de cette alliance pour renforcer sa présence au Tchad. Dans cette logique, le général Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, aurait attribué au CCMSR une zone sécurisée à la frontière libyo-tchadienne, près du massif du Tibesti, zone aurifère stratégique et théâtre d’opérations militaires tchadiennes ces derniers mois. Cette proximité géographique place les forces de Déby et les combattants du CCMSR dans une confrontation imminente.
Avril 2025 : la médiation française, entre diplomatie et légitimation des groupes rebelles
Les 28 et 29 avril 2025, à peine trois mois après le départ forcé et humiliant des troupes françaises du Tchad, Paris aurait réactivé ses leviers d’influence par l’intermédiaire d’une organisation non gouvernementale française, “ProMédiation”, spécialisée dans la résolution des conflits. Sous couvert d’une initiative de paix pour la Libye, cette ONG a organisé à Amman (Jordanie) une série de rencontres réunissant des représentants des Nations unies, la commission militaire mixte 5+5, trois membres du CCMSR mandatés par leur président, ainsi que quatre généraux libyens, deux affiliés au camp du maréchal Haftar et deux issus d’autres factions.
Lors de la première session, “ProMédiation” a exposé son expérience en Afrique, notamment dans la gestion des conflits touaregs au Niger et des affrontements au Soudan, citant ses liens anciens avec les leaders Minni Minnawi et Khalil Djibril, déjà en contact avec le CCMSR depuis 2017.
Mais le point le plus révélateur réside dans la recommandation explicite faite aux représentants onusiens : ne plus qualifier le CCMSR de “groupe déstabilisateur” ou “organisation terroriste”. Cette demande, acceptée sans réserve par les participants, marque une étape symbolique vers la reconnaissance internationale du CCMSR comme acteur politique légitime.
Les officiers libyens présents sont allés plus loin en s’engageant à garantir un retour sécurisé des combattants du CCMSR vers le territoire tchadien, tandis que les représentants de “ProMédiation” insistaient sur la nécessité de maintenir un dialogue institutionnel avec le mouvement.
Cette mission conduite par ProMédiation représente une étape importante dans la légitimation du CCMSR. L’appui discret mais constant de la France, combiné à l’ouverture de certains canaux diplomatiques, traduit une volonté de transformer un acteur armé en interlocuteur politique, ce qui confère à Paris un levier d’influence supplémentaire sur l’évolution du conflit tchadien.
La France comme plateforme d’unification de l’opposition tchadienne
Sur le plan intérieur, la France semble également jouer un rôle de catalyseur pour la réorganisation politique et militaire de l’opposition tchadienne en exil. Le 26 octobre 2025, dans les environs de Nantes, le bureau politique du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), mouvement rebelle majeur, responsable de l’offensive d’avril 2021 ayant conduit à la mort du président Idriss Déby, a réuni des représentants d’une vingtaine d’organisations : factions armées, mouvements civils et personnalités politiques.
Sous le mot d’ordre de “réconciliation et coordination”, ces groupes ont constitué des commissions de travail politique, diplomatique et militaires destinés à élaborer une feuille de route commune pour affaiblir le pouvoir de N’Djamena, jugé « illégitime ». Aucun communiqué final n’a été publié, mais la dynamique d’unification se poursuit, encouragée tacitement par des acteurs français proches des milieux politiques et humanitaires.
Cette convergence entre acteurs politiques et groupes armés, depuis le territoire français, illustre une volonté plus large : constituer une opposition structurée et reconnue, capable de concurrencer diplomatiquement le gouvernement tchadien sur la scène internationale.
Paris, Haftar et la militarisation du conflit tchadien
Les récents efforts français pour relancer les foyers de contestation armée s’appuient également, selon plusieurs sources, sur une coordination directe avec le général Khalifa Haftar. En contrepartie d’un soutien diplomatique français dans le dossier libyen, le maréchal aurait accepté de fournir des armes et une zone de transit aux mouvements rebelles tchadiens alliés au CCMSR.
