Connect with us

Dernières actualités

Pr. VIVIANE ONDOUA BIWOLE : « Les dirigeants illégaux des entités publiques ont causé une perte de 195 milliards de FCFA à l’Etat »

ange1poireau

Published

on

Pr. VIVIANE ONDOUA BIWOLE : « Les dirigeants illégaux des entités publiques ont causé une perte de 195 milliards de FCFA à l’Etat »
Spread the love

Derrière les chiffres vertigineux de la rémunération des dirigeants d’entreprises publiques se cache une réalité bien plus complexe. Alors que les caisses de l’État sont mises à rude épreuve, des millions de francs CFA disparaissent dans les méandres de la gestion des entreprises publiques. Dans son étude approfondie, le Pr Viviane Ondoua Biwolé met en évidence que les ressources financières allouées par l’État à la rémunération des dirigeants d’entités publiques sont conséquentes, alors même que les résultats obtenus par ces derniers demeurent en deçà des objectifs fixés. La spécialiste des questions de gouvernance et de management évalue la rémunération des PCA reconnus illégaux au regard de l’expiration de leurs mandats. Pour elle, les dirigeants illégaux sont en effet les directeurs généraux et les présidents de Conseil d’Administration dont la durée du mandat excède six ans, en violation de la loi de 2017 qui consacre la limitation des mandats des dirigeants de sociétés d’État.

Selon la Pr Viviane Ondoua Biwolé, « cette rémunération est considérée comme indue et contraire aux exigences de bonne gouvernance et de République exemplaire dont se prévaut l’État Camerounais ». En effet, depuis juillet 2023, 43 Présidents de Conseil d’Administration (PCA) ont illégalement perçu un total de 634 millions de francs CFA, lit-on sur le document de 43 pages. Dans le détail, cette enveloppe comprend 325 millions de francs CFA versés au profit des PCA des entreprises publiques, et 309 millions de francs CFA alloués aux PCA des établissements publics. Ces dirigeants, dit-elle, ont occasionné à l’État une perte globale d’environ 195 milliards de francs CFA de 2020 à 2024.

Cette situation interroge sur l’efficacité de la gouvernance de ces entreprises et sur l’utilisation optimale des deniers publics. Pour la spécialiste des questions de gouvernance et de management, « l’État dépense inutilement en payant les salaires des dirigeants sociaux contre performants car ayant dégradé la valeur des entreprises (caractérisées par la baisse de la catégorie) et ceux qui sont peu performants avec les entreprises qui ont stagné ».

Le tableau de performance dressé par l’universitaire indique que 21 entreprises publiques ont stagné, et six ont régressé. Pour le dernier cas, figurent l’Aluminium du Cameroun (Alucam), la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), La Cotonnière Industrielle du Cameroun (Cicam), le Crédit Foncier du Cameroun, le Chantier Naval et Industriel du Cameroun et Pamol Plantations. « Il ressort de ce qui précède que les dirigeants d’entreprises en stagnation et régression coûtent plus cher à l’État, sans véritablement produire la valeur attendue de manière importante, soit un montant global de 16,1 milliards de FCFA, contre 2,2 milliards de FCFA pour les dirigeants dont l’action permet de créer de la valeur », commente Pr Viviane Ondoua Biwolé dans cette analyse rendue publique le 29 août dernier.

Il apparaît que les rémunérations des dirigeants des 75 établissements publics étudiés ne sont pas corrélés à leur performance. Ainsi, les dirigeants des entités en difficulté ont perçu, entre 2020 et 2024, une somme largement supérieure (20,8 milliards de FCFA) à celle versée à leurs homologues ayant obtenu des résultats positifs (1 milliard de FCFA). Au cours de la période 2020-2024, les dirigeants des entreprises et établissements publics camerounais, à savoir les directeurs généraux, les directeurs généraux adjoints et les présidents de Conseil d’Administration ont bénéficié d’une rémunération cumulée de 48,4 milliards de FCFA, calculée conformément au décret du 19 juin 2019. Il est notable que près de 77% de cette somme a été versée à des dirigeants dont les entités ont affiché des résultats peu satisfaisants, voire déficitaires.

Ces résultats soulèvent des questions sur la gouvernance et la gestion des entreprises publiques au Cameroun. Alors que certaines entreprises montrent des signes de progrès, d’autres stagnent ou régressent, mettant en lumière les défis persistants en matière de performance et de gestion efficace des ressources publiques. « . La première est qu’un classement des entités publiques sera réalisé en 2025 conformément à la réglementation. Il est alors nécessaire d’avoir un regard vigilant sur la performance des entreprises publiques dont la contre-performance demeure permanente. La deuxième raison tient à la capacité des dirigeants actuels à générer de la valeur pour les entreprises. La troisième questionne la politique actionnariale de l’État qui maintient dans son portefeuille des entreprises malgré leur contre-performance devenue chronique ».

