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Etoudi 2025 : Qui sont les 12 conquérants ?

Au départ, ils étaient 83 aspirants à avoir déposé des dossiers à Elections Cameroon (Elecam). Hommes, femmes, politiques, acteurs de la société civile, enseignants,… Le 26 juillet dernier, l’organe en charge l’organisation des élections, a retenu 13 dossiers. Parmi les grands absents, Maurice Kamto qui a finalement abandonné l’option du «mandat impératif avec le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti dont il était jusqu’à une époque très récente, le président.
Le Conseil constitution, confirmera les rejets, en y ajoutant Hilaire Dzipan, candidat du Mouvement progressiste (MP). Seuls 12 candidats sont finalement retenus pour le scrutin du 12 octobre 2025. Et même si deux candidats (Akéré Muna et Caxton Ateki) ont décidé de se joindre à Bello Bouba Maïgari dans la quête d’une coalition de l’opposition, le Minat rappelle que le désistement n’a de valeur qu’avant l’impression des bulletins de vote. Du coup, les bulletins des 12 candidats officiels seront présents dans les 31 653 bureaux de vote sur le territoire national et à l’étranger. A quelques heures de ce rendez-vous présenté comme le plus attendu depuis l’ère du Renouveau au Cameroun, la rédaction vous rafraîchit la mémoire sur les hommes et femme qui se proposent de diriger le peuple camerounais les sept prochaines années.
Paul Biya
L’éternel sphinx
Beaucoup avaient parié que Paul Biya était à son dernier mandat en se représentant le 7 octobre 2018. Comme ce fut déjà le cas en 2011. Mais à chaque fois, Paul Biya a dribblé à la fois les adversaires et certains de ses propres militants et sympathisants. A 92 ans, l’homme qui est au pouvoir depuis le 6 novembre 1982, n’a pas encore l’intention de lâcher prise. D’autant plus que certains de ses inconditionnels l’appellent déjà à se représenter en 2032 s’il est encore vivant, déjà convaincus que leur champion a déjà gagné la course de 2025.
Loin des autres fois où il entretenait l’illusion d’une hésitation jusqu’à la dernière minute, avant de répondre favorablement aux « appels pressants » venus des dix régions du Cameroun et de la diaspora, Paul Biya a aussitôt annoncé sa candidature après avoir convoqué le corps électoral. Les données ont peut-être changé, mais le goût du pouvoir est resté. Paul Biya n’a pas encore l’intention de céder le pouvoir. Comme en 2018, le candidat sortant n’a effectué qu’une seule sortie de campagne. A Maroua.
Malgré son âge, l’homme-lion reste le favori de cette élection. Lui qui donne l’impression de ne plus être celui qui tient les manettes du pouvoir, au point de nourrir de la fronde dans son propre camp. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), machine politique qui est son principal levier politique, plie sans rompre. Connu pour son expertise dans les fraudes électorales, à travers l’achat des consciences, les militants du Rdpc se plaisent désormais à se faire appeler « sardinards » par l’opposition radicale depuis 2018. En lien avec le « pain-sardine », principale denrée proposée par le parti lors de ses meetings électoraux.
Aux affaires, Paul Biya accuse régulièrement des causes exogènes telles la crise russo-ukrainienne ou la chute du cours du pétrole, pour justifier la morosité de l’économie camerounaise, et vante la paix qui règne dans son pays, et même depuis que cette notion a perdu son sens, avec la crise séparatiste déclenchée en 20116, la guerre qu’il a lui-même déclarée contre Boko haram en 2014, et les incursions de rebelles centrafricains à la frontière orientale. L’économie camerounaise a enregistré une croissance de 3,5% en 2024, selon la Banque mondiale, grâce notamment à la hausse des prix du cacao. Mais l’on est loin d’une croissance à deux chiffres envisagée dans le Document stratégique pour la croissance et l’emploi (Dsce) au début des années 2010 ; la faute à l’importation toujours galopante des produits de première nécessité ; qui déséquilibre la balance commerciale. Alors même que près de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, les infrastructures demeurent insuffisantes, l’accès à l’eau potable toujours un rêve pour plus de la moitié de la population, et l’inflation, estimée à 5% en 2024.
Malgré ce tableau sombre de l’économie, Paul Biya continue de croire qu’il est l’homme de la situation, 43 ans après. Dans sa déclaration de candidature, l’homme a réchauffé les promesses de 2018 : le bien-être des femmes et des jeunes. A 92 ans, le président camerounais est le plus vieux dirigeant en exercice au monde, et n’entend pas s’arrêter là.
Bello Bouba Maïgari
La revanche de 1992
33 ans après sa première tentative, Bello Bouba se représente à l’élection présidentielle au Cameroun. Après avoir observé un break au cours duquel il a scellé une alliance gouvernementale en 1997 avec le pouvoir. Celui qui était arrivé 3ème à l’élection du 11 octobre 1992, n’a pas personnellement décidé de se lancer dans cette course. C’est la base de son parti, bouillonnante depuis 2011, qui l’y a presque contraint, en dénonçant le non respect de l’alliance gouvernementale jamais évaluée, alors que nombre de leurs partisans nommés ministres dans le cadre de cette alliance gouvernementale, ont fini par rejoindre les rangs du parti au pouvoir.
Et du coup, l’ancien Premier ministre de Paul Biya s’est lancé dans cette course, après avoir démissionné du gouvernement, sans crier gare. Mais ses autres partisans encore au gouvernement, ne l’ont pas suivi ; au contraire, Rose Dibong a préféré rejoindre le navire gouvernemental. Malgré la grogne de certains militants dont des cadres, ont dénoncé cette situation, exigeant le retrait des « bénéficiaires du décret présidentiel » de l’équipe de campagne. En vain. Bello Bouba, annoncé comme favori, meilleur candidat de l’opposition, en raison de ce que son parti dispose d’une base solide dans la région de l’Adamaoua, a quelque peu laissé s’effriter la confiance placée en lui qui connaît assez bien les arcanes du pouvoir.