Ces livraisons, prévues à proximité du Tibesti, permettraient aux combattants tchadiens de disposer d’un espace logistique protégé, non loin des positions de l’armée nationale. Cette convergence franco-libyenne, si elle se confirme, traduirait une logique géopolitique double : maintenir une pression constante sur le régime de Mahamat Idriss Déby et préserver les intérêts économiques et sécuritaires français dans la région, notamment l’accès aux ressources minières et la surveillance des flux migratoires sahéliens.
Les conséquences : un risque d’embrasement régional et d’effondrement interne
L’ensemble de ces dynamiques laisse présager une instabilité régionale accrue. La militarisation croissante des frontières, la multiplication des acteurs armés et les interférences étrangères risquent d’alimenter un cycle de représailles et de contre-offensives. Sur le plan économique, l’interruption des corridors logistiques entre Douala et N’Djamena pourrait provoquer une crise d’approvisionnement aux conséquences sociales graves. Politiquement, la « normalisation » de groupes rebelles par certaines chancelleries pourrait affaiblir le principe même de souveraineté nationale et fragiliser les cadres multilatéraux de résolution pacifique.
La recomposition des alliances autour du Tchad illustre la complexité des rapports de force actuels au Sahel. Derrière une façade diplomatique, la France apparaît comme un acteur cherchant à maintenir son influence en Afrique centrale par des moyens non conventionnels. En soutenant, directement ou indirectement, des mouvements rebelles opérant depuis la Libye, elle alimente une dynamique de déstabilisation susceptible de plonger à nouveau la région dans un cycle de violence prolongée.
Kabongo
Rejoindre notre chaîne télégram pour avoir les dernières infos
Cliquez ici
Actualités locales
Armand Leka Essomba: « Le Rdpc ou celui qui l’incarne a perdu de son attractivité, de son charisme »


C’est l’analyse que fait Armand Leka Essomba de la réélection dans la contestation du président de la République Paul Biya pour un 8e mandat.
Pour cet enseignant en sociologie à Yaoundé 1 et qui dirige le Laboratoire camerounais d’études et de recherches sur les sociétés contemporaines, les résultats ont démontré que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) traverse une période difficile.
« Je pense que cela est évident dans la mesure où on doit pouvoir reconnaître que le parti au pouvoir traverse effectivement une phase de grande perturbation et que probablement soit ce parti, ou alors celui qui l’incarne a perdu probablement une grande part de son attractivité et de son charisme d’antan », a déclaré Armand Leka Essomba sur les ondes de RFI.
Sur le doute jeté sur la sincérité des résultats officiels proclamés par le Conseil constitutionnel, des évoqués notamment par Monseigneur Samuel Kleda, Armand Leka Essomba évoque pour sa part une suspicion.
« Disons que ces suspicions, naturellement, sont d’autant plus alimentées que nous sommes à l’ère des réseaux sociaux. Nous avons eu un temps long [entre le jour du vote et le jour des résultats]. La durée des deux semaines, c’est surtout l’injonction qui est faite à tout le monde de ne point communiquer, ni les tendances, etc. Et donc ça jette parfois de la suspicion », a indiqué Armand Leka Essomba sur RFI.
Selon les résultats officiels rendus publics par le Conseil constitutionnel, le président Paul Biya a été réélu avec 53,66% des voix pendant que son challenger n’a recueilli que 35% des voix.
Rejoindre notre chaîne télégram pour avoir les dernières infos
Cliquez ici
Actualités locales
Patricia Tomaïno Ndam Njoya: « Le peuple a été dépouillé de son choix par un système verrouillé »


Au surlendemain de la prestation de serment du président Paul Biya pour un nouveau mandat de 7 ans au termes d’élections présidentielles dont les résultats sont encore contestées, l’opposition a livré son analyse du discours d’investiture.
Interrogée par Rfi, la présidente de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) et candidate malheureuse à l’élection présidentielle, Patricia Hermine Tomaïno Ndam Njoya, a dénoncé une spoliation du choix du peuple.
