Le 3 septembre 2024, une tentative de dialogue entre le président du Conseil National de la Communication (CNC), Joseph Chebonkeng, et les responsables de la chaîne de télévision Equinox TV s’est soldée par un échec. La rencontre, censée apaiser les tensions, a pris une tournure inattendue, reflétant les divergences profondes entre les deux parties.
À son arrivée dans les locaux d’Equinox TV à Douala, Joseph Chebonkeng et sa délégation ont été accueillis par le personnel d’Equinox et de La Nouvelle Expression, leur publication affiliée. Vêtus de noir, symbole de mécontentement, les journalistes ont exprimé leur frustration face aux récentes sanctions imposées par le CNC.
Serge Alain Ottou, rédacteur en chef d’Equinox, a pris la parole au nom de la direction générale pour dénoncer ce qu’il considère comme une tentative de museler la liberté de la presse au Cameroun.
Selon lui, les sanctions infligées à plusieurs membres du personnel, dont l’ancien rédacteur en chef Cederick Noufele, ainsi que la suspension de certaines émissions phares comme Droit de Réponse et 237 le Débat, sont perçues comme des attaques directes contre l’indépendance de la chaîne.
En réponse, Joseph Chebonkeng a déploré l’accueil qu’il a qualifié de « non professionnel, irrespectueux et peu accueillant ». Il a notamment souligné que la délégation du CNC avait été laissée sans assistance pendant plus de 40 minutes dans leurs véhicules, avant d’être reçue, bien que leur arrivée ait eu lieu une heure plus tôt que prévu.
Le journal télévisé de Prime Time d’Equinox, diffusé le soir même, a rapporté que le président du CNC avait quitté les lieux de manière « inopinée », sans que les discussions n’aient permis de résoudre les tensions. Cet incident illustre les relations tendues entre l’autorité de régulation des médias et Equinox TV, dans un contexte où la liberté de la presse au Cameroun reste un sujet de préoccupation.