Click to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Dernières actualités

Aéroports de Bertoua, Tiko et Kribi: Le recrutement d’un assistant à la maîtrise d’ouvrage devrait repousser les travaux de réhabilitation en 2025

ange1poireau

Published

on

Aéroports de Bertoua, Tiko et Kribi: Le recrutement d’un assistant à la maîtrise d’ouvrage devrait repousser les travaux de réhabilitation en 2025
Spread the love

Annoncé en août 2022 par le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, le projet de réhabilitation des aéroports de Bertoua, Kribi et Tiko s’inscrit dans la continuité du programme de modernisation des infrastructures aéroportuaires amorcé avant la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021. Ce dernier a pour objectif principal de doter chaque région camerounaise d’une plateforme aéroportuaire opérationnelle et compétitive pour renforcer le transport aérien domestique. Après deux années de silence et d’attente, le projet a refait surface dans le Programme d’Investissement Prioritaire (PIP) pour la période 2024-2026, élaboré par le ministère de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat).

Dans ce cadre de référence qui détaille les projets prioritaires du Gouvernement sur une période de trois ans, l’État camerounais a budgétisé 72 milliards de FCFA pour ces travaux, dont le lancement est prévu cette année pour une finalisation en 2027.Cependant, lors de la présentation du programme économique, financier, social et culturel du Cameroun pour 2025, le 1er décembre 2024, le Premier ministre a révélé que ce projet reste bloqué au stade  de la recherche d’un assistant à la maîtrise d’ouvrage (AMO). « Les diligences se poursuivent en vue du recrutement d’une assistance à la maîtrise d’ouvrage dans le cadre de la réalisation des projets d’aménagement des aéroports de Bertoua, de Kribi et Tiko », a indiqué le Chef du gouvernement.

Tout porte à croire que cette procédure, qui semble s’éterniser, ne trouvera son dénouement qu’en 2025. À cette échéance, le gouvernement pourrait enfin envisager de lancer les travaux, après une année 2024 marquée par un silence quasi-total sur les avancées concrètes de ce projet. En effet, aucune mention significative de son évolution n’apparaît dans la liste des actions phares mises en avant dans le programme économique, financier, social et culturel du Cameroun pour 2025.

Qu’est-ce que la maîtrise d’ouvrage et le rôle d’un assistant ?

Concrètement, dans les projets d’infrastructures publiques, la maîtrise d’ouvrage représente le commanditaire ou le responsable de la réalisation d’un projet. Elle inclut la définition des besoins, la gestion des ressources financières et le suivi global des travaux. Dans le cas des aéroports, l’Autorité Aéronautique, sous la supervision technique du ministère des Transports, joue ce rôle.

En revanche, un assistant à la maîtrise d’ouvrage, est un partenaire technique et stratégique. Il accompagne la maîtrise d’ouvrage dans des domaines variés : études techniques, gestion des appels d’offres, coordination des acteurs et contrôle de la qualité des travaux. Sa mission est d’assurer que chaque étape respecte les délais, le budget et les objectifs fixés. Pour un projet aussi complexe que celui-ci, l’AMO garantit la cohérence et la réussite globale.

Détails des travaux et financement

Selon le PIP 2024-2026 le gouvernement a prévu de nombreux aménagements prévus pour chaque aéroport. Pour l’aéroport de Bertoua, la priorité est d’achever les travaux amorcés par Aéroports du Cameroun (ADC) en 2022, notamment le reprofilage de la piste d’atterrissage. L’aéroport de Tiko qui a connu une première tentative de réhabilitation en 2016, lors de la CAN féminine, nécessite une montée en gamme, d’après le gouvernement. L’objectif est de passer de la classe C à B.

 Pour finir, l’aéroport de Kribi qui est réduit à une piste en latérite et à des infrastructures minimales, bénéficiera d’une transformation complète. Les travaux incluront l’extension et le bitumage de la piste d’atterrissage ; la construction d’une aérogare moderne et d’une tour de contrôle équipée ; l’aménagement d’une aire de stationnement pour aéronefs ; l’édification de bâtiments annexes (bloc technique, centrale électrique, poste de police, infirmerie) et une clôture de sûreté.

Rejoindre notre groupe télégram pour avoir les dernières infos
Cliquez ici

Continue Reading

Dernières actualités

BGFI Bank Cameroun inaugure son siège social et célèbre ses performances

ange1poireau

Published

on

BGFI Bank Cameroun inaugure son siège social et célèbre ses performances
Spread the love

 Plus de 400 milliards de crédits accordés, financement de divers projets de l’Etat, Certificat AML 30 000 pour la lutte anti blanchiment, des actions RSE, la banque  qui vient d’inaugurer son siège social dans le pays, s’investit à impacter la vie des différentes couches de la population.

