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Ngokse Nougang Brice Dary, ingénieur et expert en digital finance and banking «Un environnement attractif, est un atout pour une banque désireuse de se démarquer»
Vous qui êtes également un ingénieur en génie civil ayant officié pour plusieurs banques qui vous ont confié des projets d’extension de leurs agences, les banques ont-elles vraiment besoin de construire des locaux à la dernière mode pour attirer les clients?
La construction de locaux flambant neufs et ultramodernes n’est pas le seul moteur d’attraction des clients pour une banque. Bien que l’apparence physique joue un rôle dans la perception de la modernité et de la solidité de l’institution, les clients recherchent avant tout la sécurité de leurs fonds, la fiabilité des services, la rapidité de traitement des opérations et l’efficacité de la relation client. Une banque peut très bien séduire la clientèle en investissant dans une transformation digitale poussée, en proposant des solutions innovantes et pratiques via ses plateformes digitales, en déployant une stratégie marketing efficace et en axant ses efforts sur la qualité du service client. L’attractivité d’une banque réside dans la combinaison d’une image de marque solide, d’une offre de services attractive et d’une expérience client irréprochable.
Dans la hiérarchie des astuces marketing, quel rang occupent les infrastructures abritant les services bancaires ?
Les infrastructures abritant les services bancaires occupent une place importante dans la stratégie marketing d’une banque. Elles contribuent à la perception de la marque, à la première impression que le client a de la banque et à l’expérience client. Cependant, elles ne sont pas le seul élément déterminant. La combinaison de différents facteurs, comme la communication, la publicité, les offres et les services, est nécessaire pour bâtir une stratégie marketing efficace. Les infrastructures contribuent à l’attractivité et au positionnement de la banque sur le marché, mais elles ne peuvent à elles seules garantir le succès.
Selon votre avis d’expert, quelles sont les caractéristiques qui doivent prévaloir dans le cadre de la construction des locaux d’une banque qui souhaite faciliter le parcours de ses clients ?
Une banque désireuse de faciliter le parcours client doit privilégier la construction de locaux qui se démarquent par : L’accessibilité: Une banque accessible à tous, quelle que soit la mobilité du client (personnes à mobilité réduite, personnes âgées), doit être un objectif primordial. Cela implique des accès adaptés, des rampes d’accès, des ascenseurs, des portes larges et des espaces aménagés. L’ergonomie: Les locaux doivent être conçus de manière à maximiser la fluidité des déplacements et faciliter les interactions entre les clients et les employés. Les files d’attente doivent être optimisées, les guichets ou les espaces d’accueil doivent être ergonomiques et la signalétique doit être claire et intuitive.
La sécurité: Un environnement sécurisé est primordial pour rassurer les clients. Cela implique des systèmes de surveillance performants, un système de gestion des risques efficace, des espaces de dépôt sécurisés et une présence visible de personnel de sécurité. La convivialité: L’ambiance générale doit être accueillante et rassurante. Des espaces d’attente confortables, des couleurs apaisantes, un éclairage adéquat et une décoration soignée contribuent à une expérience positive. La digitalisation: L’intégration de solutions digitales est indispensable pour un parcours client fluide et efficient. Des bornes interactives, des guichets automatiques, des espaces de travail numériques et des applications mobiles facilitent les opérations et permettent aux clients de gérer leurs comptes et leurs opérations à distance. La durabilité: Une banque responsable intègre des concepts de construction durable : économie d’énergie, utilisation de matériaux écologiques, réduction de l’empreinte carbone, recyclage et gestion des déchets.
Peuvent-elles contribuer à booster les performances des banques? Si oui, comment?