Le natif de Baschéo dans le département de la Benoué, région du Nord, était é classé 3è en 1992, derrière Ni John Fru Ndi (2è) et Paul Biya (1er). 33 ans après, l’ancien Premier ministre peut-il faire mieux ? Si certains voient ses années de cohabitation gouvernementale comme de la «traitrise», les partisans de l’homme y voient un acquis pour la conquête du pouvoir. Lui qui arpente les couloirs du pouvoir depuis une cinquantaine d’années. Lui qui a été Attaché au Secrétariat général de la présidence de la République à 24 ans, en 1971, puis nommé secrétaire général du ministère des Forces armées un an plus tard. Il quitte cette fonction en 1975, pour être secrétaire général adjoint de la présidence, jusqu’en 1982. Le 7 janvier 1982, il devient ministre d’État à l’Économie et au Plan. En novembre 1982, il sera nommé Premier ministre du nouveau président, Paul Biya. Il sera démis de cette fonction en août 1983.
Après le coup d’Etat manqué d’avril 1984, le diplômé de l’École nationale d’administration et de magistrature s’exile au Nigéria. Il retournera avec le retour du pluralisme, pour prendre le contrôle de l’Undp, créé par Samuel Eboua, au cours d’un congrès à Garoua, en janvier 1992. Il sera élu député en mars de la même année, avant de se lancer dans la présidentielle d’octobre de la même année.
Cabral Libi’i
Une deuxième, pour chance pour confirmer
Agé de 39 ans, Cabral Libii est un juriste, enseignant-moniteur, journaliste devenu homme politique. À la tête du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), il s’est fait connaître dans les milieux universitaires et médiatiques avant d’entrer pleinement en politique. Avant de s’engager comme élu, Cabral Libii a travaillé comme journaliste ; ce qui a contribué à construire sa visibilité nationale. Sa capacité à parler aux jeunes et aux milieux universitaires l’a propulsé sur la scène nationale au moment où il a entamé une carrière politique plus affirmée.
Il se fait connaître du grand public lors de la présidentielle d’octobre 2018. D’abord promoteur du mouvement Dix millions de citoyens, le tribun sensibilisait les Camerounais à s’inscrire massivement sur les listes électorales, convaincu que l’abstention était le plus grand adversaire de l’opposition. Plus tard, le mouvement migrera vers Dix millions d’électeurs, à l’approche de l’élection présidentielle. Mais le parti Les citoyens que Cabral crée, n’a jamais vu le jour, bloqué au ministère de l’Administration territoriale.
Le jeune loup enfourchera le cheval du parti Univers pour se lancer dans la course pour la présidentielle. Pour se hisser 3ème, reléguant le SDF conduit pour la première fois par Joshua Osih, au 4ème rang.
La voie était ouverte pour les législatives et municipales. L’homme se fera élire en février 2020 dans le Nyong-et-Kelle, son département d’origine sur les cendres de l’Union des populations du Cameroun, parti historique recalé par Elecam et le conseil constitutionnel. Son parti récoltera en tout cinq députés et également des élus dans plusieurs régions. Et même si les démons de l’UPC rattrapent l’homme qui perd la confiance placée en certains de ses élus, il a eu une assise certaine et peut s’affirmer parmi les hommes politiques qui comptent. Malgré les ennuis judiciaires qui perturbent sa sérénité à la tête du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), Cabral Libii que la justice a conforté dans sa posture de président, contre Robert Kona, un des co-fondateurs du parti, il poursuit son chemin, et croit pouvoir remplacer Paul Biya à la tête de l’Etat.
Issa Tchiroma Bakary
Le temps du « bon diable »
Il n’était pas vraiment attendu à l’élection présidentielle 2025, mais en l’espace de deux mois, Issa Tchiroma commence à s’annoncer comme l’oiseau rare attendu depuis 43 ans pour remplacer Paul Biya à la tête du pays. Sa vie a quelque peu l’allure cette participation à la présidentielle 2025, à savoir des surprises sur fond de transhumance politique. Encore membre du gouvernement jusqu’à fin mai dernier, Issa Tchiroma a surpris l’opinion en démissionnant pour se présenter à l’élection présidentielle. Rompant ainsi avec le deal qui l’a fait entrer au gouvernement en 2007. « Ce n’est plus le président Biya qui dirige ce pas», déclare celui qui se plaint de ne plus parvenir à rencontre le président.
Celui qui avait déjà quitté le gouvernement une fois après la présidentielle de 1992, avant d’être réhabilité « à la demande » en 2009, selon certaines sources, a attendu le soir de la carrière politique de Paul Biya, pour l’affronter dans les urnes. Celui qui a été ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement pendant dix ans, ne renie pas son passé, surtout les positions qu’il a défendues étant au gouvernement. La page est tout de même tournée et l’homme entend désormais saisir sa chance pour rectifier le tir des échecs du gouvernement qu’il avait jusqu’ici servi.
En face, c’est une chasse à l’homme qui est lancée contre sa personne, depuis qu’il a quitté le gouvernement. Des indiscrétions ont annoncé des menaces de poursuites judiciaires contre l’homme, notamment sa gestion du crash de la Camair du temps où il était ministre des Transports. Il lui aurait été d’ailleurs conseillé de se désister. Mais l’homme a dit niet. « Ma candidature dérange du fait de mon histoire», croit-il. Faisant référence à son passé de prisonnier. En effet, Issa Tchiroma, comme nombre de hauts dirigeants de la République originaires du Grand-Nord, a fait la prison après la tentative de coup d’Etat de 1984. L’ancien directeur général de la Régifercam, la société publique de gestion du chemin de fer du Cameroun, a passé sept années de sa vie en prison, en représailles par le nouveau système hérité d’Ahidjo. Et même si Paul Biya a fini par réhabiliter ceux des dirigeants embastillés dans le cadre de cette tentative de coup d’Etat, il reste des séquelles. Cette épreuve hante certainement encore l’ancien bagnard ; et dans certains milieux, il semble que ce passé continue de hanter certains de ses bourreaux.
Persécuté depuis sa nomination, Issa Tchiroma a tenu, a plié sans rompre. Soutenu en cela par une bonne frange de cadres et militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti populaire dont l’ancien président Maurie Kamto, a vu sa candidature être recalée par Elecam et le Conseil constitutionnel. De quoi en rajouter aux pressions qu’il subit déjà. Le report de la sympathie du MRC ayant également occasionné le report de l’antipathie du système répressif.
