Le général Joseph Aoun, chef de l’armée libanaise, a été élu président du Liban jeudi, lors d’un second tour marqué par des alliances stratégiques. Âgé de 61 ans, il a su capitaliser sur son rôle à la tête de l’institution militaire, perçue comme l’une des rares encore debout dans un pays en proie à des crises multiples.
Porté par 99 voix sur 128 députés, son élection a été scellée après des négociations avec le Hezbollah et Amal, qui lui ont assuré la majorité. Inexpérimenté en politique, Aoun bénéficie toutefois du soutien d’acteurs internationaux influents, tels que les États-Unis et l’Arabie saoudite.
Depuis sa nomination en 2017, il a manœuvré avec habileté pour préserver l’intégrité de l’armée malgré l’effondrement économique, acceptant des aides étrangères pour garantir sa survie. Loin des divisions confessionnelles, son institution reste un pilier dans un pays où l’instabilité règne.
Alors que le pays cherche à sortir de deux ans de vide présidentiel, Joseph Aoun devra naviguer entre les attentes des puissances étrangères, les critiques des médias pro-Hezbollah et le scepticisme de ses concitoyens, souvent échaudés par les précédents militaires à la tête de l’État.
La question reste entière : ce général respecté saura-t-il endosser le costume de politicien ?