En zone Cemac, la croissance devrait s’établir autour de 3,3 % pour 2024 et se stabiliser à 3,1 % en 2025. Quant au Cameroun, les prévisions économiques pour 2025 annoncent un taux de croissance de 4,4 %, un objectif ambitieux qui s’appuie sur la stabilité macroéconomique et le renforcement des investissements dans des secteurs porteurs.
PRIORITÉS DE L’ACTION PUBLIQUE POUR 2025
La circulaire du président de la République fixe des priorités pour l’année 2025, à commencer par la sécurité nationale, qui reste une préoccupation majeure. La consolidation de la veille sécuritaire et le processus de désarmement, démobilisation et réintégration sont au cœur des actions envisagées pour maintenir la paix et la stabilité intérieure.
Ces mesures s’accompagnent d’un soutien accru aux régions touchées par des crises sécuritaires, notamment le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord. Sur le plan économique, l’accent est mis sur la transformation industrielle pour renforcer le tissu productif national.
Dans ce cadre, le gouvernement prévoit de poursuivre la mise en œuvre du Programme d’Impulsion Initiale (P2I), destiné à soutenir financièrement le secteur industriel. Parmi les initiatives prioritaires, on retrouve le Plan Intégré d’Import-Substitution Agro-Pastoral et Halieutique (PIISAH), visant à accroître l’autosuffisance alimentaire par la promotion de la production locale. Le développement des infrastructures énergétiques est également au centre des priorités, notamment avec la mise en service du barrage de Nachtigal et le démarrage des travaux du barrage hydroélectrique de Kikot.
UNE POLITIQUE BUDGÉTAIRE ORIENTÉE VERS LA CROISSANCE INCLUSIVE
L’orientation budgétaire pour 2025 poursuit un double objectif de consolidation des finances publiques et de soutien aux secteurs porteurs. Sur le plan des recettes, Paul Biya prescrit comme priorités, l’optimisation de la mobilisation des ressources internes non pétrolières, grâce à une expansion de l’assiette fiscale et une lutte renforcée contre la fraude. Pour accompagner cette dynamique de mobilisation des recettes, Paul Biya souligne l’importance de faciliter l’accès au financement des entreprises et soutenir l’initiative privée.
A ce titre, des mesures fiscales doivent être mises en place «pour encourager l’investissement privé et la création d’emplois, notamment par le biais de réformes fiscales et douanières», souligne la circulaire présidentielle. Ces dernières viseront, entre autres, «la facilitation des échanges, la lutte contre les pratiques frauduleuses et l’alignement des incitations douanières sur les objectifs de patriotisme économique et d’import-substitution», peut-on lire dans ce document.
VERS UNE MEILLEURE GESTION DES DÉPENSES PUBLIQUES
Le budget 2025 va également mettre l’accent sur la maîtrise des dépenses, avec un recentrage des investissements sur les projets structurants et la rationalisation des dépenses de fonctionnement. Pour y parvenir, le chef de l’Etat recommande un encadrement strict des dépenses salariales afin de préserver la soutenabilité financière, tandis que les dépenses d’investissement continueront à se concentrer sur des infrastructures essentielles.
En outre, souligne Paul Biya, «Les projets seront inscrits au budget en fonction de leur degré de maturité et de leur pertinence socio-économique, avec un suivi accru des impacts sur le développement local». Le volet social reste prioritaire dans ce cadre budgétaire, avec des programmes de soutien au pouvoir d’achat des ménages vulnérables et un renforcement des infrastructures scolaires et hospitalières.
Un effort particulier «sera porté sur la mise en place du registre social unifié et l’élargissement du projet Filets Sociaux, afin d’accroître la résilience des populations les plus fragiles», précise la circulaire présidentielle, qui souligne également la nécessité de renforcer la formation technique et professionnelle pour adapter les compétences aux besoins du marché local.
UNE GOUVERNANCE AMÉLIORÉE ET UNE TRANSPARENCE RENFORCÉE
Sur ce segment, le cadrage fait par le président de la République Paul Biya, fixe comme priorités le renforcement de la transparence et l’efficacité dans la gestion des finances publiques. Pour le président, l’amélioration de la gouvernance passe par une politique de décentralisation accrue, qui implique le transfert des ressources aux collectivités territoriales décentralisées (CTD) pour favoriser le développement local. La circulaire mentionne aussi des initiatives pour accroître la transparence des dépenses, en instaurant des audits réguliers et en optimisant le processus de budgétisation pour limiter les arriérés de paiement.
En matière de gestion de la dette, la politique d’endettement doit rester prudente, avec un recours prioritaire aux emprunts concessionnels pour financer des projets à fort impact socio-économique. L’accent est également mis sur le développement du marché domestique de la dette, afin de diversifier les sources de financement et de minimiser les risques de refinancement.
DÉFIS ET PERSPECTIVES POUR 2025
Si les ambitions budgétaires de 2025 témoignent de la volonté de renforcer la résilience économique et sociale du Cameroun, elles n’en restent pas moins confrontées à des défis majeurs. L’inflation, qui devrait atteindre 4 % en 2025, et la volatilité des marchés internationaux, notamment pour le pétrole, posent des contraintes importantes