L’élection se déroule dans un contexte marqué par un rejet somme toute d’une nouvelle candidature de Paul Biya. En première ligne, l’église catholique dont des évêques ont clairement appelé à la transition politique. Particulièrement virulent, Barthélémy Yaouda l’évêque de Yagoua a déclaré que « même le diable, on prend d’abord, et on verra après». Et avec la montée de la popularité du président et candidat du Front pour le Salut national du Cameroun (Fsnc), l’audience que lui a accordée Barthélémy Yaouda, a laissé croire que le « Tchiroma » du lamidat de Garoua, est le diable annoncé. Et Aristide Mono, le politologue qui a pris faits et causes pour l’opposition et particulièrement pour Maurice Kamto, a jeté son dévolu sur Issa Tchiroma, en désespoir de cause. Le baptisant « le bon diable ».
Issa Tchiroma ne promet pas le miracle aux Camerounais, mais une transition de trois à cinq ans, pour opérer des réformes. Ancien ministre de la Formation professionnelle, l’homme accorde beaucoup de place à l’éducation : « Notre système éducatif a plus privilégié les gestionnaires de richesses que d’inventeurs de richesses, tout simplement parce que cette éducation a privilégié l’enseignement général au détriment de l’enseignement technique professionnel », regrette-t-il.
Josuah Osih
Convaincre après Fru Ndi
A 56 ans, Joshua Nambangi Osih est l’un des visages les plus affirmés de l’opposition camerounaise. L’homme politique est originaire de la région du Sud-Ouest Cameroun. Il voit le jour le 9 décembre 1968 à Kumba, d’un père camerounais et d’une mère suisse. Joshua Osih est titulaire d’un MBA en leadership et développement durable. Passionné d’aviation, il débute sa carrière dès l’âge de 20 ans en exerçant comme agent des opérations chez Lufthansa German Airlines à Douala, avant d’évoluer en Suisse chez Trans World Airlines Inc et Swissair/Swissport. De retour au Cameroun en 2000, l’entrepreneur fonde deux entreprises, African Travel Management et Camport PLC, filiale de Swissport au Cameroun spécialisées dans l’aviation. Cette dernière exerce depuis 2021 comme société de sécurité privée au Cameroun. Ce parcours entrepreneurial lui a permis d’acquérir une connaissance fine des enjeux économiques et de la gestion qu’il entend mettre au service du développement du Cameroun.
ENGAGEMENT POLITIQUE
En mars 1991, Joshua Osih rejoint le Social Democratic Front (SDF), marquant le début de sa carrière politique. Il gravit progressivement les échelons en étant tour à tour délégué du SDF pour le Sud-Ouest (2002-2006), second vice-président (2006) et premier vice-président du parti (2012). En 2013, Osih marque l’histoire en devenant le premier anglophone à servir en tant que parlementaire pour la circonscription du Wouri-Centre à Douala. Le député occupe des postes stratégiques notamment celui de vice-président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. En 2018, Joshua Osih, alors vice-président, est investi candidat du SDF à l’élection présidentielle, succédant ainsi au leader Ni John Fru Ndi. Il s’en sort avec 3,35 % de voix, positionnant le parti à la 4e position. Bien en deçà des scores du SDF depuis sa création. Néanmoins, cette première expérience a renforcé sa vision politique. Le candidat de gauche revient cette année plus aguerri et déterminé.
Le 29 octobre 2023, le député du Littoral est élu président national du SDF, succédant à son chairman décédé en juin de la même année.
Le candidat à l’élection présidentielle de 2025, défend un projet de transformation profonde du pays axé sur la relance économique, une gouvernance transparente, la justice sociale, la modernisation des institutions et le dialogue inclusif. S’appuyant sur son expérience de terrain, le candidat à la course pour le palais présidentiel propose des solutions concrètes pour résoudre les problèmes liés à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ainsi que dans le Grand-Nord. Joshua Osih se revendique de ce fait, l’espoir d’un tournant politique pour de nombreux Camerounais en quête de changement./-
Source : L’œil du Sahel
NB : la titraille est de la rédaction
Tomaïno Ndam Njoya
Une dame de fer pour braver 11 hommes
Seule femme en lice pour la présidentielle du 12 octobre 2025, Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya est la présidente de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), parti fondé en 1991 par son défunt époux Adamou Ndam Njoya.
Maire de la ville de Foumban dans la région de l’Ouest, Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya, mène un double combat : pour une réforme profonde de la chefferie traditionnelle Bamoun et pour une alternance politique au sommet de l’État. Surnommée « dame de fer du Noun », elle ne recule pas devant la confrontation. Son accession à la tête de l’UDC en 2021, avait été qualifiée de « coup de force » par certains cadres du parti, notamment lorsqu’elle a évincé des cadres influents qui remettait en cause la légalité de sa désignation.
Parmi les épisodes marquants de sa carrière parlementaire figure un incident survenu en décembre 2017, alors qu’elle était secrétaire de la Commission des lois constitutionnelles, des droits de l’Homme et des libertés, de la justice, de la législation et du règlement, de l’administration de l’Assemblée nationale. Elle avait provoqué une vive controverse après avoir projeté un chevalet qui a accidentellement blessé un élu du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc).
Née en 1969 à Yaoundé, Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya a grandi entre la capitale et Foumban. Après ses études secondaires au lycée Sultan-Njoya, elle obtient un baccalauréat A4 en 1987, puis une licence en droit en 1990 et une maîtrise en droit public deux ans plus tard à l’Université de Yaoundé. Spécialiste en formation des organisations, elle a coordonné plusieurs programmes d’envergure, dont la Task Force VIH/Sida et enfants à la World Conference of Religions for Peace/Hope for African Children Initiative, ainsi que le programme Pacddu dans le cadre de la coopération Cameroun–Union européenne.
Hermine Patricia Ndam Njoya est aussi entrepreneure. Elle est à la tête d’une des plus grandes plantations privées du Cameroun. Sa plantation de café, dénommée ANJ, est située à Koutié dans l’arrondissement de Koutaba dans la Région de l’Ouest. Engagée dans la promotion de la filière Café en Afrique, elle est la présidente de l’association des femmes camerounaises dans le café (Afecc). Elle assure par ailleurs depuis 2013 la fonction de présidente du Comité pour la Promotion du genre à l’Agence des cafés robusta d’Afrique et de Madagascar (Acram). Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya est l’auteure de plusieurs ouvrages dont «Les élections bancales au Cameroun de A à Z».
