Le Syndicat des Médecins du Cameroun dénonce un acte brutal, inapproprié et inopportun et accuse les autorités sanitaires de vouloir faire payer aux médecins de leurs propres erreurs.
Le torchon brûlé désormais entre les médecins et le gouvernement. Les coupes salariales sauvages opérées sur les salaires de certains médecins pour les deux mois d'aout et septembre ont créé un effet d'une bombe les médecins. Dans un communiqué publié ce jour, le Syndicat des Médecins du Cameroun (SYMEC) dénonce un acte brutal. Le syndicat le plus important des médecins du Cameroun « porte à la connaissance du public que des coupes sauvages ont été exploitées sur les salaires des médecins fonctionnaires, variante de 50 000 à plus de 200 000 francs CFA selon Ies cas, pour les mois d' août et septembre 2024. Le SYMEC s'insurge contre cette opération unilatérale, brutale, inappropriée et inopportune, survenant à un moment critique où Ies médecins font face aux rentrées scolaires et à un coût de la vie de plus en plus élevé », lit- le dans la lettre signée par plusieurs médecins.
« Les autorités sanitaires de notre pays cherchent à faire endosser aux médecins les conséquences de leurs propres turpitudes et erreurs. De plus, elles n'ont jamais respecté leur promesse faite en 2020 d'allouer une première de risque en reconnaissance des nombreux sacrifices endurés par le corps médical lors de la crise du Covid-19, et même après », poursuit le document d'une page.
Face à cette situation, le Symec appelle à l'arbitrage du président de la République. « Nous en appelons une fois de plus au Président de la République pour qu'il intervienne et donne des instructions fermes afin que les médecins soient rétablis dans leurs droits et leur dignité », écrit le bureau de transition. Avant d'annoncer des actions si rien n'est fait. « Enfin, nous exigeons à nos confrères médecins de rester mobilisés pour Ies actions futures qui vous seront communiquées si la situation n'évolue pas favorablement dans Ies plus brefs délais ».
Pointé du doigt, le ministre de la Santé publique a apporté des précisions. « Faisant suite à une rumeur qui se veut persistante sur les réseaux sociaux, relativement à une coupe de salaire qu'auraient pu subir les Médecins à la fin du mois d'août 2024. Je voudrais me permettre de préciser que le ministère des Finances a effectivement procédé, depuis ce mois d'août, à l'émission des ordres de recettes à l'encontre des personnels qui ont continué à bénéficier de l'indûment de la prime de « Technicité Agent Technique », jadis servie aux personnels des corps de la Santé publique avant février 2002, date à laquelle le Président de la République leur a octroyé par décret, 03 primes de Santé, notamment : la prime de technicité ;la prime de santé publique ;et la prime d'astreinte. Ledit décret a donc remplacé la prime de « Technicité Agent Technique » par la prime de « Technicité » chez les Médecins. Ainsi, la démarche actuelle qui ne concerne que ceux qui n'avaient pas actualisés leurs éléments de salaire, entendent assainir le fichier des personnels de l'Etat pour permettre de liquider davantage les rappels stockés », a expliqué le ministre de la Santé publique.
Joseph Essama
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