 Pour le PDG  du groupe BGFI Bank, c’est pari gagné de voir  ce bâtiment de 8 étages qui se dresse désormais au quartier Bonapriso à Douala. Le  siège social de la banque au Cameroun  annoncé depuis 2021, a finalement été inauguré le 06 décembre dernier à Douala. Il  reflète d’après Henri Claude Oyima, la « recherche perpétuelle d’excellence ».  Ce siège qui se veut moderne, innovant et inspirant  dévoile le poids de la filiale Cameroun au sein du groupe bancaire basé au Gabon.  

  Présent dans le pays depuis 2011, BGFIBank Cameroun  affiche une courbe  de croissance positive. La banque qui a démarré ses activités dans la ville de Douala avec une seule agence couvre à ce jour toutes les 10 régions du Cameroun. Elle dispose  ainsi de 22 agences, 05 cash points et 01 centre d’affaires.  L’institution apporte une contribution régulière au financement de l’économie, notamment en accompagnant les projets de l’Etat tels que la construction du stade de Japoma, la construction de la mini centrale de Mbakaou dans le septentrion, mais surtout le financement des agents économiques toutes catégories confondues.  Les grandes entreprises, PME-PMI, institutionnels et particuliers à travers 03 segments commerciaux que sont la Banque de détail, la banque privée et la banque d’affaires.  A date, les chiffres affichent «  plus de 400 milliards de FCFA  de crédits accordés aux PME, à l’Etat aux particuliers…BGFI Bank Cameroun enregistre un total de  plus de 600 milliards de FCFA », se réjouit Henri Claude Oyima.

D’années en années, BGFI Bank Cameroun a également récolté des reconnaissances internationales. La banque s’est vue attribuer en Juin 2017 la Certification ISO 9001 par le Cabinet Bureau Veritas faisant d’elle la première banque certifiée ISO 9001, version 2015 en Afrique Centrale. En décembre 2022, la banque a  également reçu le certificat AML 30 000,  confirmant son système de lutte anti-blanchiment et le financement du terrorisme. BGFIBank devenait ainsi la première banque à recevoir cette certification au Cameroun et la 4ème au sein du Groupe BGFIBank.

La présence de BGFI Bank au Cameroun est aussi impactant à travers diverses actions de responsabilité sociétale de l’entreprise.   De nombreuses actions en faveur de la santé, l’éducation et l’entrepreneuriat féminin sont menées dans le pays.  Avec son nouveau siège, le groupe affiche son ambition de s’installer de manière durable dans le pays et à financer son développement. Dénommé Sirius Holding, le joyau architectural comprend entre autres une bibliothèque, des salles de conférence pour des évènements institutionnels, une salle polyvalente, des installations respectueuses de l’environnement, des espaces de coworking  pour répondre aux besoins opérationnels des agents et des clients.

Réactions

Henri Claude OYIMA, PDG de BGFI Bank

 « BGFI Bank holding corporation fera son entrée en bourse en 2025 »

 « En plus de 50 ans d’existence, le groupe BGFI Bank a bâti un modèle financier solide qui se doit  de garantir un  niveau de service adapté à l’ensemble  des parties prenantes dans ses 12 pays d’implantation. L’édifice est plus qu’un bâtiment. Il est un symbole de modernisme et d’ambition pour notre institution. Chaque ligne architecturale de ce bâtiment reflète ce que nous sommes et ce que nous voulons être. L’innovation et la durabilité sont au cœur de cette ambition. Car ici, nous ne bâtissons pas seulement pour aujourd’hui mais pour les générations à venir. Ce bâtiment est aussi une contribution à l’essor économique du Cameroun. Nous avons investi dans ce pays car nous croyons à son potentiel et à sa résilience. Le groupe BGFI Bank s’apprête à franchir une étape stratégique dans son histoire en procédant par l’introduction en bourse de sa société mère BGFI Bank holding corporation auprès de la BVMAC par une offre publique spéciale en 2025. »

Ferdinand Ngoh Ngoh, représentant du chef de l’Etat

 « BGFI Bank un acteur de référence pour l’économie de notre pays »

