Le projet consiste à construire, au port de Douala-Bonabéri un quai de 250 mètres linéaires supplémentaires afin d’augmenter les capacités opérationnelles du terminal, et ainsi réduire les délais de traitement des navires et de manutention de la marchandise.
Le Directeur Général du Port Autonome de Douala (PAD) et son homologue de l’entreprise française Negri ont signé le 17 janvier dernier, plusieurs conventions portant sur le projet d’extension du terminal à conteneurs du Port. Le projet consiste à construire un quai de 250 mètres linéaires supplémentaires dénommé Quai 17, aménager 7,9 hectares de terre- plein et un poste RORO (Roll-on/Roll-off), ainsi qu’à prolonger de 1200 mètres le linéaire des voies de portique automatisé sur Pneu.
Le projet qui fait partie du plan d’investissement de la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC) pour la période 2021-2030 était attendu depuis. Car, la convention portant sur le financement, les études, la construction, l’exploitation, la maintenance, ainsi que la rétrocession de cet ouvrage a été signée en décembre 2022. Cette convention a été conclue entre le PAD et la société de projet dénommée Société d’Exploitation et de Construction du Port de Douala-Bonabéri (SCEPDB) », filiale de la société NÉGRI.
La convention de partenariat a été signée pour une durée de 12 ans, dont 30 mois destinés aux études et construction. La mise en exploitation du quai est prévue en 2027. Dans la réalisation de ce projet, la RTC intervient en qualité d’opérateur logistique et d’affacturage, étant ainsi exploitant exclusif du terminal à conteneurs.
Globalement, le coût des investissements se chiffre à 47, 2 milliards de F CFA. Les travaux sont évalués à 46, 3 milliards et la maîtrise d’œuvre à 952 millions de FCFA. Un emprunt de FCFA 70 milliards de FCFA a été mobilisé auprès d’un pool de banques camerounaises au bénéfice de la SCEPDB. Ce montant doit être remboursé sur une durée de huit ans, dont deux ans de différé pendant la phase de construction. Le paiement des décomptes sera assuré directement par la banque à NEGRI, la société des travaux. Le remboursement de l’emprunt sera assuré par la SCEPDB. En contrepartie de l’exploitation de l’infrastructure, la RTC paiera à la SCEPDB une somme correspondant au service de la dette majoré des frais nécessaires au fonctionnement de la structure. Ce qui pour certains experts est un mécanisme particulier de levée de fonds sans exercer une pression sur les finances publiques.
La géographie des intervenants est aussi particulière. « Ce qui fait la particularité de ce projet est qu’il associe à la fois le côté promoteur et le côté constructeur. Cette association présente un intérêt pour la partie publique, c’est qu’il ne peut pas y avoir de surcoût. Le promoteur et le constructeur étant la même entité, elles ne peuvent pas se réclamer l’argent elles-mêmes. Ce qui fait que contrairement à énormément de projets en cours de construction, le coût ne peut pas varier », explique le Directeur Afrique de Négri Stephane Delaplace.
Réactions
Cyrius Ngo’o, DG du Port Autonome de Douala
« Les nouvelles capacités du terminal contribueront à réduire les coûts logistiques des opérateurs »
« Le Projet du quai n°17 du terminal à conteneurs transcende le cadre d’un simple projet d’infrastructure. Il symbolise un partenariat véritablement gagnant-gagnant entre le Port Autonome de Douala et des acteurs internationaux de renom. Par le biais du mécanisme de partenariat public- privé sectoriel, l’État du Cameroun offre au Port de Douala-Bonabéri, et en particulier à son terminal à conteneurs, des capacités d’accueil supplémentaires, sans imposer de pression financière sur les ressources publiques. Ces nouvelles capacités contribueront à réduire les coûts logistiques pour les opérateurs, à générer des emplois directs et indirects, et à positionner durablement le Combinat portuaire de Douala-Bonabéri comme un modèle endogène d’innovation, de croissance et de modernisation portuaire dans le golfe de Guinée. En cinq années de gestion du terminal à conteneurs, assurée par notre filiale qui est la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC), de nombreuses réalisations majeures ont transformé la physionomie de cette plateforme. Des investissements stratégiques ont permis l’acquisition d’équipements de pointe, notamment des portiques et des grues de dernière génération, rendant les opérations plus rapides et plus performantes. Par ailleurs, des systèmes innovants, visant l’automatisation et la fluidification de la gestion des flux de conteneurs, ont été implémentés, ce qui a contribué à réduire les coûts, tout en renforçant la transparence. »
Raphaël Abouem, Directeur commercial Afrique Négri
« La construction du quai 17 est hautement symbolique »h
« Ce projet pour nous est la concrétisation du partenariat qui a commencé il y a 10 ans avec le port de Douala. Nous avons beaucoup de projets que nous développons dans d’autres pays notamment en côte d’ivoire. Nous venons de livrer un terminal au port d’Abidjan. Mais ce projet du quai 17 était très important pour nous, par ce qu’en guise d’informations la première réunion que j’ai faite pour ce projet était en 2014. Et en tant que camerounais voir comment le projet a été structuré voir les intervenants qui peuvent permettre à ce projet de se réaliser voir le directeur du port autonome de Douala il faut ici féliciter l’expertise camerounaise. Il faut dire que tous ceux qui ont travaillé sur ce projet, que ce soit les banques, les arrangeurs et Negri, ce sont des camerounais pour dire qu’on peut faire confiance à la jeunesse camerounaise qui est brillante et qui est capable de faire des choses extraordinaires pour son pays. Nous venons de lever 70 milliards et on peut en être fières. Nous venons de livrer le terminal polyvalent au port de Douala. Nous avons livré en 2021 le seul terminal pétrolier et il fonctionne très bien. Et je pense que l’apothéose sera la construction du quai 17 qui est symbolique pour nous tous. »