Pour rappel, la présidente de l’UDC est la 3éme femme à être candidate retenu pour les présidentielles./-
Source : L’œil du Sahel
NB : la titraille est de la rédaction
Samuel Hiram Iyodi
L’audace de la jeunesse
Il se présente comme le candidat d’une jeunesse marginalisée par la gérontocratie au pouvoir. Âgé de 37 ans et marié, Samuel Hiram Iyodi est le plus jeune des 12 prétendants au fauteuil présidentiel. Si c’est lui l’heureux élu au lendemain du scrutin du 12 octobre prochain, le candidat investi par le Front des démocrates camerounais que préside Denis Emilien Atangana compte dérouler son programme politique décliné en 12 points dont l’objectif est de « libérer le potentiel du Cameroun ». Entre autres propositions fortes, il envisage de réduire la taille du gouvernement de 63 à 20 membres, de sortir du franc CFA, et de reconnaître la double-nationalité.
Né le 29 août 1987 à Douala, Hiram Iyodi est originaire du département de la Sanaga Maritime, dans la région du Littoral. Samuel refuse d’être catégorisé comme un Ovni de la politique et pense que c’est son moment, comme le dit son slogan de campagne : « C’est notre moment ». C’est lui qui, en qualité de coordonnateur du programme politique du candidat Akéré Muna lors de la présidentielle de 2018, annonce sur une chaîne de télévision à deux jours du scrutin la coalition entre le bâtonnier et le Pr Maurice Kamto. Un rôle prémonitoire en vue d’une véritable coalition ? En tout cas, Samuel Hiram se dit prêt à se ranger derrière le candidat qui lui semblera le mieux positionné pour la victoire de l’opposition, si son projet est en conformité avec les valeurs qu’il prône.
En 2019, il cofonde le parti politique dénommé Mouvement patriotique pour la prospérité (MP3) dont il est le secrétaire exécutif. L’idéologie de cette formation politique est consignée dans un mémorandum intitulé « l’afrosociolibéralisme». A l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance, il publie en 2011 son premier livre intitulé «Mes rêves de jeune : le Cameroun des 50 prochaines années» aux éditions Veritas Cameroun. Un ouvrage qui projette la vision qu’il porte pour le Cameroun à l’horizon 2060.
Sur le plan de la vie associative, Hiram a dirigé en qualité de président, l’association des Camerounais de Québec en 2008. L’ingénieur des procédés chimiques diplômé de l’Université Laval au Canada en 2009 est par ailleurs à la tête d’une firme d’ingénierie conseil depuis 2017./-
Source : L’œil du Sahel
NB : la titraille est de la rédaction
Caxton Ateki Seta
Pari de l’« acolonialité »
39 ans, marié et père de 4 enfants, Ateki Caxton Seta veut devenir le 3è président de la République du Cameroun à l’issue de l’échéance électorale du 12 octobre prochain. Il présente son investiture par le Parti de l’alliance libérale (PAL) comme le symbole d’un passage de témoin d’une part entre la vieille garde représentée par Célestin Bedzigui (président du PAL) et la jeune génération qu’il incarne et, d’autre part, entre la composante francophone et la partie anglophone, qui se sent frustrée et dont il est issu. Né en 1986 dans la région du Nord-Ouest, Ateki Caxton Seta est titulaire d’une licence en histoire de l’université de Buea et d’un master en Relations internationales de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric).
C’est au sein de la société civile qu’il a fourbi ses armes politiques. Il est le fondateur du Réseau pour la solidarité, l’autonomisation et la transformation pour tous (Newseta) qu’il a dirigé de 2013 à 2025. Une organisation de la société civile qui défend la démocratie, la coexistence pacifique et le développement inclusif au Cameroun. Il a lancé la campagne vote18 qui préconise d’abaisser l’âge du droit de vote au Cameroun de 20 à 18 ans. Il a été sélectionné parmi les boursiers des institutions telles que la fondation nationale pour la démocratie « National and women for democracy » à Washington DC en 2016 et l’institut Freeman pour les affaires internationales de l’université de Stanford.
Président du Mouvement africain pour la démocratie et membre du mouvement consultatif mondial des jeunes pour la démocratie, Ateki Seta Caxton a notamment lancé une campagne visant à abaisser l’âge du droit de vote au Cameroun de 20 à 18 ans. Il a eu des interventions à l’Assemblée nationale et adressé des correspondances au président de la République à cet effet. Son offre politique est basée sur « l’acolonialité », un concept qui désigne un état d’indifférence face aux structures et idéologies coloniales et postcoloniales et place l’initiative locale au centre du développement.
Son offre politique est basée sur « l’acolonialité », un concept qui désigne un état d’indifférence face aux structures et idéologies coloniales et postcoloniales et place l’initiative locale au centre du développement. Ateki Caxton Seta imagine un Cameroun où le pouvoir est décentralisé, les communautés sont autonomisées et la diversité est célébrée. Il défend une nation juste et unie où chaque région a la possibilité de prospérer.
Source : L’œil du Sahel
NB : la titraille est de la rédaction
Pierre Kwémo
Le vieux baron s’essaie enfin à la présidentielle
Sa parole est rare, pour dire le moins, notamment depuis la publication de la liste des candidats à l’élection présidentielle 2025. Et pourtant, Pierre Kwémo semblait très excité en se faisant investir. Le député de l’Union des mouvements socialistes (UMS) avait déclaré être prêt à se désister pour un candidat de la coalition. Mais disait attendre la liste des candidats définitifs.