Commentant l’appel à l’union sacrée lancé par Paul Biya, Patricia Hermine Tomaïno Ndam Njoya n’a pas manqué de souligner que les résultats tels que proclamés ne sont pas conformes à la réalité.
La présidente de l’UDC, Patricia Hermine Tomaïno Ndam Njoya, dénonce un système qui est verrouillé de l’intérieur.
« Le peuple a été dépouillé de son choix par un système verrouillé, contrôlé et sans recours véritable », a commenté Patricia Hermine Tomaïno Ndam Njoya.
Le président Paul Biya a prêté serment pour un nouveau mandat de 7 ans. D’un autre côté, Issa Tchiroma Bakary continue de revendiquer une victoire électorale.
Rejoindre notre chaîne télégram pour avoir les dernières infos
Cliquez ici
Actualités locales
« Plan Spécial de Promotion de l’Emploi Jeunes » – Mounouna Foutsou aux jeunes: « Quelles sont vos attentes ? »


Le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique se met déjà au travail pour traduire en réalité l’ambitieux programme annoncé par le président Paul Biya.
Il s’agi d’un « Plan Spécial de Promotion de l’Emploi Jeunes » annoncé par le chef de l’État, Paul Biya, lors de son discours de prestation de serment, le jeudi 6 novembre 2025.
Trois jours après ce discours, le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique a lancé une interpellation aux jeunes à ce sujet.
« Le President Paul Biya, à l’occasion de sa prestation de serment, a annoncé le Plan Spécial de Promotion de l’Emploi Jeunes. Le Gouvernement doit déjà opérationnaliser ledit Plan. Quelles sont vos attentes ? », a interrogé Mounouna Foutsou sur les réseaux sociaux.
Mounouna Foutsou désigné pour assurer l’intérim au ministère de l’Emploi , après la démission de Issa Tchiroma Bakary du gouvernement.
C’est une réponse, une première, que le président de la République Paul Biya propose pour prendre en charge les difficultés qui touchent la frange jeune.
« J’envisage de mettre en œuvre, dès les premiers mois de ce septennat, un plan spécial de promotion de l’emploi des jeunes, dont les axes principaux seront les suivants : Premièrement, la mise en place de facilités administratives et fiscales pour les entreprises privées avec en contrepartie, l’obligation pour celles-ci, de recruter les jeunes. Deuxièmement, le renforcement des mécanismes d’encadrement et d’accompagnement des jeunes, dans la conception, la mise en œuvre et le financement de leurs projets. Ceci se fera en liaison avec les banques locales et les bailleurs de fonds internationaux. Troisièmement, la promotion du développement d’entreprises dans les secteurs à fort potentiel de création d’emplois, à l’instar du numérique, des mines, de l’agriculture et des services. Quatrièmement, dès le prochain exercice budgétaire, une proportion du budget d’investissement de l’Etat sera consacrée à la réalisation de travaux à haute intensité de main d’œuvre, au profit des jeunes sur toute l’étendue du territoire. Ceci se fera en lien avec les Collectivités Territoriales Décentralisées et les associations », a déclaré Paul Biya dans son discours d’investiture.
Rejoindre notre chaîne télégram pour avoir les dernières infos
Cliquez ici
Société10 months agoPrésidentielle 2025 au Cameroun: voici les 10 candidats qui ont déjà déclaré leurs candidatures
Politique10 months agoPrésidentielle 2025 : voici les 10 candidats qui ont déjà déclaré leurs candidatures
Politique10 months agoÉlections présidentielles 2025 au Cameroun : Quels candidats ont les meilleures chances de succès ?
Société12 months agoBaltasar vient à peine de sortir de prison et tu ne croiras pas ce qu’il a fait avec cette femme (vidéos)
Société8 months agoCameroun : Dates à retenir Élection du président de la république
Dernières actualités1 year agoCameroun : Liste complète des 250 ethnies qui font la fierté de la nation
Dernières actualités1 year agoC’est ici ! Les résultats du GCE Ordinary Level 2024 sont sortis pour le Cameroun
Société11 months agoVoici le meilleur écart d’âge pour être épanouie dans un couple
