Par Tata Mbunwe
Chef du parti d'opposition Maurice Kamto a dénoncé ce qu'il qualifie de « campagne de haine violente » menée par le régime du président Paul Biya contre lui et l'ensemble du groupe ethnique Bamiléké, auquel il appartient.
Dans une déclaration partagée sur Facebook vendredi 2 août, le président du parti Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a accusé le régime d'utiliser « certains services » pour le diffamer et le peuple Bamilékéun groupe ethnique important qui détient un pouvoir économique important au Cameroun.
Kamto affirme que la campagne vise à l’empêcher de devenir président en incitant les autres Camerounais à détester les Bamilékés.
La prétendue campagne de haine aurait commencé pendant les élections de 2018où Kamto était le finaliste alors que le président de longue date Paul Biya, 91 ans, a été déclaré vainqueur avec 71 pour cent des voix.
« Les preuves, y compris la vidéo de cette opération de haine ciblée contre une communauté, sont disponibles. Tous les Camerounais et les observateurs internationaux en ont été témoins », a déclaré M. Kamto.
« Combien de fois avons-nous entendu des représentants du RDPC et alliés déclarer avec insistance et en toute impunité, notamment à la télévision, à la radio et sur les réseaux sociaux : « KAMTO ne sera jamais président du Cameroun » ; « Un Bamiléké ne sera jamais président de la République tant que la capitale sera à Yaoundé » ; « Les Bamilékés ont déjà le pouvoir économique ; ils doivent donc abandonner le pouvoir politique » etc. », a-t-il ajouté.
Kamto affirme que la campagne de haine se poursuit, les membres du régime utilisant les médias pour attiser les sentiments de haine contre lui et le peuple Bamiléké.
« A quelques mois de la prochaine élection présidentielle, effrayé de n’avoir rien fait du septennat volé par la violence en 2018, ce régime récidive et replonge dans le bourbier. Le voilà une fois de plus à envahir la toile de propos haineux, tribalistes et diffamatoires à mon égard, le tout avec un projet politique supposé de monter les Camerounais contre moi et la communauté Bamiléké sur la base d’une argutie coloniale et de la prétendue ambition suprémaciste et hégémonique de cette communauté, théorisée par les éclairés », a déclaré M. Kamto.
Le CRM, l'un des principaux partis d'opposition du pays, a été techniquement éliminé de la course présidentielle de l'année prochaine après que le président Biya a signé un projet de loi reportant les élections parlementaires de 2025.
Un décret présidentiel ultérieur a également reporté les élections municipales à 2026, interdisant ainsi au parti de se présenter aux élections en vertu du code électoral actuel, puisqu'il ne contrôle aucun conseil municipal ni siège législatif.
Kamto, qui s'est fermement opposé au report des élections aux côtés d'autres politiciens de l'opposition, estime qu'il s'agit d'une stratégie du régime pour saper son parti.
Kamto affirme que le régime a particulièrement ciblé la communauté Bamiléké en réprimant les militants et sympathisants du MRC par des arrestations arbitraires, des détentions et la torture.
Les propos de Kamto interviennent dans un contexte d’intolérance du gouvernement à l’égard de la liberté d’expression, des militants étant victimes d’arrestations et de détentions arbitraires pour avoir exprimé leurs inquiétudes concernant la mauvaise gouvernance.
©Mimi Mefo Info
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