Le budget 2025 de l’État du Cameroun est équilibré en ressources et en emplois à hauteur de 7 317,7 milliards de FCFA, enregistrant une progression modeste de 39,6 milliards (+0,5 %) par rapport à 2024. Ce montant se répartit entre le budget général, qui s’élève à 7 250,8 milliards, et les Comptes d’Affectation Spéciale (CAS), dont l’enveloppe atteint 66,9 milliards.
Ces derniers connaissent une augmentation de 1,3 milliard (+1,5 %) par rapport à l’année précédente. Les recettes internes et les dons sont projetés à 5 548,1 milliards de FCFA, en hausse de 313,1 milliards (+6 %) par rapport à 2024. Cependant, les recettes pétrolières, estimées à 734,8 milliards, enregistrent un recul de 66,8 milliards (-8,3 %), principalement en raison de la baisse des prix mondiaux du baril et du raffermissement du franc CFA face au dollar.
DES DÉPENSES PUBLIQUES SOUTENUES
Les dépenses budgétaires totales hors amortissement du principal de la dette s’élèvent à 5 563,6 milliards de FCFA, soit une augmentation de 283,3 milliards (+5,4 %) par rapport à 2024. Ces dépenses, qui représentent 76,7 % du budget de l’État, se décomposent comme suit: 1 586,6 milliards pour les dépenses de personnel ; 1 027,7 milliards pour les biens et services ; 920,8 milliards pour les transferts et subventions ; 378,2 milliards pour les Intérêts de la dette ; et enfin 1 650,2 milliards pour les dépenses en capital. Un point marquant de ce projet est l’augmentation notable du budget d’investissement public (BIP), qui passe à 1 863,1 milliards de FCFA (+16,1 %), représentant 33,5 % des dépenses totales en 2025.
UNE RÉDUCTION DU BESOIN DE FINANCEMENT
Pour l’exercice 2025, le budget de l’État enregistre un déficit global de 107,8 milliards de FCFA, en baisse par rapport aux 137,9 milliards de l’année précédente. Cette réduction de 30,1 milliards traduit une diminution des besoins de financement budgétaire. Cependant, plusieurs obligations financières importantes restent à honorer. Parmi celles-ci figurent le remboursement de la dette extérieure, estimé à 729 milliards de FCFA, l’amortissement de la dette intérieure, évalué à 646,7 milliards de FCFA, le remboursement des crédits de TVA, pour un montant de 84 milliards de FCFA, le règlement des arriérés, incluant les dettes non structurées et flottantes, s’élevant à 207,5 milliards de FCFA.
Selon le projet de loi de finances, l’Etat du Cameroun a également revu à la baisse son besoin de financement, qui s’établit à 1 795,0 milliards, contre 2 070,1 milliards l’année précédente. Pour couvrir ce besoin, le gouvernement mise sur des instruments financiers diversifiés. Il s’agit notamment des Tirages extérieurs sur prêts-projets (840,0 milliards de FCFA), les émissions de titres publics (380,0 milliards de FCFA), le Financement bancaire (220,6 milliards de FCFA), appuis budgétaires liés au Programme économique et financier (PEF) (165,0 milliards de FCFA) et les Financements exceptionnels (189,4 milliards de FCFA).
DES ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES CLAIRES
Le budget de l’État pour l’exercice 2025 s’inscrit dans un environnement économique mondial encore marqué par les effets des crises récentes, mais témoigne de la résilience de l’activité. Tandis que le taux de croissance mondial devrait légèrement ralentir à 3,2 % en 2024 et 2025, l’économie camerounaise affiche des perspectives plus optimistes avec une croissance prévue à 4,1 % en 2025, contre 3,8 % en 2024.
Une dynamique principalement portée par le secteur non pétrolier, qui devrait progresser de 4,3 %, contrastant avec la contraction attendue de -1 % dans le secteur pétrolier. L’inflation, bien qu’en repli par rapport aux 5 % estimés pour 2024, reste au-dessus du seuil de convergence de 3 % fixé par la Cemac. Elle est projetée à 4 % en 2025, reflétant les défis persistants liés aux pressions sur les prix et la conjoncture internationale.