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Industrie Brassicole: Boissons du Cameroun contribue à 23,6% au chiffre d’affaires de Castel Afrique en 2023
Selon les données financières publiées dans son rapport RSE 2023, Castel Afrique a réalisé un chiffre d’affaires de 3 083,16 milliards FCFA en 2023 (soit 4700,8 millions d’euros). Cet indicateur est en baisse de 54,69 milliards de FCFA par rapport à 2022, où il s’est établi à 3 137,85 milliards de FCFA (soit 4784,5 millions d’euros). Cette régression est certainement la conséquence de la chute de la production de boissons. En effet, les données qui figurent dans le rapport susmentionné, indiquent que la production des différentes filiales de Castel Afrique réparties à travers 25 pays en Afrique, a culminé à hauteur de 70 867 hectolitres en 2023.
Bien en deçà des 72 933 hectolitres produits en 2022. De manière détaillée, les bières constituent plus de la moitié de la production de boissons des filiales de Castel Afrique en 2023, soit 58%. Elles sont suivies par les boissons gazeuses (20%), les eaux (17%) et les autres boissons (5%). Le classement est quasiment le même lorsqu’on essaie de quantifier la contribution globale de ces différents produits au chiffre d’affaires global de Castel Afrique en 2023. Les bières trônent toujours à la première place avec une contribution de l’ordre de 69%. Elles sont suivies par les boissons gazeuses (16%), les autres boissons (10%) et les eaux (5%). Un
Pilier Essentiel dans le chiffre d’affaires de Castel Afrique en 2023
Le document d’information produit par Castel Afrique ne donne pas d’indications précises sur la contribution de chaque filiale au chiffre d’affaires global de l’entreprise française. Toutefois, la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC) a récemment dévoilé les résultats de son exercice 2023, marqués par un chiffre d’affaires de l’ordre de 729 milliards de francs CFA, soit une contribution de 23,64% au chiffre d’affaires global de Castel Afrique. Cette performance, bien que légèrement en retrait par rapport à l’année précédente (-4 milliards de FCFA), traduit la capacité de l’entreprise à résister à un environnement économique particulièrement contraignant. Stéphane Descazeaud, Directeur Général de la SABC, s’est dit satisfait de ce bilan, qu’il attribue aux importants investissements réalisés au cours des dernières années, malgré les obstacles considérables.
Résilience et performance
En effet, la SABC a dû naviguer à travers une série de défis majeurs. L’inflation élevée a pesé lourdement sur les coûts des intrants, renchérissant les charges de production de plus de 33 milliards de FCFA entre 2021 et 2023. L’entreprise a également dû faire face à une pression fiscale intense, payant plus de 367 milliards de FCFA de taxes diverses en 2023, ce qui représente 50,3 % de son chiffre d’affaires total. Cette situation fiscale souligne la contribution significative de la SABC aux finances publiques camerounaises, mais illustre aussi la lourdeur de la charge fiscale qui pèse sur l’entreprise. Le contexte économique est d’autant plus complexe que les prix sur le marché stagnent depuis cinq ans, limitant la capacité de l’entreprise à répercuter les hausses de coûts sur les consommateurs.
À cela s’ajoute la crise anglophone qui prive la SABC d’une partie importante du marché camerounais. Ce conflit, qui affecte les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a des répercussions directes sur les opérations de l’entreprise, réduisant son accès à ces zones stratégiques pour ses activités. Malgré ces défis, la SABC a su maintenir sa position de leader sur le marché camerounais des boissons grâce à une stratégie d’investissements soutenue. En 2023, la filiale du groupe français Castel a produit et écoulé 1,1 milliard de litres de boissons, légèrement au-dessus des 1095 889 800 litres vendus en 2022. Cette progression modeste mais significative témoigne de la résilience de l’entreprise.
Travaux supplémentaires
Pour accompagner cette croissance, la SABC a entrepris d’importants travaux de modernisation et d’extension de ses capacités de production. L’usine de Yaoundé a ainsi bénéficié d’une extension avec l’installation d’une chaîne mixte dédiée à la production de bières, d’eaux minérales et de boissons gazeuses. Cette nouvelle installation permet de booster la cadence de production, atteignant désormais 35 000 bouteilles par heure, soit une augmentation potentielle de la production de 18 %. En outre, des travaux sont en cours à Bafoussam, dans la région de l’Ouest, où une nouvelle chaîne de conditionnement sera mise en service avant la fin de l’année 2024. Garoua, dans le Nord, et Ndokoti, dans la région du Littoral, suivront avec des installations similaires prévues pour 2025.
