Alors que la menace de Boko Haram plane toujours sur la région du Mayo-Tsanaga, un nouveau fléau inquiète les habitants : des bandes de jeunes criminels qui multiplient vols, agressions et attaques, plongeant la population dans un climat de peur quotidienne.
Depuis des mois, les attaques se succèdent. Motos volées, maisons forcées, agressions en plein jour… Ces actes, souvent attribués à des jeunes récidivistes, perturbent gravement la vie locale. « On ne passe plus une journée sans qu’un incident soit signalé », témoigne un habitant, épuisé par cette insécurité grandissante.
Certains de ces jeunes agissent en profitant du chaos ambiant, se faisant passer pour des terroristes pour mieux semer la panique. Les motos, moyen de transport essentiel dans cette zone reculée, sont particulièrement ciblées, paralysant peu à peu l’économie locale.
Trois suspects arrêtés : des « prédateurs urbains » derrière les barreaux
Une lueur d’espoir cependant : trois jeunes hommes, âgés de 18 à 20 ans et déjà connus des services de police, ont été interpellés récemment. Les forces de sécurité, appuyées par des habitants, les qualifient sans détour de « prédateurs urbains ».
« Ce ne sont pas de simples délinquants. Leur profil correspond à celui de criminels endurcis », explique un officier de sécurité local. Ils devraient être présentés prochainement au procureur.
Les chefs traditionnels pointés du doigt
Mais au-delà des arrestations, c’est tout un système qui est remis en question. Certains habitants accusent des leaders locaux de monnayer des informations plutôt que de lutter contre l’insécurité.
« Comment certains chefs peuvent-ils réclamer de l’argent alors que des vies sont en jeu ? », s’indigne un résident, exaspéré par ce qu’il perçoit comme une complicité passive.
Urgence : renforcer la sécurité et réinsérer la jeunesse
Face à cette crise, des solutions s’imposent : renforcer les patrouilles, mieux armer les forces locales, mais aussi offrir des alternatives à ces jeunes souvent livrés à eux-mêmes. Sans action rapide, cette violence risque de déstabiliser la région encore plus gravement que Boko Haram ne l’a fait par le passé.
La situation est critique, et le temps presse. Les habitants, eux, espèrent simplement retrouver un peu de paix.