Des locaux bien conçus peuvent effectivement contribuer à booster les performances d’une banque en : Améliorant l’image de marque: Des locaux modernes et accueillants contribuent à la projection d’une image de marque positive, solide et dynamique. Optimaliser le fonctionnement: Des locaux ergonomiques et fonctionnels optimisent les flux de travail, facilitent la circulation des clients et des employés et permettent d’améliorer l’efficacité des processus. Favorisant la satisfaction client: Un environnement agréable et confortable contribue à la satisfaction du client, renforçant ainsi la perception positive de l’institution et la fidélisation de la clientèle. Renforçant la sécurité: Des locaux dotés de systèmes de sécurité performants garantissent la sécurité des clients, des employés et des fonds. Encouragent l’innovation: Des locaux intégrant des solutions digitales et des technologies innovantes permettent d’offrir des services plus agiles, plus pratiques et plus attractifs pour les clients.
Selon vous les banques camerounaises se soucient-elles de bâtir des locaux qui pourraient leur garantir les avantages que vous avez mentionnés?
Le niveau d’investissement dans les infrastructures bancaires au Cameroun varie d’une banque à l’autre. Il est difficile de généraliser. Certaines banques ont compris l’importance de l’expérience client et investissent dans des locaux modernes, ergonomiques et sécurisés. D’autres mettent davantage l’accent sur la digitalisation et l’expansion de leurs réseaux d’agences. Il est important d’encourager les banques camerounaises à investir dans des locaux qui répondent aux besoins des clients et garantissent une expérience positive, tout en s’adaptant aux exigences du marché et aux tendances technologiques. Ce type de projets nécessite très souvent des moyens financiers conséquents.
C’est peut-être cela qui retarde parfois la construction de locaux aux normes que vous préconisez?
Le coût des projets de construction bancaire est effectivement un facteur important à prendre en compte. L’investissement dans des locaux répondant aux normes de qualité et d’attractivité représente un coût non négligeable. La difficulté est de trouver le juste équilibre entre l’investissement nécessaire à la construction de locaux modernes et performants et la rentabilité de l’investissement. Il est crucial de réaliser des études de faisabilités approfondies et de s’assurer que l’investissement dans des locaux ne compromet pas la rentabilité globale de l’institution et la compétitivité de l’offre de services. L’innovation et la recherche d’alternatives économiques peuvent être des solutions pour répondre à cette équation : Recyclage et réaménagement: Il est possible de réaménager des locaux existants en les modernisant et en les adaptant aux besoins des clients, ce qui représente un coût moindre que la construction de nouveaux locaux.
Financement et partenariats: Les banques peuvent également s’engager dans des partenariats avec des entreprises spécialisées dans la construction durable, rechercher des financements avantageux auprès des institutions financières et explorer les possibilités de financement participatif. L’investissement dans les infrastructures bancaires est un choix stratégique qui doit être réfléchi, planifié et exécuté avec soin. Un environnement bancaire attractif, moderne et sécurisé est un atout majeur pour une banque désireuse de se démarquer, de conquérir de nouveaux clients et de fidéliser sa clientèle. L’important est de trouver le juste équilibre entre l’investissement dans les infrastructures physiques et l’investissement dans la digitalisation, la qualité du service client et l’innovation.
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Le Port Autonome de Douala adopte un budget de près de 130 milliards de FCFA pour 2025
Les 122e et 123e sessions du Conseil d’administration du Port autonome de Douala (PAD) se sont tenues les 12 et 13 décembre 2024 sous la présidence de Shey Jones Yembe. À cette occasion, un budget ambitieux de 129,975 milliards de FCFA en recettes a été adopté pour l’exercice 2025 (128,9 milliards de FCFA en dépenses). Ce budget excédentaire traduit la volonté de maintenir et de renforcer le rôle stratégique du PAD dans le commerce maritime de la sous-région.
Bilan positif pour 2024
Le Conseil a approuvé les performances réalisées au cours des neuf premiers mois de 2024. Parmi les avancées, on note une meilleure gestion des régies, notamment celle des terminaux à conteneurs, qui a traité 350 000 conteneurs équivalents 20 pieds sur l’année. Des efforts ont également été déployés pour réduire les temps d’attente des navires de quatre à deux jours. Ces améliorations témoignent de l’engagement du PAD à moderniser ses opérations pour accroître sa compétitivité.
