La finale de la Ligue des champions 2025 a laissé un goût amer à l’Inter Milan, lourdement battue 5-0 par un Paris Saint-Germain impitoyable. Pourtant, malgré une prestation décevante, le gardien suisse Yann Sommer est sorti du match sans véritable critique ni remise en question. Un traitement médiatique qui contraste fortement avec celui réservé à André Onana, son prédécesseur dans les cages intéristes, souvent la cible de jugements acerbes, notamment dans son pays natal, le Cameroun.
En 2023, Onana avait été l’un des grands artisans du parcours européen de l’Inter, brillant jusqu’en finale contre Manchester City. Malgré la défaite 1-0, ses arrêts décisifs face à des attaquants de classe mondiale avaient impressionné. Néanmoins, son match avait été minutieusement scruté, et la moindre erreur aurait suffi à déclencher un torrent de critiques, souvent teintées d’injustice.
Un an plus tard, Yann Sommer encaisse cinq buts en finale, sans que cela n’ébranle son image. Le Suisse n’a stoppé que trois des huit frappes cadrées du PSG, une performance bien loin de son niveau affiché face au FC Barcelone en demi-finale. Pourtant, l’analyse médiatique est restée mesurée, presque indulgente.
Cette différence de traitement soulève une question fondamentale : pourquoi un gardien africain comme Onana est-il soumis à une pression et une sévérité démesurées, alors que d’autres sont épargnés ? Le football est un sport collectif où les performances individuelles sont influencées par le contexte tactique et défensif. Aucun gardien, aussi talentueux soit-il, ne peut masquer les failles d’un bloc désorganisé.
Il est temps d’instaurer une évaluation plus équitable des performances, débarrassée des biais culturels ou géographiques. Qu’il s’agisse de Sommer ou d’Onana, l’analyse doit rester juste et fondée sur les faits. Le respect du métier passe aussi par une critique lucide, mais équilibrée.