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Les Nigérians du Liban invités à évacuer dans un contexte de tensions croissantes

La Commission des Nigérians de la diaspora (NIDCOM) a publié un avis ferme exhortant les Nigérians résidant au Liban à quitter le pays alors que les tensions s'intensifient en raison des conflits militaires en cours. Cette annonce fait suite aux récentes attaques des forces israéliennes visant le Hezbollah et d’autres régions du Liban.
Dans un communiqué publié mercredi, le NIDCOM a exprimé son inquiétude quant à la sécurité des Nigérians dans la région. La Commission a noté que les vols commerciaux sont toujours opérationnels, offrant ainsi la possibilité à ceux qui souhaitent évacuer. “Il est conseillé aux Nigérians d'envisager de quitter le pays maintenant que les vols commerciaux sont toujours en opération”, indique l'avis.
Dans un communiqué, l'assistant spécial du président Bola Tinubu pour les médias sociaux, Dada Olusegun, dans un message sur X, anciennement Twitter, a conseillé mardi aux Nigérians au Liban de contacter la mission nigériane pour obtenir de la documentation.
Liaison avec l'ambassade du Nigeria encouragée
Le NIDCOM a en outre encouragé les citoyens nigérians à prendre contact avec l'ambassade du Nigéria au Liban pour obtenir des conseils et de l'aide. “Soyez assuré que votre bien-être et votre sécurité sont la plus grande préoccupation du président Bola Ahmed Tinubu”, assure le communiqué.
Des rapports indiquent que la situation au Liban s'est intensifiée, avec huit soldats israéliens tués lors de combats dans le sud du Liban, selon un communiqué de l'armée israélienne mercredi. Les opérations militaires israéliennes contre le Hezbollah, qui combat activement aux côtés du Hamas, ont suscité l'inquiétude au niveau international.
Abdur-Rahman Balogun, directeur des médias, des relations publiques et des protocoles au NIDCOM, a déclaré : « Bien que les informations de la communauté nigériane au Liban indiquent que la plupart des Nigérians ont quitté la partie sud et sont désormais relativement en sécurité, nous leur conseillons par la présente de rester en sécurité. jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu soit en place.
Balogun a également rassuré les familles restées au pays en déclarant : « Il est gratifiant de constater que jusqu'à présent, aucun Nigérian n'a été témoin d'une quelconque forme d'accident ou de blessure et nous souhaitons leur conseiller de continuer à rester en sécurité pendant que dure la guerre. »
Alors que les tensions continuent de monter dans la région, l'avis du NIDCOM reflète une position proactive visant à garantir la sécurité et le bien-être des Nigérians au Liban. La Commission exhorte les habitants de la région à tenir compte de ces conseils et à prendre les précautions nécessaires pendant cette période instable.
Mimi Méfo Infos
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Télécommunications: Camtel, entre ambitions stratégiques et souveraineté numérique

Réuni le 30 décembre 2024 sous la présidence de Mohamadou Saoudi, le Conseil d’administration de Cameroon Telecommunications (Camtel) a adopté les orientations stratégiques de l’entreprise pour la période 2025-2027. Une trajectoire qui se veut résolument tournée vers l’innovation et la consolidation de sa place dans l’écosystème numérique national.
Dans cette optique, un budget de 326,3 milliards FCFA a été validé pour l’exercice 2025, marquant l’ambition de l’opérateur historique de moderniser ses infrastructures et de renforcer ses capacités opérationnelles. Mais au-delà des chiffres, ce projet budgétaire traduit une vision. Celle d’un acteur engagé pour la souveraineté numérique du Cameroun. Dans un contexte où les données sont devenues une ressource stratégique, Camtel se positionne comme un garant de leur sécurité et de leur exploitation dans le respect des intérêts nationaux.
Un opérateur en transformation
Pour accompagner cette dynamique, Camtel mise sur une optimisation de ses investissements et une diversification de ses services. L’extension de son réseau figure parmi ses priorités, avec des projets d’envergure visant à améliorer la couverture sur l’ensemble du territoire. Ces efforts s’inscrivent dans une volonté de sécurisation des infrastructures, souvent soumises à des contraintes externes pesant sur leur performance.
Les résultats financiers enregistrés ces dernières années confirment la pertinence de cette stratégie. En 2023, Camtel a affiché un bénéfice net de 11,2 milliards FCFA, en progression de 21,7 % par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires, quant à lui, a connu une hausse continue, passant de 108,8 milliards FCFA en 2018 à 207,4 milliards FCFA en 2023. Des performances qui permettent à l’opérateur de verser, pour la première fois de son histoire, un dividende de 4,65 milliards FCFA à l’État du Cameroun.
Un équilibre à préserver
Si ces indicateurs sont encourageants, ils ne doivent pas occulter certains défis structurels. L’endettement de Camtel, qui s’élevait à 648 milliards FCFA fin 2022, reste un sujet de préoccupation. Cette contrainte financière limite la capacité d’investissement et impose une gestion rigoureuse des ressources. Par ailleurs, la masse salariale, représentant plus du tiers de la valeur ajoutée de l’entreprise, nécessite une réflexion sur l’optimisation des charges pour garantir une rentabilité durable.