Vision 2025-2027 et projets structurants
Le cadre de performance triennal 2025-2027 s’inscrit dans une dynamique de réformes continues. Parmi les initiatives majeures, l’extension du port vers Missolè I prévoit un développement de 500 hectares pour créer un hub logistique multimodal connecté au réseau ferroviaire national et fluvial. Ce projet devrait générer près de 15 000 emplois directs et indirects, consolidant ainsi l’impact économique du PAD.
Le port s’appuie également sur une flotte modernisée, avec des équipements tels que des dragues sophistiquées pour le maintien du chenal et des infrastructures portuaires sécurisées grâce à une meilleure maîtrise des accès. Ces initiatives visent à anticiper la saturation des capacités actuelles, qui traitent 11,8 millions de tonnes par an, en préparation des 24 millions prévues à l’horizon 2035.
Malgré ses performances, le PAD doit relever le défi de l’augmentation du trafic maritime et de la nécessité d’infrastructures adaptées. Les efforts pour maintenir la sincérité budgétaire et optimiser la qualité des dépenses sont encouragés par le Conseil, qui reste confiant dans la capacité de la Direction générale à atteindre ses objectifs. Ce budget record et ces projets structurants confirment le rôle central du Port autonome de Douala en tant que pilier économique du Cameroun et de la sous-région.
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Personnel medico-sanitaire : Les cursus academiques du BTS, HND et DSEP de retour en 2025
Suspendues à l’issue d’une réunion de concertation entre les ministres de l’Enseignement Supérieur (Minesup) et de la Santé Publique (Minsante) tenue le 16 aout 2024, les formations courtes offertes dans les Instituts privés d’enseignement supérieur (IPES) et sanctionnées par les diplômes de BTS, HND et Dsep, feront leur retour lors de la prochaine rentrée académique prévue le 15 janvier 2025.
C’est la principale annonce faite lors de l’assemblée générale extraordinaire de l’Association nationale des instituts privés d’enseignement supérieur (Anipes) organisée le 12 aout 2024 au palais des congrès de Yaoundé. « Les IPES sont autorisés à recruter cette année. C’est la raison pour laquelle, nous avons pris des mesures pour assurer aux parents et aux étudiants que la rentrée académique 2024-2025 se fera dans les Ipes autorisés à donner la formation médicale au niveau I, à partir du 15 janvier 2025 », a déclaré Djankou Gabriel, secrétaire exécutif nationale de l’Anipes.
L’avis favorable du Premier ministre
Ce retour en grâce porte la signature du Premier ministre, Joseph Dion Ngute qui a donné suite au plaidoyer des Ipes qui réclamaient instamment le report, voire, l’annulation de la réforme gouvernementale mettant un terme aux formation sus-évoquées. Une disposition qui, d’après les deux membres du gouvernement, avait pour but d’harmoniser et d’arrimer le cycle de formation du personnel medico-sanitaire dans les IPES au cursus contrôlé par l’Etat, sanctionné par un diplôme portant l’estampille du ministère de la Santé Publique.
« Il vous souvient que le 23 septembre 2024, nous nous sommes retrouvés dans cet endroit, pour attirer l’attention du gouvernement sur les conséquences dommageables qu’une application immédiate de la réforme relative à la formation du personnel medico-sanitaire au Cameroun entrainait sur les Ipes. Précisément sur le plan juridique, économique et humain. Nous sommes heureux d’avoir eu une réponse favorable du Premier ministre, qui nous a reçu le 28 novembre dernier et a pris cette haute directive. Nous en sommes heureux », a souligné Djankou Gabriel.
Pour renforcer la crédibilité et peut-être même l’attraction des formations qu’ils proposent dans le domaine de la santé, les IPES ont défini et adopté une charte sur la qualité, l’éthique et la déontologie. « Elle va obliger nos membres à respecter de manière interne, avec un contrôle interne que nous allons réaliser, sur la qualité de nos offres de formation, de nos laboratoires et de nos plateaux techniques De telle sorte que nous soyons à jour avec les standards internationaux », a révélé le secrétaire exécutif nationale de l’Anipes.