« Depuis l’ouverture de sa première agence au Cameroun en 2011, BGFI Bank s‘est affirmée comme un acteur de référence répondant aux défis économiques de notre pays et soutenant les efforts de l’Etat pour bâtir un Cameroun  émergent. Sa contribution au développement de notre pays s’est matérialisée par le financement de divers projets structurants.  La réhabilitation des routes à Douala et Yaoundé, la contribution au plan  d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance économique, l’organisation de la CAN 2021 par le financement de la construction du complexe sportif de Japoma à Douala et des lignes de crédits en faveur de l’entrepreneuriat. Je voudrais donc saisir cette occasion pour rassurer les investisseurs qui hésitent encore  que le Cameroun est un pays sûr où investir. Dans un contexte international en proie à des crises récurrentes qui sont susceptibles  d’altérer l’envie d’investir,   les efforts  que le groupe BGFI Bank déploie au quotidien pour satisfaire sa clientèle et soutenir  les initiatives d’Etat méritent d’être magnifiés.  C’est la raison pour laquelle le chef de l’Etat a décidé de décerner à titre exceptionnel, des distinctions au conseil d’administration de BGFIBank. A travers eux, c’est l’ensemble du personnel de BGFI Bank Cameroun  qui est félicité pour la qualité et la quantité du travail. » 

Rejoindre notre groupe télégram pour avoir les dernières infos
Cliquez ici

Continue Reading

Dernières actualités

Cameroun : La taxe sur les transferts d’argent étendue aux jeux de hasard en ligne

ange1poireau

Published

on

Cameroun : La taxe sur les transferts d’argent étendue aux jeux de hasard en ligne
Spread the love

Dans sa quête de diversification des revenus et d’optimisation des recettes fiscales, le Cameroun veut introduire une réforme majeure qui entrera en vigueur l’année prochaine. Il s’agit de l’imposition des jeux de hasard et de divertissement en ligne. Cette mesure, prévue dans le projet de loi de finances 2025, vise à inclure ces opérations dans le champ de la taxe sur les transferts d’argent, appliquée depuis 2022.

UNE TAXE RENFORCÉE POUR LES JEUX EN LIGNE

 Le chapitre IV du projet de loi de finances, actuellement en examen au Parlement, stipule que les opérations effectuées sur les plateformes électroniques de jeux de hasard et de divertissement seront désormais soumises à un taux d’imposition spécifique. Contrairement au taux standard de 0,2 % appliqué aux transferts et retraits d’argent traditionnels, les transactions liées à ces activités seront taxées à 1 %. Concrètement, un retrait de 50 000 FCFA depuis une plateforme de paris sportifs entraînera une taxe de 500 FCFA.

En outre, chaque opération de transfert, quel que soit son montant, sera assortie d’un droit fixe de 4 FCFA. «Sont passibles de la taxe sur les transferts d’argent, les opérations effectuées à partir des plateformes électroniques de jeux de hasard et de divertissement. Le taux est liquidé au taux de 0,2 % du montant transféré ou retiré. Ce taux est porté à 1 % pour les transferts et retraits d’argent réalisés via des plateformes électroniques de jeux de hasard et de divertissement », précise le projet de loi susmentionné.

Jusqu’à présent, la taxe sur les transferts d’argent, entrée en vigueur le 1er janvier 2022, s’appliquait uniquement aux opérations réalisées via des moyens laissant une trace : transferts électroniques, mobile money, ou encore retraits en numéraire consécutifs à ces transferts. En étendant cette fiscalité aux jeux de hasard en ligne, le gouvernement entend capter une part des flux financiers générés par des activités en pleine croissance, notamment les paris sportifs et les casinos virtuels. «Cette stratégie de taxation illustre également la volonté des autorités de mieux encadrer un secteur parfois critiqué pour ses dérives sociales, tout en tirant parti de son potentiel économique », analyse un expert.

 Outre cette taxe sur les transferts, le secteur des jeux de hasard et de divertissement sera soumis à de nouvelles obligations fiscales en 2025. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a défendu devant le Parlement une réforme de la fiscalité locale visant à intégrer ces activités dans le champ de la contribution des licences. Cette mesure devrait rapporter environ 500 millions de FCFA aux caisses de l’État, selon les estimations officielles.

LES TRANSFERTS POSTAUX ÉGALEMENT CONCERNÉS

Le projet de loi de finances 2025 ne se limite pas aux jeux en ligne. Il introduit une autre innovation : l’application de la taxe sur les transferts d’argent aux transactions effectuées via les services postaux. Toutefois, cette taxe sera plafonnée, ne pouvant excéder les commissions perçues par les opérateurs postaux. « Pour les opérations de transfert postal de fonds, le montant de la taxe sur les transferts d’argent est plafonné au montant de la commission perçue par l’entreprise prestataire », précise le texte.

Rejoindre notre groupe télégram pour avoir les dernières infos
Cliquez ici

Continue Reading

Trending

Rejoindre notre groupe télégram pour avoir les dernières infos Cliquez ici