L’autre enjeu majeur c’est la qualité du réseau. Dans un environnement où l’exigence des utilisateurs ne cesse de croître, l’amélioration des services est un impératif. Malgré des investissements conséquents – 117 milliards FCFA en 2023 –, des défis subsistent, notamment dans la gestion des infrastructures stratégiques. La modernisation des équipements et le renforcement des capacités techniques seront donc au cœur des actions à venir.
Un acteur clé pour l’avenir numérique du Cameroun
Au-delà des considérations économiques, Camtel joue un rôle central dans l’édification d’un écosystème numérique souverain. Dans un monde où les flux d’informations sont au cœur des rapports de force, la capacité à préserver le contrôle des données constitue un enjeu fondamental. Camtel s’inscrit dans cette démarche, en veillant à ce que les infrastructures nationales demeurent au service des intérêts stratégiques du pays.
Loin de se cantonner à un rôle de simple fournisseur de services, l’opérateur se positionne comme un pilier de l’indépendance numérique du Cameroun. Grâce à une vision de long terme et à une gouvernance repensée, il entend poursuivre sa transformation tout en consolidant son rôle dans le paysage télécom national.
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Fintech : 24 000 milliards de FCFA de transactions mobile money en 2023

Loin du déclin annoncé lors de l’instauration de la taxe sur les transferts d’argent (TTA) en 2022, le mobile money continue de s’imposer comme le principal canal de transactions financières au Cameroun. Selon le Rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières du Cameroun publié en novembre 2024, l’activité de la monnaie électronique a enregistré une hausse de 24 % en 2023, atteignant une valeur totale de 18 381,6 milliards de FCFA contre 14 822,3 milliards de FCFA en 2022.
Mieux encore, la valeur des transactions effectuées via le mobile money a bondi de 38,2 %, atteignant 24 331 milliards de FCFA. Cette croissance soutenue du mobile money témoigne de son enracinement dans les habitudes financières des Camerounais. Malgré la taxe de 0,2 % instaurée en 2022 sur les transferts et retraits d’argent, l’attrait pour ce mode de paiement n’a cessé de croître, reflétant un besoin croissant d’inclusion financière et de services accessibles pour une population majoritairement non bancarisée.
UNE ADOPTION CROISSANTE DU MOBILE MONEY
L’essor du mobile money au Cameroun n’est pas un phénomène isolé. D’après les résultats de la 5e Enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam 5), publiés en avril 2024 par l’Institut national de la statistique (INS), 42,7 % des Camerounais âgés de 15 ans et plus utilisaient le mobile money en 2022, contre 29,9 % en 2017. Une progression de 12,8 points en cinq ans, révélatrice d’une adoption massive des services financiers mobiles. Cette dynamique place le Cameroun en tête des pays de la zone Cemac en matière de transactions électroniques.
Selon la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), 96 % des transactions financières dans la sous-région ont été effectuées via le mobile money en 2022, soit 2,3 milliards d’opérations. Le Cameroun se distingue particulièrement, concentrant 71 % des transactions en volume (1,7 milliard d’opérations) et 55 % en valeur (59 003 milliards de FCFA), loin devant le Congo et le Gabon.
UNE FISCALITÉ EN CONSTANTE ÉVOLUTION
Malgré son essor, le mobile money fait face à une fiscalité de plus en plus lourde. Après l’instauration de la TTA en 2022, la loi de finances 2025 a introduit un droit spécifique de 4 FCFA par transaction, applicable depuis le 1ᵉʳ janvier 2025. Ce prélèvement supplémentaire concerne non seulement les transactions via mobile money, mais aussi celles effectuées par les banques, établissements de crédit et de microfinance, jusque-là exonérés de la taxe proportionnelle. Par ailleurs, la loi de finances 2025 a relevé le taux de la TTA à 1 % pour les transactions liées aux jeux de hasard et de divertissement, en raison des flux financiers spécifiques à ce secteur. Ces nouvelles dispositions fiscales pourraient impacter le coût des transactions pour les usagers et influencer, à terme, l’évolution du marché.
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Secteur minier: L’Etat redoute un flop du fer camerounais sur les marchés internationaux

À la fin du mois de janvier, le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Fuh Calistus Gentry a dressé un état des lieux des projets miniers de fer en cours dans le pays. Parmi les plus importants figure l’exploitation du gisement transfrontalier de Mbalam-Nabeba, partagé entre le Cameroun et le Congo. La Cameroon Mining Company (CMC), en charge du volet camerounais, « a déjà sélectionné six transporteurs, dont deux entreprises locales, tandis que cent camions destinés au transport du minerai sont en route vers le pays. Par ailleurs, les travaux de bitumage de 40 kilomètres de route reliant Sangmélima, Ebolowa, Mengueme et Kribi avancent, en attendant la construction des voies ferrées nécessaires pour acheminer le minerai vers le Port Autonome de Kribi (PAK) », a révélé le membre du gouvernement.
