Lors de la cérémonie du Ballon d’Or de ce lundi, l’attaquant du Real Madrid, Vini Jr., l’archi-favori n’a pas remporté le titre le plus convoité. C’est l’espagnol Rodri qui a été fait le grand gagnant, et donc a été couronné meilleur joueur du monde.
Dans l’ambiance de la cérémonie, des voix se sont élevées en faveur de Vini Jr., témoignant de l’enthousiasme autour du joueur. Plus de 24 heures après, l’on se demande encore ce qui s’est passé. En Afrique, au Brésil et ailleurs, on perçoit un rélent de sanction par rapport à son engagement vocal et actif contre le racisme, sur et en dehors du terrain. Indubitalement, il a connu une saison exceptionnelle où il a été un acteur des succès de son club en Ligue des champions, en Liga, et en Supercoupe d’Espagne. On se demandera longtemps comment ses performances n’ont pas suffi à le placer en tête du classement de France Football.
Avec un total de 39 matchs joués, 24 buts et 9 passes décisives, Vini Jr. a réalisé la meilleure saison de sa carrière, devenant un joueur-clé pour le club madrilène. Malgré une inconstance en sélection brésilienne, aucun autre joueur n’a atteint un niveau de compétitivité aussi élevé la saison dernière.
Vini Jr. méritait plus que tous le Ballon d’Or
Dans les coulisses de cette distinction, d’autres questions émergent, notamment celles abordées par la journaliste Ana Thaís, qui souligne l’importance du contexte racial dans cette histoire. Vini Jr., jeune joueur noir de 24 ans originaire de São Gonçalo au Brésil, est bien plus qu’un simple footballeur : ses prises de position contre le racisme en Espagne lui vaut une visibilité qui dépasse les limites du sport. Son refus de taire ce problème rend certains mal à l’aise, notamment dans le monde du football européen où il est souvent attendu que les joueurs respectent une certaine réserve.
Rodri est indéniablement talentueux, mais il est impossible d’ignorer la question raciale lorsqu’on évalue la façon dont Vini Jr. est perçu. Comme le montrent non seulement le Ballon d’Or 2024, mais aussi les récompenses antérieures. C’est comme si le Brésilien devait en faire beaucoup plus que ses concurrents pour être reconnu, car il est accusé pour ses positions antiracistes actives. Ce contexte rappelle les mots de la légende de la boxe Muhammad Ali, qui soulignait que rien ne met les gens plus mal à l’aise qu’un homme noir indépendant.
Au-delà des récompenses, Vini Jr. incarne un rôle beaucoup plus significatif. Ses actions et son impact sur la société valent plus qu’un trophée : elles sont le symbole d’un changement en marche. Pour le Real Madrid, l’absence de son joueur parmi les lauréats a été un coup dur, le club ayant même annulé la présence de sa délégation à la cérémonie en signe de protestation. Néanmoins, pour le public, Vini Jr. continue de représenter une figure essentielle, un joueur et un homme qui inspire bien au-delà des frontières du football.
Avec Globo.com
Bernard Patipe