Connect with us

Dernières actualités

Affaire Longue Longue : « Un mal systémique profond dont le régime se sert depuis des années »

ange1poireau

Published

on

Affaire Longue Longue : « Un mal systémique profond dont le régime se sert depuis des années »
Spread the love

Lire ci-dessous sa tribune :

Le Parti de l’Alliance Libérale (PAL) a subi comme la majorité des Camerounais le choc insoutenable des images des tortures infligées à l’artiste Longue Longue par des éléments d’une unité des Forces de Défense et de Sécurité de l’État du Cameroun.

L’émotion populaire suscitée par ce spectacle intolérable a provoqué un flot de déclarations des figures publiques qui semblent avoir déterminé le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense à publier un communiqué annonçant l’ouverture d’une enquête pour identifier les auteurs de ces actes barbares.

Notre Parti est convaincu de ce que cette mesure ne peut être une solution au problème qui est mis à jour par cet épisode. En effet, l’initiative du ministre bien que louable pourrait n’avoir pour seul effet que d’occulter un problème d’une toute autre dimension. Ce problème-là ne pourra se résoudre au niveau d’une enquête de service car il s’agit d’un mal systémique profond dont le régime se sert depuis des années comme béquille ou comme instrument de confiscation du pouvoir en distillant une atmosphère de terreur sournoise. N’entend-t-on pas répéter par les uns et les autres : « je veux voir grandir mes enfants »? Quelle est donc la raison de cet effroi secret porté par les citoyens?

C’est la conscience de la culture de brutalités et des sévices corporels envers les citoyens qui caractérise le comportement de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) depuis les années tourmentées de l’indépendance, culture se traduisant par la banalisation de la torture parfois jusqu’à ce que mort s’ensuive, quelquefois même d’exécutions sommaires, pratiques courantes dans les commissariats, les postes de gendarmerie, les lieux de détention de certains services qu’on sait plutôt être spécialisés dans le renseignement, toute chose que le régime qui a les rênes du pouvoir depuis ces temps lointains, par l’impunité manifeste, non seulement tolère mais, à certains égards, semble encourager.

Des « disparus de Bepanda »

Ce mal a traversé des décennies et devient chaque année plus virulent, plus arrogant, plus entreprenant dans le mal, dans ses manifestations dont certaines peuvent être citées. Qui ne se souvient pas des « disparus de Bepanda », une dizaine d’adolescents interpellés dans un quartier de Douala par la gendarmerie à la suite d’une plainte relative au vol présumé d’une bouteille de gaz, qui ont été torturés et portés disparus jusqu’à ce jour, 30 ans plus tard. En 1990, huit ans après l’accession au pouvoir du Président Biya, Me Yondo Black, Ekane Anicet et autres, accusés d’avoir eu l’intention de créer un parti politique avaient été arrêtés et transférés à Yaoundé dans un centre de torture hérité de l’ère de son mentor et qui n’avait pas été fermé en dépit des proclamations d’instauration de la démocratie. Au Tribunal, Ekane Anicet enlèvera sa chemise pour montrer à l’assistance les traces des tortures qui lui avaient infligée pendant sa détention.

En 1991, les leaders de la Coordination des Partis politiques, dans une réunion pacifique, avaient été arrêtés et conduits à la gendarmerie du port à Douala. Et là, entre autres, Jean-Jacques Ekindi, Polytechnicien, Gustave Essaka, et comble de tout, Eboa Samuel, ancien ministre d’État, ancien secrétaire général de la présidence de la République avaient été bastonnés et torturés toute une nuit durant. Membre de la Coordination et habitant dans le voisinage de la Polyclinique Soppo à Bonapriso où ils avaient été accueillis, j’étais allé leur rendre visite le lendemain matin et les avais trouvé fort amochés.

Wazizi, Martinez Zogo

Il y a ce journaliste anglophone, Waziri, arrêté il y a quelques années dans le Sud-Ouest transféré et torturé à Yaoundé où il est mort et son décès caché à sa famille pendant des mois. Plus près de nous, dans le temps, il y a le cas du journaliste Martinez Zogo, enlevé, torturé, achevé, dont le rapport d’autopsie du corps n’a jamais été communiqué aux avocats ni le corps remis à ce jour à sa famille. Tous ces crimes sont commis par des éléments des Forces de Défense et de Sécurité de l’État. Et à la tête de l’État trône un Chef, le chef de l’État, dont la responsabilité est pleinement engagée. Leurs auteurs ne se livreraient pas à de telles exactions s’ils n’étaient pas conscients de bénéficier d’une quasi-impunité.

Le dernier incident en date, la torture de Longue Longue expose l’État au discrédit voire au déshonneur. Le régime devrait s’y mirer et voir le visage hideux de son échec dans le domaine des Droits de l’Homme. Au Parti de l’Alliance Libérale, il s’agit du crime de trop. L’État est nu. La responsabilité morale et politique de son Chef est de manière incontestable engagée. Dès lors, pour l’honneur de la politique et en vertu de la responsabilité républicaine, après plus de 40 ans d’exercice d’ un pouvoir dont il a de manière manifeste perdu le sens et le contrôle, la seule sanction qu’il doit s’appliquer à lui-même est : Démissionner.

Président du Parti de l’alliance libérale,  candidat à l’élection présidentielle de 2025

Click to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Dernières actualités

Cameroun : Franck Érick Diffo résiste aux menaces de Joachim Mununga !

ange1poireau

Published

on

Cameroun : Franck Érick Diffo résiste aux menaces de Joachim Mununga !
Spread the love

Une scène surréaliste s’est déroulée ce 10 novembre lors de la conférence de presse de Marc Brys.