Sauf que depuis la publication de la liste définitive par le Conseil constitutionnel, l’homme est très peu audible. Lui, vieux routier pourtant très attendu initialement dans l’arène. En effet, Pierre Kwémo est un vieux routier de la scène politique nationale. Il a été l’homme fort du Social democratic front (SDF) des années durant. Premier vice-président du parti de la balance dans l’Ouest, Pierre Kwémo est suspendu et frappé d’inégibilité par son propre parti, pour une durée indéterminée. L’homme quittera finalement le Parti de la balance, qu’il affaiblira. Et depuis lors le SDF ne s’est plus jamais bien porté dans la région du Soleil couchant. Resté longtemps dans les arènes des municipalités et des législatives, Pierre Kwémo se lance dans la course pour la présidentielle désormais./-
Source : L’œil du Sahel
NB : la titraille est de la rédaction
Akere Muna
En course depuis le banc de touche
Candidat à l’élection présidentielle de 2018 pour le mouvement NOW, Akéré T. Muna a décidé de retirer sa candidature au profit de Maurice Kamto. Il est investi cette année par le parti Univers. Né le 18 août 1952 à Ngyen, Akéré Muna est avocat et consultant international en gouvernance et lutte anti-corruption. Il est également consultant auprès d’organisations nationales et régionales internationales, ainsi que conseiller juridique d’institutions financières et de multinationales. Il est également conseil de l’État du Cameroun devant les tribunaux nationaux et les juridictions internationales. Il intervient lors de conférences nationales et internationales sur la gouvernance et le droit international.
Il est issu de la famille Muna, qui a un riche héritage de services et de réalisations significatives dans divers domaines, au Cameroun et au-delà. Son père, Solomon Tandeng Muna, était un dirigeant politique éminent qui a occupé les fonctions de vice-président de la République fédérale du Cameroun, de Premier ministre du Cameroun occidental et de président de l’Assemblée nationale du Cameroun. L’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats au barreau du Cameroun (1997-2002), centre son projet de société axé sur 8 piliers vise à construire un Cameroun nouveau.
PROJET DE SOCIÉTÉ
Pour le candidat du parti Univers, la prochaine élection présidentielle au Cameroun ne sera pas comme les précédentes. Le scrutin se déroulera dans un contexte marqué par l’absence de réponses à la crise socio-politique qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. D’autres menaces pèsent également sur la stabilité de notre avenir commun : les luttes pour le pouvoir aggravent les antagonismes ethniques et sociaux. Personne ne sait quand ni comment prendront fin les pratiques d’exclusion et de marginalisation qui continuent de mettre en péril la cohésion sociale. Aujourd’hui, l’économie est au plus mal, la corruption s’aggrave et les institutions se délitent. Tous les signes de l’usure du pouvoir sont là, sous nos yeux : absence de sang neuf, cynisme face aux revendications des populations, immobilisme face aux défis et enjeux de l’avenir, incapacité du système de gouvernance actuel à se réinventer. Il s’agit de renverser la pyramide monarchique que notre pays est devenu, où une grande base sert une très petite minorité au sommet. Le peuple doit être au centre de ses préoccupations, s’il est élu./-
Comme en 2018, Akéré Muna a retiré sa candidature, cette fois-ci au profit de Bello Bouba ; mais ses bulletins restent dans les bureaux de vote, pour désistement tardif.
Source : L’œil du Sahel
NB : la titraille est de la rédaction
Serge Espoir Matomba
L’espoir du succès après l’apprentissage de 2018
Agé de 46 ans, Serge Espoir Matomba, figure du parti Purs (Peuple uni pour la Rénovation sociale), se positionne comme un candidat de la rupture. Fort de son expérience et d’un engagement politique qu’il fait remonter à 2008, il s’avance avec la conviction d’être l’homme de la situation pour «libérer le Cameroun de ses chaînes, tant exogènes qu’endogènes.» Sa candidature, explique-t-il, n’est pas une simple participation mais l’expression d’une «volonté de restructurer notre Nation.»
Matomba ne cherche pas à se comparer à ses adversaires. Il préfère mettre en avant son programme politique, qu’il résume par un triptyque : Identité, Unité, Souveraineté. Pour lui, ces mots ne sont pas de vaines promesses, mais les piliers d’une vision qui vise à «rendre au Cameroun sa Souveraineté, son indépendance, son Unité et son identité volée». Il assure que son programme a pour but d’améliorer concrètement le quotidien des citoyens, promettant «un toit sur sa tête, trois repas dans sa maisonnée, une santé et une éducation de qualité» pour chaque Camerounais.
Le candidat se dit également touché par la «confiance grandissante» que les Camerounais lui accordent, en particulier lors des tournées de son parti dans les régions. L’originaire de Douala dans la région du Littoral évoque avec émotion ses rencontres dans l’Extrême-Nord. «Les populations ont salué notre passage et nous ont confié ne pas avoir vu de figure politique depuis longtemps. Nous comptons multiplier de telles rencontres : Peules-Purs, pour toucher du doigt ce qu’ils vivent au quotidien.»/-
UN ENGAGEMENT DE TERRAIN
Loin des « salons feutrés », le 1er secrétaire du Purs se veut un homme de terrain, préférant la proximité avec le peuple aux promesses. Il rappelle son long engagement politique, qui a débuté en 2008 et s’est officialisé en 2010. Il se décrit comme l’architecte du succès de son parti, le Purs, qu’il a aidé à s’implanter sur le territoire national et à l’étranger.
Plus qu’une simple stratégie électorale, le candidat perçoit les actions de son parti notamment les opérations d’enrôlement et l’ouverture de nouveaux bureaux comme des moyens de conscientiser les Camerounais à l’importance de leur participation politique. Il insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’élargir son électorat, mais de donner au peuple les outils pour « agir pour son propre bien. »
A côté de sa vie politique, Serge Espoir Matomba est un entrepreneur précoce et a fondé plusieurs entreprises au Cameroun et à l’étranger./-
Source : L’œil du Sahel
NB : la titraille est de la rédaction
Jacques Bouhga
L’économiste propose un « nouveau départ » pour le Kamerun
De nationalité camerounaise et panafricaniste, le Dr Jacques Bouhga-Hagbe possède un parcours universitaire remarquable. Il est titulaire d’un doctorat en économie de l’Université Cornell (États-Unis) et d’un diplôme d’ingénieur de l’École Centrale Paris (France). Depuis son arrivée au Fonds monétaire international en 2002, le Dr Bouhga-Hagbe a acquis une vaste expérience sur diverses questions économiques en Afrique et dans les Amériques. Le Dr Bouhga-Hagbe croit fermement à l’immense potentiel de l’Afrique. Il est convaincu qu’avec un leadership visionnaire et des politiques économiques judicieuses, le Cameroun et l’ensemble du continent africain peuvent réaliser des progrès remarquables, répondant ainsi aux aspirations de leurs citoyens et de leur diaspora.