Toutefois, si le ministère de la Santé Publique assure désormais la tutelle technique des Ipes dans le cadre des formations qu’ils offrent, Djankou Gabriel a laissé entendre que « les étudiants en deuxième ou 3e année, qui étaient autorisés à se former avec le programme du Minsante, vont revenir à la case départ pour se former avec celui du Minesup »
Genèse
Rappelons que c’est au terme d’une réunion de concertation tenue le 16 août dernier entre les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Santé publique, qu’il a été décidé que les détenteurs de diplômes de formations courtes, tels que le BTS, le HND et le DSEP, devront désormais passer un examen national d’aptitude à la profession médico-sanitaire pour intégrer l’Ordre des professionnels médico-sanitaires (Opms).
La première session de cet examen de certification etait prévue pour le mois octobre dernier, et concernait aussi bien les nouveaux diplômés que ceux déjà en exercice. Par ailleurs, à partir de la rentrée 2024-2025, il était prévu que le concours d’entrée dans les écoles de formation, publiques et privées, deviendra national.
Cette réforme répondait à une demande pressante de l’Opms, qui avait récemment tiré la sonnette d’alarme sur les insuffisances des formations courtes. Dans une déclaration datée du 7 août 2024, l’instance appelait à « l’arrêt immédiat et sans délai de la formation des BTS/HND/DSEP/HPD en santé au Cameroun », dénonçant des programmes jugés inadaptés aux normes professionnelles. Selon l’Opms, ces diplômes ne garantissent pas la compétence nécessaire pour assurer la sécurité des patients. L’organisation appelait également à un « dialogue constructif et inclusif » pour trouver des solutions durables à ces carences.
Face à cette requête, les instituts privés d’enseignement supérieur (IPES) ont demandé un délai d’adaptation. Dans un communiqué, ils ont mis en avant l’impact soudain de cette réforme sur les étudiants déjà inscrits et le personnel enseignant. Ils ont également plaidé pour une mise en œuvre progressive des mesures, en proposant notamment l’élaboration de programmes harmonisés et des dispositifs pédagogiques adaptés aux étudiants en cours de formation.
Sur le plan économique, les promoteurs d’écoles privées ont souligné l’importance d’un délai supplémentaire, surtout pour ceux ayant contracté des prêts bancaires pour développer leurs infrastructures. Malgré leurs inquiétudes, les IPES se sont dits favorables aux réformes et ont appelé à une concertation pour garantir une transition réussie.
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Rapport de la Chambre des Comptes : les clarifications du Directeur Général du Trésor
Défis Actuels : Monsieur le Directeur Général, la chambre des comptes de la cour suprême, dans son rapport sur la certification des comptes au titre de l’exercice clos au 31 décembre 2023 a émis une opinion défavorable. Comment comprendre cet état de chose ?
Moh Sylvester Tangongho : Sur le plan historique, il importe de préciser que depuis plus d’une dizaine d’années, seul un rapport de la Juridiction Financière accompagnait le Projet de Loi de Règlement, celui portant sur l’exécution de la loi de finances.
Concernant ledit rapport au titre de l’exercice 2023, la Chambre des Comptes de la Cour Suprême a affirmé que « les documents produits connaissent une amélioration sensible ». Par ailleurs, elle a conclu, qu’ « au bénéfice des progrès enregistrés dans le rendu de l’exécution du budget de l’État, elle est d’avis que le Parlement adopte le Projet de Loi de Règlement de l’exercice 2023 ».
L’internalisation des directives communautaires CEMAC dans le droit interne du Cameroun, lesquelles consacrent la réforme comptable, a induit la tenue d’une comptabilité patrimoniale. Inspirée de la comptabilité des entreprises privées, elle a pour objectif, la maitrise de la richesse exacte du pays, dont ce qu’il possède par rapport à ce qu’il doit. Toutefois, l’atteinte de cet objectif passe impérativement par la réalisation de certains préalables notamment tournés vers le recensement, l’inventaire et l’intégration de tous ces éléments dans les comptes de l’État.