Au total, la SABC prévoit d’ajouter 2,5 millions d’hectolitres de capacité de conditionnement de bouteilles en verre consigné dans les 12 prochains mois, ce qui représenterait une augmentation de plus de 30 % par rapport à la capacité actuelle. Cette stratégie d’expansion s’inscrit dans la volonté de la SABC de consolider sa position sur le marché national tout en préparant l’avenir. Stéphane Descazeaud souligne que ces investissements sont cruciaux pour permettre à l’entreprise de répondre à la demande croissante, tout en maintenant des standards de qualité élevés. Toutefois, ces efforts d’investissement doivent être replacés dans un contexte de rentabilité sous pression. L’entreprise doit en effet jongler avec des coûts en hausse et une marge de manœuvre limitée par la stagnation des prix. Le Directeur Général reste cependant confiant en la capacité de la SABC à surmonter ces défis, grâce à une gestion rigoureuse et une vision stratégique à long terme.
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Rapport de la Chambre des Comptes : les clarifications du Directeur Général du Trésor
Défis Actuels : Monsieur le Directeur Général, la chambre des comptes de la cour suprême, dans son rapport sur la certification des comptes au titre de l’exercice clos au 31 décembre 2023 a émis une opinion défavorable. Comment comprendre cet état de chose ?
Moh Sylvester Tangongho : Sur le plan historique, il importe de préciser que depuis plus d’une dizaine d’années, seul un rapport de la Juridiction Financière accompagnait le Projet de Loi de Règlement, celui portant sur l’exécution de la loi de finances.
Concernant ledit rapport au titre de l’exercice 2023, la Chambre des Comptes de la Cour Suprême a affirmé que « les documents produits connaissent une amélioration sensible ». Par ailleurs, elle a conclu, qu’ « au bénéfice des progrès enregistrés dans le rendu de l’exécution du budget de l’État, elle est d’avis que le Parlement adopte le Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2023 ».
L’internalisation des directives communautaires CEMAC dans le droit interne du Cameroun, lesquelles consacrent la réforme comptable, a induit la tenue d’une comptabilité patrimoniale. Inspirée de la comptabilité des entreprises privées, elle a pour objectif, la maitrise de la richesse exacte du pays, dont ce qu’il possède par rapport à ce qu’il doit. Toutefois, l’atteinte de cet objectif passe impérativement par la réalisation de certains préalables notamment tournés vers le recensement, l’inventaire et l’intégration de tous ces éléments dans les comptes de l’État.
Depuis le 1er janvier 2022, date de la bascule effective dans la réforme de la Comptabilité Publique, sanctionnée par la production annuelle des états financiers constitués du Bilan, du Compte de Résultat, du Tableau des Flux des Opérations de Trésorerie et de l’état annexé ; la Chambre des Comptes a entrepris de produire un deuxième rapport, le Rapport de la Certification de la régularité, de la sincérité et de la fidélité des comptes de l’État. Dans le cadre de cette activité, elle audite les états financiers annuels et donne par la suite, une opinion à l’image de celle émise par les Commissaires aux Comptes sur les états financiers produits par les entreprises commerciales.
Au titre de la deuxième année consécutive, la Chambre des Comptes a émis une « opinion défavorable » au motif que l’information financière et comptable contenue dans les états financiers produits ne retrace notamment pas de façon fidèle et sincère, la situation exacte du patrimoine de l’État.
Cette exigence qui est une innovation forte de la réforme comptable, elle-même inspirée des normes et standards internationaux, impose que l’ensemble du patrimoine de l’État, en l’occurrence l’actif (Terrains bâtis et non bâtis, véhicules, meubles, participations…) et le passif (dettes intérieure et extérieure), soit recensé, valorisé et intégré dans les comptes publics. Pourtant, la réalisation exhaustive d’une telle activité à la fois onéreuse et colossale, rend nécessaire sa planification opérationnelle dans le cadre d’une démarche pluriannuelle.