Son projet présidentiel repose sur une conviction : le peuple doit redevenir le coeur battant de la République. À cet effet, plusieurs mécanismes innovants sont annoncés pour refonder la démocratie camerounaise sur des bases plus participatives et responsables. Parmi les propositions phares, l’introduction de « prix des électeurs », récompenses symboliques ou matérielles destinées à encourager la participation citoyenne aux élections et consultations publiques.
Sur le plan institutionnel, le candidat promet de renforcer le pouvoir populaire dans la production législative. Les citoyens pourraient initier eux-mêmes des lois ou demander par pétition l’organisation de référendums sur des questions clés. Une telle réforme, si elle voit le jour, constituerait une transformation majeure du système politique camerounais. Autre proposition structurante : la création d’une Agence de Suivi indépendante, chargée d’évaluer tous les six mois la mise en oeuvre du « plan de travail présidentiel », un document chiffré, précis, publié dès le début du mandat.
La gestion des finances publiques sera soumise à des contrôles stricts, avec obligation de transparence et sanctions claires en cas de déviation. Il entend bannir les dépenses de prestige, lutter contre la corruption systémique et imposer une culture du résultat dans l’administration. Enfin, dans un geste symbolique fort, Bouhga propose une réforme de la symbolique républicaine. Les dirigeants en fonction ne pourront plus baptiser des infrastructures ou bâtiments publics en leur propre nom. Ce privilège ne pourra être réservé qu’aux personnalités décédées depuis au moins cinq ans, après un processus transparent et collectif.
soumise à des contrôles stricts, avec obligation de transparence et sanctions claires en cas de déviation. Il entend bannir les dépenses de prestige, lutter contre la corruption systémique et imposer une culture du résultat dans l’administration. Enfin, dans un geste symbolique fort, Bouhga propose une réforme de la symbolique républicaine. Les dirigeants en fonction ne pourront plus baptiser des infrastructures ou bâtiments publics en leur propre nom. Ce privilège ne pourra être réservé qu’aux personnalités décédées depuis au moins cinq ans, après un processus transparent et collectif. Ce changement viserait à rompre avec la personnalisation du pouvoir et à réaffirmer l’idée de service public désintéressé.
Avec ce programme ambitieux et atypique, Jacques Bouhga espère rallier toutes celles et ceux qui aspirent à un Cameroun plus juste, plus moderne et plus digne. Un Cameroun où la politique redevient un service, et non un privilège./-
Source : L’œil du Sahel
NB : la titraille est de la rédaction
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Développement durable : l’Etat et le Système des Nations Unies harmonisent la coopération autour de la SND30

Ce processus, mené dans un contexte de réformes internes du système onusien, vise à renforcer la cohérence et l’efficacité des interventions. L’enjeu principal est d’aligner les appuis techniques et financiers des Nations Unies sur les orientations de la Stratégie nationale de développement du Cameroun (SND30), tout en intégrant les nouvelles approches de la planification basées sur la donnée et les résultats.
Le coordinateur résident du Système des Nations Unies au Cameroun, Dr. Issa Sanogo, a rappelé que cette phase de conception s’inscrit dans une logique d’intégration et de performance. « Il s’agit de prendre en compte un certain nombre de réformes globales qui visent à permettre aux Nations Unies de travailler de façon plus efficace et intégrée, en priorisant les transitions vers l’accélération des Objectifs de développement durable », a-t-il expliqué. Les discussions portent sur la formulation d’un Cadre de résultats et de Théories du changement (TdC).
Ces outils constituent la base d’une gestion axée sur les résultats, approche de planification qui relie directement les ressources mobilisées aux effets mesurables attendus. L’objectif est d’assurer un suivi rigoureux des engagements pris, d’évaluer les impacts sur les populations et d’ajuster les interventions en fonction des performances constatées. Les travaux s’appuient sur l’évaluation finale du précédent Cadre de coopération 2022- 2026, qui a souligné la nécessité d’une meilleure articulation entre les agences onusiennes et les structures nationales. Cette révision s’inspire aussi des principes de la réforme onusienne dite UN 2.0, qui met l’accent sur la production et l’usage stratégique de la donnée, la prospective et la prévention, dans un contexte mondial marqué par la complexité des crises.
« Dans ce cadre, nous avons eu à faire un certain nombre de travaux en collaboration avec le gouvernement pour nous assurer que les priorités nationales, qui sont incluses dans la SND30, sont toujours valides dans le cadre du développement durable du Cameroun, et que les priorités que les Nations Unies vont adresser seront en parfait alignement avec celles du gouvernement pour accélérer les objectifs de développement national. À ce sujet, nous avons trois priorités sur lesquelles les différents travaux se sont accordés », a déclaré Dr Issa Sanogo.
Trois axes structurent désormais la coopération entre le Cameroun et les Nations Unies. Le premier concerne le développement du capital humain, entendu comme l’ensemble des compétences, savoirs et capacités nécessaires à la croissance économique. Il met l’accent sur l’inclusion sociale, la formation et l’adaptation des jeunes et des femmes aux mutations du marché du travail. Le deuxième axe porte sur la transformation économique, avec une attention particulière à la diversification productive, à la transition écologique et énergétique, ainsi qu’à la création d’emplois durables. Cette orientation répond à la nécessité d’arrimer la trajectoire camerounaise aux impératifs de résilience et de compétitivité. Le troisième pilier est celui de la gouvernance, envisagée comme condition d’une action publique cohérente et d’une cohésion sociale renforcée. L’approche se veut inclusive, en intégrant les principes de transparence, de participation et de prévention des conflits.
L’atelier, conduit sous les coordinations du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire et le système des Nations Unies au Cameroun, a également pour objectif de valider les priorités stratégiques alignées sur les Six transitions ODD (énergétique, numérique, démographique, productive, sociale et environnementale). Ces transitions constituent le socle des actions prévues pour accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable à l’horizon 2031.
