La gestion de Samuel Eto’o à la tête de la Fécafoot continue de susciter des remous dans le milieu du football camerounais. Les présidents de clubs, réunis ce mardi à Yaoundé, ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme des dérives financières et un manque de transparence. Résultat : des résolutions fortes qui pourraient bouleverser le déroulement du championnat Elite One et Elite Two.
Des soupçons de mauvaise gestion
Depuis son accession à la présidence de la Fécafoot, Samuel Eto’o a été la cible de critiques croissantes. Si l’ancien international exhibe désormais des résidences somptueuses à Kribi et Ngambe, certains présidents de clubs s’interrogent sur la provenance des fonds. Les questions se multiplient : pourquoi les clubs ne reçoivent-ils pas les quote-parts qui leur reviennent ? Pourquoi l’argent destiné au football semble-t-il disparaître dans des dépenses contestées ?
Ces suspicions se sont intensifiées après l’imbroglio survenu lors du match Union-Dynamo au stade annexe de la Réunification à Douala, où un désaccord public sur la répartition des recettes a mis en lumière les tensions entre la Fécafoot et les clubs.
Des résolutions qui bouleversent le championnat
Face à cette situation, les présidents de 29 des 35 clubs présents à la réunion de Yaoundé ont adopté plusieurs résolutions marquantes :
Fin du paiement des frais de location des stades : Les clubs s’appuient sur un communiqué du ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, affirmant que 350 millions de francs CFA avaient été débloqués par l’État pour couvrir ces frais ainsi que le paiement des arbitres.
Exigence d’une gestion transparente des subventions : Les clubs réclament que les 560 millions de francs CFA destinés aux salaires des joueurs leur soient intégralement reversés sans condition. Ils refusent de fournir des justificatifs avant la fin de la saison.
Refus d’arborer les logos des sponsors : Dès la fin de la phase aller, les clubs cesseront de porter des maillots affichant les sponsors, notamment celui qui donne son nom aux championnats Elite One et Elite Two.
Une crise aux conséquences incalculables
Ces résolutions risquent de paralyser le championnat et mettent en lumière un profond malaise dans la gestion de la Fécafoot. Alors que l’État avait injecté des fonds importants pour soutenir le football camerounais, les clubs dénoncent une mauvaise répartition des ressources et un mépris de leurs droits.
La rébellion des clubs pourrait avoir un impact majeur sur la suite de la saison. Si des mesures rapides ne sont pas prises, cette crise pourrait ternir davantage l’image du football camerounais, déjà ébranlé par des scandales récents.
Samuel Eto’o, qui a promis de réformer la Fécafoot en profondeur, fait désormais face à l’un des plus grands défis de son mandat.