En l’état actuel de la mise en œuvre de la réforme et du caractère peu significatif des actifs et passifs déjà inventoriés et intégrés dans les comptes, il est logique que l’opinion de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême soit défavorable, ce qui pourrait durer aussi longtemps que l’intégralité du patrimoine de l’État (actifs + passifs) ne sera intégré dans les comptes.
Défis Actuels : M. le Directeur Général du Trésor, vous dites que cette opinion pourrait durer aussi longtemps que l’intégralité du Patrimoine de l’État ne sera pas intégré dans les comptes. A quoi cela renvoie concrètement ?
Moh Sylvester Tangongho : La réforme comptable induite par la transposition des directives du cadre harmonisé de gestion des finances publiques mise en œuvre au Cameroun consacre un nouveau paradigme. Désormais, les entités publiques doivent produire les états financiers annuels soumis à la certification par la Juridiction financière agissant en qualité de commissaire aux comptes comme c’est le cas dans les entreprises privées. Lesdits états financiers doivent refléter de manière fidèle et sincère la situation du patrimoine de l’État. Or, aucun recensement du patrimoine de l’État n’a jamais été effectué depuis la naissance de notre Pays.
De manière pratique, il est question de recenser tout ce que l’État possède en terme de terrains, bâtiments, matériel roulant, mobilier, etc dans chaque arrondissement (182), chaque département (58) et chaque Région (10) avant de les intégrer dans le bilan de l’État. Ce qui ne se fera pas en une année.
Face à l’exigence communautaire, il fallait opérer un choix. Soit commencer par recenser et valoriser tous les biens avant de les soumettre, par la suite, à la certification, soit procéder d’abord à la bascule avant de constituer, par la suite, le bilan d’ouverture de manière progressive. C’est cette dernière hypothèse qui a été retenue.
Y faisant suite, les opérations de recensement et d’évaluation du patrimoine de l’État, menées en liaison avec le Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF), se sont poursuivies au cours de l’exercice 2024. Elles se sont matérialisées notamment par le lancement de la campagne de recensement et de valorisation des immeubles bâtis et non bâtis de l’État dans les Régions du Sud et de l’Est. Les résultats de cette campagne seront intégrés dans le bilan de l’État.
Il convient de relever que lors de la phase pilote déployée en 2022 dans les départements du MFOUNDI et du WOURI, 3 187 immeubles bâtis recensés, valorisés avaient été intégrés dans le bilan de l’État en 2023 à la somme totale de F CFA 1 469 879 534 910, dont 1 522 immeubles dans le WOURI évalués à F CFA 442 417 956 100 et 1 665 immeubles dans le MFOUNDI évalués à FCFA 1 027 461 578 810.
Il faut donc comprendre qu’il s’agit d’une réforme d’envergure qui devra prendre du temps. Aucun pays au monde ayant implémenté la même reforme, celle de la comptabilité patrimoniale, n’a obtenu l’opinion favorable au terme des premières années de certification. La France, pour ne citer que cet exemple, qui a basculé en 2001 en vertu de la loi organique portant lois de finances (LOLF), a soumis ses premiers états financiers à la certification en 2006 ; soit cinq (05) ans après. Jusqu’à ce jour, le rapport de certification produit par la Cour des Comptes Française comporte toujours des réserves.
Défis Actuels : une certaine opinion pense, au regard du contenu des rapports produits par la Chambre des Comptes, lesquels ont relevé l’existence des comptes inexistants, la sous-estimation de certaines recettes et autres produits, que le Gouvernement maquille les comptes toute chose qui cacherait des détournements de deniers publics. Que pouvez-vous répondre à cet effet ?
Moh Sylvester Tangongho : Si la Chambre des comptes a observé l’inexistence de certains comptes, c’est en raison du changement de référentiel. Il se trouve que certains comptes de l’ancien Plan Comptable en cours de transposition ont été maintenus dans nos livres à cause du caractère sensible des opérations y enregistrées au titre des exercices antérieurs. C’est le cas par exemple de l’ancien Fonds Spécial des Télécommunications, des Retenues CNPS, des Dépôts divers des postes comptables à l’Étranger. Leur transposition dans les nouveaux comptes nécessite un travail d’apurement préalable ; ce qui est en train d’être fait.