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Banques et établissements financiers: 4 ans pour augmenter le capital

Le délai fixé au terme d’une concertation entre la Cobac et les acteurs du secteur financier de la zone Cemac permet aux banques de faire passer leur capital minimum de 10 à 25 milliards de FCFA et d’1 à 4 milliards pour certains établissements de crédit.
Dès 2026, les établissements financiers de la sous-région ainsi que les banques devront afficher un capital plus relevé. C’est ce que prévoit le projet de relèvement du capital social minimum dans le secteur. Ce texte a été présenté aux acteurs par la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac) le 30 octobre dernier à Libreville au Gabon.
La réforme avait été annoncée depuis quelques années. Mais les acteurs du secteur sollicitaient une rallonge du délai. Au terme des concertations de Libreville, un délai de 3 à 4 ans a finalement été accordé aux acteurs pour se conformer aux nouveaux seuils de capital social. Le calendrier prévoit une mise en œuvre progressive à partir de janvier 2026 et ce jusqu’au 31 décembre 2029. Pour les banques de la Cemac, il s’agira de passer de 10 milliards à 25 milliards FCFA. L’échelonnement prévoit 15 milliards de FCFA au plus tard le 31 décembre 2026, 20 milliards de FCFA au plus tard le 31 décembre 2027, 25 milliards de F CFA au plus tard le 31 décembre 2028.
Pour les établissements de crédit agréés dans la catégorie d’établissement financier, ils devraient porter leur capital social à au moins 3 milliards de FCFA au plus tard le 31 décembre 2026, 3,5 milliards cinq cents millions de F CFA au plus tard le 31 décembre 2027 et 4 milliards de FCFA au plus tard le 31 décembre 2028. Il s’agit ici des « établissements financiers non bancaires, c’est-à-dire qui ne collectent pas l’épargne publique et accordent uniquement le crédit », précise David Kengne, expert financier.
Selon la Cobac, cette extension vise à renforcer la résilience des établissements de crédit et à améliorer leur capacité à financer les économies de la Cemac. La dernière réforme similaire date de 15 ans. Il faut dire que les établissements de microfinance avaient déjà connu leur augmentation de capital à la faveur du règlement CEMAC/UMAC/COBAC adopté en 2017. Mais, d’après David Kengne, « rien n’exclut l’adoption d’un nouveau règlement les années à venir qui exige un niveau de capital social plus élevé que celui fixé en 2017 pour les établissements de microfinance de 2ème et 3ème catégorie. Les tendances du secteur obligent de mener une réflexion allant dans ce sens ».
Les participants à la rencontre organisée par la Cobac ont discuté de la possibilité d’ouverture du capital des établissements de crédit au marché boursier en vue de mobiliser les fonds nécessaires pour renforcer le capital exigé. La distinction du niveau de capital minimum en fonction de la typologie de l’actionnariat et des modèles d’affaires des établissements a également fait débat.
Réactions
David KENGNE, expert en règlementation bancaire
« Ce projet vise à améliorer la solvabilité et la confiance des établissements financiers »
« Le projet d’augmentation du capital des établissements financiers dans la zone CEMAC vise avant tout à améliorer leur solvabilité et à renforcer la confiance vis-à-vis des partenaires financiers et commerciaux de l’institution. L’augmentation du capital social des établissements financiers peut également leur ouvrir les portes à l’obtention des financements extérieurs. Le capital social est un élément clé des fonds propres d’un établissement financier. Plus les fonds propres sont importants, plus l’établissement financier est crédible. De même, les investisseurs portent un regard particulier sur les fonds propres d’un établissement financier pour décider s’ils travaillent avec cet établissement financier ou pas. Enfin, en décidant d’augmenter le capital social des établissements financiers, la COBAC vise à amortir les chocs survenus du fait du volume des impayés du portefeuille de crédit des institutions financières dans son ensemble. Nous estimons que le délai de quatre ans donné aux établissements financiers pour se mettre en conformité avec ce règlement nous semble raisonnable pour les anciens établissements. Le problème se posera sans doute avec les nouveaux entrants à qui il sera exigé de présenter de fait ce montant pour obtenir l’agrément avant d’exercer dans l’un des pays de la CEMAC. »
Blaise Hervé FEUNKE, acteur financier
« Il faut donner aux banques les moyens réels de se renforcer durablement »

« Il est essentiel que cette réforme soit mise en œuvre de manière progressive et accompagnée, afin de ne pas fragiliser les établissements de taille moyenne ou à capital local. L’objectif n’est pas d’exclure des acteurs, mais de favoriser un secteur plus solide et plus compétitif, capable de financer durablement les économies de la sous-région. Bien conduite, cette réforme contribuera à bâtir un système bancaire plus résilient, mieux intégré et à la hauteur des ambitions économiques de la CEMAC. Le délai de quatre ans fixé par la COBAC pour atteindre les nouveaux seuils de capitalisation est raisonnable en théorie, mais il pourrait s’avérer juste pour certaines banques dont la structure financière demeure fragile. Mobiliser 25 milliards de FCFA suppose non seulement des apports importants des actionnaires existants, mais aussi la capacité à attirer de nouveaux investisseurs, souvent dans un environnement économique encore contraint. Pour les filiales de groupes internationaux ou les établissements déjà bien capitalisés, cet objectif est accessible. En revanche, pour les banques à capital local ou de taille moyenne, la contrainte est réelle. Dans ce sens, plusieurs pistes pourraient être envisagées. D’abord, étaler la mise en œuvre de la réforme selon la taille et la solidité des établissements, avec des étapes intermédiaires et des délais ajustés. Ensuite, favoriser le recours au marché financier, comme l’a proposé la COBAC pendant les travaux, mais en rendant ce marché plus attractif et plus accessible, notamment par une simplification des procédures et des coûts d’introduction en bourse. On pourrait aussi encourager des fusions stratégiques entre banques locales pour atteindre plus facilement le seuil de capitalisation, ou encore prévoir des incitations fiscales pour les augmentations de capital. L’objectif n’est pas seulement de respecter un seuil réglementaire, mais de donner aux banques les moyens réels de se renforcer durablement tout en continuant à financer les économies de la sous-région. »
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Avoirs en déshérence : la Cobac sollicite le Minfi pour résoudre le différend entre la Cdec et les banques

La COBAC hausse le ton. Dans une lettre officielle datée du 22 octobre 2025 et signée par le secrétariat général adjoint de la Commission bancaire d’Afrique centrale, l’institution communautaire demande au ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze, de mettre fin aux « perturbations » causées par la Caisse des dépôts et consignations du Cameroun dans le secteur bancaire. Cette requête intervient après une alerte formelle de l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (APECCAM), adressée à la COBAC le 6 octobre 2025, évoquant un « risque élevé de crise sur le système bancaire ».
