Dans une affaire qui secoue les hautes sphères du Cameroun, l’homme d’affaires Mbapou Parfait Menard Hervé, accompagné de plusieurs autres personnalités, a été placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui.
Le juge d’instruction du Tribunal militaire de Yaoundé a signé, le mercredi 28 août 2024, une ordonnance plaçant au moins six personnes en détention, incluant des agents de renseignement, une diplomate, et des policiers, tous inculpés dans le cadre de l’affaire dite du contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial du président de la République.
Les accusés, parmi lesquels se trouvent Ekassi Alain, déjà impliqué dans l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, Taye Janvier, fonctionnaire de police à la DGRE, Kelly Ndalle Selle Anthony, agent de renseignement, Inosa Bongdzem, homme d’affaires, Ngobo Elok Olive, diplomate en service à la présidence de la République, et Bidima Ela Serge, commerçant, font face à une série d’accusations graves.
Ils sont inculpés pour usurpation de titre, escroquerie en coaction, atteinte à la sûreté de l’État, corruption passive, détention illégale d’effets militaires, détention de fausse monnaie, tentative de blanchiment de capitaux, et bien d’autres crimes.
Il y a quelques semaines, Hervé Mbapou et plusieurs de ses complices avaient été arrêtés en flagrant délit, usurpant les identités du contre-amiral Joseph Fouda et d’autres hautes personnalités du pays. Ces individus auraient rédigé de fausses notes administratives pour exercer un chantage sur des hauts fonctionnaires et des opérateurs économiques, leur extorquant ainsi des milliards de FCFA.
Lors de leur arrestation, les forces de l’ordre ont découvert en leur possession plusieurs millions de FCFA ainsi que 408 billets de 50 dollars en fausse monnaie. Selon le lieutenant-colonel Jean Ndongo, commandant du groupement de gendarmerie territoriale du Mfoundi, ces escrocs avaient utilisé les services de certains influenceurs, tels que Boris Bertholt et Patrice Nouma, pour mener à bien leurs activités criminelles. Leur entreprise illicite aurait duré près de neuf ans, faisant des centaines de victimes à travers le pays.
Cette affaire, qui éclabousse des personnalités influentes, met en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités camerounaises dans la lutte contre la corruption et la criminalité organisée. Les enquêtes se poursuivent pour établir l’entière responsabilité des inculpés et déterminer l’étendue de leurs actions frauduleuses.