Pour ce qui est des montants bas constatés pour certaines catégories de recettes à l’instar des droits et frais administratifs, des redevances sur la vente de biens, des frais de cession, d’agréments et autres, il s’agit pour l’essentiel des recettes affectées à des organismes pour assurer leur fonctionnement dans le cadre de l’exécution de leur mission. Les montants qui figurent dans la balance en fin d’année constituent des montants résiduels, non significatifs. C’est également le cas concernant la taxe de conditionnement sur le bois, de celle sur les jeux de hasard et de divertissement. À la faveur de la transposition intégrale du nouveau Plan Comptable de l’État, ces montants résiduels font l’objet d’apurement dans la balance des comptes. Nous tenons à rassurer sur la régularité des enregistrements comptables contenus dans la balance générale des comptes.
Défis Actuels : M. le DGTCFM, pouvez-vous nous dire un mot sur le système d’information comptable du Trésor?
Moh Sylvester Tangongho : Parlant du système d’information de l’État, il faut dire qu’il est bâti autour d’un référentiel dont l’usage quotidien permet de produire mensuellement et annuellement, le principal document d’information comptable qu’est la balance générale des comptes du Trésor, elle-même utilisée pour la production de nos situations statistiques en l’occurrence, le Tableau de Bord des Finances Publiques (TABORD) et la Situation Résumée des Opérations du Trésor (SROT). La qualité et la pertinence des informations qui y sont contenues sont régulièrement appréciées dans le cadre des programmes économique et financier successifs exécutés en liaison avec nos partenaires au développement (la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International). A date, tous les documents de synthèse budgétaire, comptable et financier de l’État sont générés automatiquement sans intervention manuelle par le biais d’une interconnexion entre les systèmes d’information de la Banque centrale, ceux des Administrations d’assiettes (la Direction Générale des Impôts et la Direction Générale des Douanes) et celui de la Direction Générale du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire pour ce qui est de la chaîne de la recette d’une part, et entre ceux des Ministères dépensiers, celui du Trésor Public et celui de la banque centrale pour ce qui est de la chaîne de la dépense, d’autre part.
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Infrastructures routières : Clair-obscur autour du coût de la phase II de l’autoroute Yaoundé-Douala
Quel sera réellement le coût des travaux de construction de la Phase II de l’autoroute Yaoundé-Douala? La réponse à cette question est désormais moins évidente qu’elle ne l’était le 2 octobre 2024 lors du lancement officiel des travaux du second versant de cette infrastructure qui doit relier les deux plus grandes villes du pays.
A cette occasion, les services de communication du ministère des Travaux Publics avaient révélé que cette seconde phase allait coûter 880 milliards de FCFA, tout en précisant que le prestataire retenu pour ce chantier, China First Highway Engineering Company (Cfhec) « sera rémunérée dans le cadre d’un marché public à prix unitaire. C’est-à-dire que les paiements seront faits sur la base des prestations effectivement réalisées et approuvées par une commission de recettes techniques et prise en attachement ».
Ce discours détonne complètement avec les explications fournies par Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux Publics, aux membres de la Commission des Finances et du budget de l’Assemblée nationale, qui s’inquiétaient du manque de maturation ce projet majeur. Concrètement, il leur a fait savoir qu’à l’heure actuelle, il est impossible de déterminer le coût exact de l’infrastructure, qui d’après lui, découlera des études techniques qui sont entièrement achevées. « C’est sur la base de cette étude que l’on peut déterminer le coût des travaux », a-t-il déclaré. En outre, « le Gouvernement est encore dans les projections qui permettront la mise en place du financement dédié et la conclusion d’un contrat des travaux sur la base des prix unitaires », peut-on lire dans le rapport de la Commission du budget et des finances de l’Assemblée nationale.
Dans le même document, il est précisé que « les contrats des travaux de la deuxième phase ne sont pas encore disponibles. C’est après l’élaboration des prix que les partenaires financiers vont se mobiliser. Les questions de financement seront discutées par le Ministère des Finances, le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire et la Caisse Autonome d’Amortissement».
Emmanuel Nganou Djoumessi n’a pas échappé aux sempiternelles questions relatives aux coûts exorbitants des travaux de construction des infrastructures autoroutières à travers le pays. Les membres de la commission susmentionnée se sont même permis une comparaison avec les prix relativement bas pratiqués sous d’autres cieux pour le même type d’infrastructures.