La COBAC cite longuement cette plainte, reproduisant notamment le passage suivant : « La CDEC a déposé des plaintes devant les juridictions nationales pour détournement de fonds publics à l’encontre des dirigeants des établissements de crédit, engagé des saisies (assorties d’avis à tiers détenteurs) à hauteur de plusieurs milliards de FCFA, mais aussi adressé aux maisons mères des banques internationales des correspondances comportant des menaces. » À ces actions « s’ajoutent plusieurs autres de la CDEC, dirigées contre des établissements de crédit, de microfinance et de paiement du Cameroun, lesquelles ont régulièrement été dénoncées à la COBAC», peut-on lire dans la lettre mentionnée supra.
UNE RÉGLEMENTATION DÉSORMAIS CLAIRE
La COBAC rappelle que ces démarches interviennent alors que la réglementation communautaire sur les dépôts en déshérence est désormais claire. Selon la lettre, les initiatives de la CDEC visent « essentiellement à se faire transférer les fonds qui, selon elle, lui sont dévolus par la loi, notamment des avoirs en déshérence issus des comptes bancaires inactifs ». Or, la Commission bancaire explique que, face aux inquiétudes du public sur les conséquences des textes nationaux encadrant la gestion de ces fonds, « jusqu’alors peu connus, et ayant constaté que les législations nationales n’étaient pas harmonisées sur ces questions », elle « a entrepris l’élaboration d’une réglementation communautaire dans ce domaine, ainsi que l’uniformisation des règles de fonctionnement et de supervision des entités de type “Caisse des dépôts et consignations” dans la CEMAC ».
Ce processus, « entamé il y a quelques années, a connu une évolution rapide à partir de 2024, au regard de la nécessité de mettre en place, à brefs délais, un cadre réglementaire permettant à la fois d’assurer une protection optimale des déposants et de faciliter le transfert aux Caisses des dépôts et consignations des fonds escomptés pour la mise en œuvre de leurs missions au service du développement de nos États », souligne la Cobac.
À la suite de multiples concertations et rencontres entre les autorités nationales et communautaires de régulation bancaire et les institutions financières de la zone, le Comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale, réuni le 12 juillet 2025 à Malabo, a adopté à l’unanimité « le règlement n° 01/25/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d’exercice et à la supervision de l’activité des Caisses des dépôts et consignations dans la CEMAC ; ii) le règlement n° 02/25/CEMAC/UMAC/COBAC relatif au traitement des comptes inactifs et des avoirs en déshérence dans les livres des établissements assujettis à la COBAC (PJ 2 et PJ 3). Ces textes sont entrés en vigueur le 1er septembre 2025 ; ils sont obligatoires dans tous leurs éléments et directement applicables dans tout État membre (article 41 du Traité de la CEMAC) », peut-on lire dans le document ventilé par le régulateur du système bancaire.
Pour plus de précisions, la COBAC indique dans sa correspondance officielle adressée au Minfi, que « le règlement CEMAC n° 02/25 prescrit aux établissements assujettis à la COBAC des obligations en termes de suivi des comptes inactifs, de recherche et d’information de leurs titulaires, et de transfert des avoirs en déshérence à la Caisse des dépôts et consignations (ou à la direction nationale de la BEAC) au terme d’une période d’inactivité de dix (10) ans ». Toutefois, « tenant compte de la préexistence de législations nationales dans le domaine et de l’importance de ne pas fragiliser les prévisions financières des Caisses des dépôts et consignations en activité, l’article 26 de ce règlement prévoit que les établissements assujettis qui ont déjà enregistré une inactivité d’au moins dix (10) ans sur les comptes et coffres logés dans leurs livres, à la date d’entrée en vigueur du présent règlement, transfèrent les avoirs détenus sur ces comptes à la Caisse des dépôts et consignations du pays de leur implantation (…) ».
Pour préparer cette mise en œuvre, le secrétariat général de la COBAC avait adressé, le 21 mai 2025, une circulaire demandant aux banques de transmettre le volume d’avoirs qui « devraient être transférés à la Caisse des dépôts et consignations ou à la direction nationale de la BEAC de ressort ». À partir de juillet, des astreintes ont été appliquées aux établissements n’ayant pas répondu. « Les diligences visant à accompagner les établissements (…) sont en cours de finalisation », écrit l’institution.
UN FORCING NOCIF ?
Dans ce contexte, « il est donc incompréhensible que la CDEC s’évertue à engager des poursuites à l’encontre des établissements de crédit, de microfinance et de paiement du Cameroun, en dépit des mesures réglementaires et opérationnelles susmentionnées. Il est particulièrement regrettable que certaines de ces actions s’effectuent en violation des textes en vigueur, tel que rappelé dans la lettre ci-jointe que le président de la COBAC a adressée au directeur général de la CDEC ». D’où l’appel direct lancé au ministre. La Commission sollicite son intervention « en qualité d’autorité monétaire nationale et autorité de tutelle de la CDEC » afin d’obtenir l’arrêt immédiat des procédures judiciaires et saisies.
La lettre signale enfin un second motif d’inquiétude. De nouvelles exigences de la CDEC en matière de cautionnement pour marchés publics. Selon la COBAC, ces règles seraient « non conformes aux dispositions législatives », contraires aux bonnes pratiques et susceptibles de créer des tensions de trésorerie dans les banques. En clair, la COBAC estime que la CDEC dépasse son périmètre, agit en marge de la réglementation communautaire et met en péril la stabilité financière du Cameroun. Elle attend désormais une réaction de la tutelle pour ramener la Caisse dans le cadre fixé à l’échelle de la CEMAC.
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