Depuis le 1er janvier 2022, date de la bascule effective dans la réforme de la Comptabilité Publique, sanctionnée par la production annuelle des états financiers constitués du Bilan, du Compte de Résultat, du Tableau des Flux des Opérations de Trésorerie et de l’état annexé ; la Chambre des Comptes a entrepris de produire un deuxième rapport, le Rapport de la Certification de la régularité, de la sincérité et de la fidélité des comptes de l’État. Dans le cadre de cette activité, elle audite les états financiers annuels et donne par la suite, une opinion à l’image de celle émise par les Commissaires aux Comptes sur les états financiers produits par les entreprises commerciales.
Au titre de la deuxième année consécutive, la Chambre des Comptes a émis une « opinion défavorable » au motif que l’information financière et comptable contenue dans les états financiers produits ne retrace notamment pas de façon fidèle et sincère, la situation exacte du patrimoine de l’État.
Cette exigence qui est une innovation forte de la réforme comptable, elle-même inspirée des normes et standards internationaux, impose que l’ensemble du patrimoine de l’État, en l’occurrence l’actif (Terrains bâtis et non bâtis, véhicules, meubles, participations…) et le passif (dettes intérieure et extérieure), soit recensé, valorisé et intégré dans les comptes publics. Pourtant, la réalisation exhaustive d’une telle activité à la fois onéreuse et colossale, rend nécessaire sa planification opérationnelle dans le cadre d’une démarche pluriannuelle.
En l’état actuel de la mise en œuvre de la réforme et du caractère peu significatif des actifs et passifs déjà inventoriés et intégrés dans les comptes, il est logique que l’opinion de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême soit défavorable, ce qui pourrait durer aussi longtemps que l’intégralité du patrimoine de l’État (actifs + passifs) ne sera intégré dans les comptes.
Défis Actuels : M. le Directeur Général du Trésor, vous dites que cette opinion pourrait durer aussi longtemps que l’intégralité du Patrimoine de l’État ne sera pas intégré dans les comptes. A quoi cela renvoie concrètement ?
Moh Sylvester Tangongho : La réforme comptable induite par la transposition des directives du cadre harmonisé de gestion des finances publiques mise en œuvre au Cameroun consacre un nouveau paradigme. Désormais, les entités publiques doivent produire les états financiers annuels soumis à la certification par la Juridiction financière agissant en qualité de commissaire aux comptes comme c’est le cas dans les entreprises privées. Lesdits états financiers doivent refléter de manière fidèle et sincère la situation du patrimoine de l’État. Or, aucun recensement du patrimoine de l’État n’a jamais été effectué depuis la naissance de notre Pays.
De manière pratique, il est question de recenser tout ce que l’État possède en terme de terrains, bâtiments, matériel roulant, mobilier, etc dans chaque arrondissement (182), chaque département (58) et chaque Région (10) avant de les intégrer dans le bilan de l’État. Ce qui ne se fera pas en une année.
Face à l’exigence communautaire, il fallait opérer un choix. Soit commencer par recenser et valoriser tous les biens avant de les soumettre, par la suite, à la certification, soit procéder d’abord à la bascule avant de constituer, par la suite, le bilan d’ouverture de manière progressive. C’est cette dernière hypothèse qui a été retenue.
Y faisant suite, les opérations de recensement et d’évaluation du patrimoine de l’État, menées en liaison avec le Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF), se sont poursuivies au cours de l’exercice 2024. Elles se sont matérialisées notamment par le lancement de la campagne de recensement et de valorisation des immeubles bâtis et non bâtis de l’État dans les Régions du Sud et de l’Est. Les résultats de cette campagne seront intégrés dans le bilan de l’État.