Concernant cette préoccupation, le ministre « a fait savoir que le Cameroun a pris l’option d’aménager des autoroutes du 33,5 m de la plateforme contrairement à certains pays qui le font à 26 m. Bien plus, les autoroutes au Cameroun sont deux voire trois fois extensibles par l’intérieur. Relativement aux éléments qui entrent dans le coût des travaux routiers, il a cité ; la structuration de chaussée, les ouvrages d’art, le niveau de remblais exécutés ». Par ailleurs, « à chaque fois qu’une route est aménagée au Cameroun, il y a un accord en infrastructures socio-économiques de base qui est pris en compte dans le coût de réalisation des routes», a-t-il ajouté.
D’après le ministère des Travaux publics, l’aménagement de la deuxième phase de l’autoroute Yaoundé-Douala est divisé en cinq tronçons : Bibodi-Bodmon (39,5 km), Bodmon-Edéa Est (34 km), Edéa Est – Edéa Ouest (30 km), Edéa Ouest – Pitti Gare (18 km) et Pitti Gare-Massoumbou (19,5 km). Pour l’heure, l’autoroute part de Yaoundé et est connectée à la nationale n°3 par Boumnyebel
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Commerce Illicite : les Douanes saisissent 8 milliards FCFA de marchandises en 9 mois
Carburant frelaté, médicaments contrefaits, métaux précieux et alcools dangereux…les trafiquants mettent la vie des Camerounais en danger. La douane, en première ligne pour protéger la santé et la sécurité de tous. Entre janvier et septembre 2024, elle a frappé un grand coup dans sa lutte contre le commerce illicite. Huit milliards de FCFA. C’est le montant faramineux des marchandises saisies, révélé par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, lors de son discours du 1er décembre devant l’Assemblée nationale. Ce chiffre, qui illustre l’ampleur de l’effort déployé, s’inscrit dans une stratégie gouvernementale visant à assainir le commerce national et à renforcer la sécurité aux frontières. « L’administration douanière a intensifié les opérations de lutte contre les trafics illicites et la criminalité transnationale organisée, ayant abouti à plusieurs saisies de marchandises pour une valeur estimée à près de huit milliards de FCFA », a déclaré le chef du gouvernement.
Cette annonce vient éclairer les efforts d’un corps opérationnel souvent dans l’ombre mais jouant un rôle crucial dans la préservation des intérêts économiques et de sécurité du pays. Les équipes de la Douane camerounaise ne manquent pas de défis. Les saisies récentes révèlent un large éventail de marchandises issues de trafics, parfois étroitement liés à des réseaux internationaux. L’opération « Halte au commerce illicite » (Halcomi III), pilier de cette lutte, s’est déployée à travers le pays avec des postes de commandement stratégiques à Douala, Yaoundé et Garoua. Son but : neutraliser les flux illégaux et démanteler les circuits clandestins qui gangrènent l’économie nationale. à titre illustratif, le 10 décembre dernier, 950 téléphones portables, introduits frauduleusement sur le marché camerounais, ont été saisis. Cette opération s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la contrebande et le commerce illicite. Les zones frontalières, en particulier celles jouxtant le Nigeria et la Guinée équatoriale, demeurent des points chauds. Mais la ville de Douala et ses criques le long du fleuve Wouri concentrent aussi une part importante des activités illicites, offrant des cachettes idéales aux trafiquants.
Ces régions illustrent la complexité d’une lutte où la géographie et l’ingéniosité des contrebandiers ajoutent une dimension supplémentaire au combat des douaniers. Au-delà de son impact sur la sécurité, le commerce illicite pèse lourdement sur l’économie camerounaise. Les pertes fiscales, estimées entre 200 et 250 milliards de FCFA par an, privent l’État de ressources essentielles pour financer les infrastructures et les services publics. En 2021 déjà, les saisies opérées dans le cadre de l’opération Halcomi III atteignaient 10 milliards de FCFA, soulignant l’ampleur d’un phénomène qui ne faiblit pas. L’effet domino est aussi perceptible dans le secteur privé : les entreprises locales, notamment les industries agroalimentaires et pharmaceutiques, subissent une concurrence déloyale de la part de produits contrefaits ou introduits frauduleusement sur le marché. Ce cercle vicieux affaiblit non seulement les recettes fiscales mais érode également la confiance des investisseurs.
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