Franck Érick Diffo a osé poser deux questions cruciales au sélectionneur : le changement controversé du programme de voyage et le choix contesté de l’hôtel Hilton au détriment du complexe Mundi. Des interrogations légitimes qui ont provoqué une réaction explosive de Joachim Mununga.

Des questions qui dérangent mais qui interpellent

La réaction de Mununga, tentant d’imposer une censure en direct et allant jusqu’aux intimidations visuelles, soulève des questions sur la liberté de la presse sportive au Cameroun. Le journaliste, loin de se laisser impressionner, a maintenu sa position avec professionnalisme.

Ces interrogations touchent à des points sensibles : la sécurité des Lions à l’hôtel Hilton, “ouvert aux inconnus”, et le risque de sanctions pour non-respect des obligations médiatiques. Des préoccupations légitimes balayées d’un revers de main autoritaire.

Par Ephraïm Kotto Domche pour 237online.com

Continue Reading

Dernières actualités

Comment l'État privé les élèves d'une éducation de qualité à l'Extrême-Nord

ange1poireau

Published

on

Comment l'État privé les élèves d'une éducation de qualité à l'Extrême-Nord
Spread the love

Incapable d'équiper les établissements scolaires de la localité des moyens adéquats pour une meilleure éducation des apprenants, l'État manœuvre également pour bloquer les initiatives citoyennes qui souhaitent venir en aide aux écoles.

C'est incroyable, mais vrai. L'État dans la région de l'Extrême Nord fait feu de tout bois pour maintenir les élèves dans des conditions d'apprentissage manifestement non appropriées. Dans une lettre envoyée aux inspecteurs d'arrondissement, le délégué départemental du Logone et Chari du ministère de l'Éducation de base soumet les cérémonies de don au sein des écoles primaires au contrôle des autorités administratives. « Il m'a été donné de constater que des cérémonies sont notamment organisées par des tierces personnes dans les écoles publiques à l'insu des responsables scolaires et des autorités administratives de la circonscription. J'ai l'honneur de vous demander de rappeler aux directeurs d'écoles que toute cérémonie de remise d'un don à l'école maternelle publique ou primaire publique doit être présidée par une autorité administrative. Aussi, je vous demande de sensibiliser les directeurs d'écoles et me rapporter les éventuelles difficultés », lit-on dans une lettre signée le 7 novembre dernier par Ahmed Khaled.

Sous cape, on apprend que cette circulaire fait suite à la volonté des autorités de bloquer une initiative du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), visant à offrir 54 tables bancs à une école primaire dans le département du Logone et Chari. Selon nos sources, « le don des tables bancs avait déjà été fait, dans une école qui n'a jamais eu de tables bancs depuis sa création. Et les autorités mettent la pression pour que ces tables bancs soient restituées », explique notre source. Une des personnalités visées par ces accusations, le délégué départemental du Logone et Chari, qui indique qu'il « préfère que les élèves s'asseyent à même le sol, plutôt que de recevoir un don du MRC ».

Contacté, Mamadou Mota, le vice-président national du MRC est particulièrement américain. « Voici une note qu'il sort pour un don citoyen donné à l'APE de l'école alors même que cette école n'a pas de tables depuis sa création. Il fait partie de cette élite méchante du nord qui a obtenu de tout le confort nécessaire pour avoir une bonne éducation mais bloque l'éducation des enfants des pauvres afin de favoriser la division de classe sociale qui favorise leur progéniture », affirme le vice-président. du MRC. Pour lui, « il s'agit simplement pour eux de bloquer le peuple dans une misère perpétuelle pour le persuader qu'il ne peut rien », ajoute Mamadou Mota, sans manquer d'accuser le délégué départemental de détourner les fonds dédiés aux projets de l'éducation.

Selon les données non mises à jour publiées par l'UNESCO, l'analphabétisme touche près de 30 % des personnes âgées de 15 ans et plus en 2001. Ce taux est de 44,3 % en zone rurale contre 12,2 % en zone urbaine. Par ailleurs, il est plus élevé dans les provinces septentrionales : 60 % dans l'Adamaoua, 68 % dans le Nord et 76 % dans l'Extrême-Nord. C'est dans la même région de l'Extrême-Nord qu'on retrouve également le plus grand nombre d'écoles où les élèves sont assis à même le sol.

Joseph Essama

Continue Reading

Dernières actualités

Cameroun : Le terrifiant capitaine qui martyrise sa famille pour 103 hectares !

ange1poireau

Published

on

Cameroun : Le terrifiant capitaine qui martyrise sa famille pour 103 hectares !
Spread the love

Un scandale foncier d’une rare violence secoue le village Milamizibi dans la Mvila, où un ancien capitaine de bateau terrorise sa propre famille. Boris Bertolt révèle les dessous de cette affaire qui met en lumière les dérives de la justice locale.

Parfait Liboire Oyono, 74 ans, ancien capitaine de bateau, déploie une stratégie implacable pour s’approprier 103 hectares de terres familiales. Fort de ses moyens financiers, il n’hésite pas à instrumentaliser l’appareil judiciaire contre ses propres neveux, réduits à la misère.

Les révélations sont accablantes : sous-préfet, commandant de brigade et magistrats seraient tous “dans la poche” du capitaine via des pots-de-vin. La juge Marigot serait même “nourrie” par des livraisons régulières de vivres, transformant le tribunal en véritable marché aux consciences.

L’objectif final de cette machination serait la revente de ces terres familiales à des investisseurs chinois. Pour y parvenir, Parfait Oyono exige 2 millions FCFA de ses neveux emprisonnés, une somme astronomique pour ces paysans démunis.

Une intervention du ministre de la Justice, Laurent Esso, est maintenant réclamée pour mettre fin à ce qui ressemble à un racket judiciaire organisé.

Par Christiane Tamoura Engo pour 237online.com

Continue Reading

Trending