Il convient de relever que lors de la phase pilote déployée en 2022 dans les départements du MFOUNDI et du WOURI, 3 187 immeubles bâtis recensés, valorisés avaient été intégrés dans le bilan de l’État en 2023 à la somme totale de F CFA 1 469 879 534 910, dont 1 522 immeubles dans le WOURI évalués à F CFA 442 417 956 100 et 1 665 immeubles dans le MFOUNDI évalués à FCFA 1 027 461 578 810.
Il faut donc comprendre qu’il s’agit d’une réforme d’envergure qui devra prendre du temps. Aucun pays au monde ayant implémenté la même reforme, celle de la comptabilité patrimoniale, n’a obtenu l’opinion favorable au terme des premières années de certification. La France, pour ne citer que cet exemple, qui a basculé en 2001 en vertu de la loi organique portant lois de finances (LOLF), a soumis ses premiers états financiers à la certification en 2006 ; soit cinq (05) ans après. Jusqu’à ce jour, le rapport de certification produit par la Cour des Comptes Française comporte toujours des réserves.
Défis Actuels : une certaine opinion pense, au regard du contenu des rapports produits par la Chambre des Comptes, lesquels ont relevé l’existence des comptes inexistants, la sous-estimation de certaines recettes et autres produits, que le Gouvernement maquille les comptes toute chose qui cacherait des détournements de deniers publics. Que pouvez-vous répondre à cet effet ?
Moh Sylvester Tangongho : Si la Chambre des comptes a observé l’inexistence de certains comptes, c’est en raison du changement de référentiel. Il se trouve que certains comptes de l’ancien Plan Comptable en cours de transposition ont été maintenus dans nos livres à cause du caractère sensible des opérations y enregistrées au titre des exercices antérieurs. C’est le cas par exemple de l’ancien Fonds Spécial des Télécommunications, des Retenues CNPS, des Dépôts divers des postes comptables à l’Étranger. Leur transposition dans les nouveaux comptes nécessite un travail d’apurement préalable ; ce qui est en train d’être fait.
Pour ce qui est des montants bas constatés pour certaines catégories de recettes à l’instar des droits et frais administratifs, des redevances sur la vente de biens, des frais de cession, d’agréments et autres, il s’agit pour l’essentiel des recettes affectées à des organismes pour assurer leur fonctionnement dans le cadre de l’exécution de leur mission. Les montants qui figurent dans la balance en fin d’année constituent des montants résiduels, non significatifs. C’est également le cas concernant la taxe de conditionnement sur le bois, de celle sur les jeux de hasard et de divertissement. À la faveur de la transposition intégrale du nouveau Plan Comptable de l’État, ces montants résiduels font l’objet d’apurement dans la balance des comptes. Nous tenons à rassurer sur la régularité des enregistrements comptables contenus dans la balance générale des comptes.
Défis Actuels : M. le DGTCFM, pouvez-vous nous dire un mot sur le système d’information comptable du Trésor?
Moh Sylvester Tangongho : Parlant du système d’information de l’État, il faut dire qu’il est bâti autour d’un référentiel dont l’usage quotidien permet de produire mensuellement et annuellement, le principal document d’information comptable qu’est la balance générale des comptes du Trésor, elle-même utilisée pour la production de nos situations statistiques en l’occurrence, le Tableau de Bord des Finances Publiques (TABORD) et la Situation Résumée des Opérations du Trésor (SROT). La qualité et la pertinence des informations qui y sont contenues sont régulièrement appréciées dans le cadre des programmes économique et financier successifs exécutés en liaison avec nos partenaires au développement (la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International). A date, tous les documents de synthèse budgétaire, comptable et financier de l’État sont générés automatiquement sans intervention manuelle par le biais d’une interconnexion entre les systèmes d’information de la Banque centrale, ceux des Administrations d’assiettes (la Direction Générale des Impôts et la Direction Générale des Douanes) et celui de la Direction Générale du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire pour ce qui est de la chaîne de la recette d’une part, et entre ceux des Ministères dépensiers, celui du Trésor Public et celui de la banque centrale pour ce qui est de la chaîne de la dépense, d’autre part.
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