Autre projet clé, celui de Bipindi-Grand Zambi, piloté par la société G-stones. « L’entreprise a récemment assemblé un concasseur principal d’une capacité de 1 000 tonnes par heure, en complément d’un concasseur mobile de 300 tonnes par heure déjà opérationnel », a indiqué le ministre. Avec un objectif de production de 6 millions de tonnes de minerai de fer à 30 %, enrichies en 2 millions de tonnes de concentré à 65 %, ce projet devrait voir ses premières exportations dès juin 2025, selon une annonce faite lors d’une visite du PAK sur le site en janvier dernier.
Quant au projet Kribi-Lobé, « la société chinoise Sinosteel a déjà reçu l’ensemble des autorisations requises, y compris le certificat de conformité environnementale. À ce jour, 60 % des équipements miniers et des infrastructures énergétiques (dont une centrale de 60 MW) sont en place, et l’arrivée des unités d’enrichissement est imminente » a déclaré Fuh Calistus Gentry. Avec des réserves prouvées de 632 millions de tonnes, Sinosteel prévoit une production annuelle de 10 millions de tonnes de minerai à 33 %, enrichies en 4 millions de tonnes de concentré à 65 %.
Enfin, des études avancées sur le gisement de Ngovayang ont permis d’estimer des ressources exploitables à 111,42 millions de tonnes. Ces chiffres, issus du rapport de la quatrième édition de la Convention internationale des mines et exposition du Cameroun (CIMEC) tenue en mai 2024, soulignent le potentiel minier du pays. Mais derrière ces perspectives prometteuses, des menaces pèsent sur la rentabilité de ces projets. C’est ce qu’a révélé le rapport gouvernemental sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières du Cameroun, publié en novembre 2024.
DES RISQUES MAJEURS SUR LA RENTABILITÉ DES PROJETS DE FER
Si la montée en puissance de l’industrie du fer au Cameroun est indéniable, elle intervient dans un contexte mondial particulièrement fragile. Le rapport évoqué supra, alerte sur plusieurs risques pesant sur l’écoulement du minerai. Le premier obstacle est la chute des cours du fer. Après un pic à 158,2 dollars la tonne en 2021, le prix du minerai est passé sous la barre des 100 dollars en 2024, atteignant son plus bas niveau en trois ans. Et la tendance ne semble pas près de s’inverser. Selon des projections du ministère des Finances et du Fonds monétaire international, le prix moyen devrait se stabiliser à 95,5 dollars en 2025, puis descendre à 90,6 dollars en 2027. « Cette baisse pourrait affecter directement la rentabilité des nouveaux projets camerounais, dont les modèles économiques reposaient sur des prévisions plus optimistes », souligne les deux institutions
D’après le gouvernement camerounais et le FMI, ce recul des prix s’explique en grande partie par la crise du secteur de la construction en Chine, premier consommateur mondial de fer. L’effondrement du géant immobilier Evergrande, placé en liquidation judiciaire en janvier 2024, avec une dette abyssale de 260 milliards d’euros, a entraîné dans sa chute tout le secteur de la construction en Chine, premier consommateur mondial de minerai de fer. « Pékin tente de stabiliser la situation, mais les sidérurgistes chinois peinent à absorber les chocs successifs. En plus d’un ralentissement de la demande, la surproduction d’acier en Chine accentue la pression sur les prix et réduit les marges des industriels, tandis que de nouvelles réglementations environnementales favorisent une production d’acier à faible empreinte carbone, moins gourmande en minerai de fer », peut-on lire dans le rapport susmentionné.
Le Cameroun, dont les projets miniers s’appuient largement sur des investisseurs chinois, pourrait subir de plein fouet ces turbulences, prédit Yaoundé. En effet, la Chine représentait plus de 70 % des importations mondiales de fer. Si l’appétit de l’Empire du Milieu diminue, la diversification des débouchés devient un impératif stratégique. Le Cameroun, en phase de lancement de sa production, arrive dans un contexte déjà saturé où les alternatives à la Chine restent limitées. Certes, d’autres pays comme le Japon (7,3 %), la Corée du Sud (4,9 %), l’Allemagne (2,8 %), Taïwan (1,7 %) et la France (1 %) – importent du fer, mais leurs volumes restent marginaux aux besoins chinois. QUELLES
ALTERNATIVES POUR SÉCURISER L’AVENIR DU SECTEUR ?
Toutefois, face à ces risques, le gouvernement camerounais explore plusieurs pistes pour sécuriser l’avenir de ses projets de fer. Il encourage les entreprises minières à investir dans des technologies d’enrichissement du minerai pour augmenter sa valeur ajoutée. Cette stratégie permettrait de compenser partiellement la baisse des cours mondiaux en produisant des concentrés de fer de haute qualité, plus demandés sur le marché international. Enfin, Yaoundé mise sur la construction d’infrastructures locales pour réduire les coûts de production et de transport. Le bitumage des routes et la construction de voies ferrées entre Kribi, Ebolowa et le Congo sont des étapes clés pour optimiser la logistique et rendre les projets plus compétitifs.
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