Selon le député Jean Michel Nintcheu, la catastrophe de Dschang aurait pu être évitée si l’État avait pris des mesures préventives plus rigoureuses, notamment après le premier éboulement.
L’élu de la Nation appelle à une enquête approfondie sur l’utilisation des fonds alloués à la protection civile et encourage les familles des victimes à engager des poursuites pour négligence.
Ci-dessous la réaction intégrale du député Nintcheu:
DÉCLARATION DU DÉPUTÉ JEAN MICHEL NINTCHEU À LA SUITE DU DRAME MORTEL SURVENU À LA FALAISE DE DSCHANG
Dans la journée d’hier (mardi 05 novembre), la ville de Dschang a connu un drame insoutenable. Compassion émue pour les quatre morts enregistrés (bilan provisoire).
Ce drame au niveau de cette falaise suite à l’éboulement aurait pu être évité. Lorsque se produit le premier éboulement qui bloque la route, il n’y a aucune victime humaine. Les gendarmes installés à Santchou et au sommet de la falaise auraient dû dès cet instant recevoir l’ordre de fermer la falaise à tout véhicule et aux piétons.
Par la suite, on aurait dû faire intervenir dans l’urgence la protection civile pour évaluer concrètement la situation du fait qu’un éboulement ou un glissement de terrain peut en cacher un autre. Par expérience partout dans le monde, lorsqu’un tremblement de terre survient, une secousse est généralement accompagnée d’autres secousses. On peut de ce fait penser que le second éboulement ou glissement de terrain obéit à cette logique d’effet domino.
C’est après s’être rassuré que le danger est totalement écarté qu’on aurait dû envoyer la pelleteuse et ouvrir la voie aux usagers. Au lieu de cet usage élémentaire en matière de protection civile et/ou de la sécurité civile, les autorités en charge des interventions dans ce genre de situation ont envoyé des innocents perdre leurs vies. Si la route était bloquée à la circulation, les passagers, les cars et la pelleteuse ensevelis ne se seraient jamais retrouvés à cet endroit.
Ce drame témoigne tout simplement de l’inexistence de la protection civile et de la sécurité civile dans un pays où tous les ans, des sommes colossales sont pourtant votées pour elle. De 2010 à 2013, en moyenne six (06) milliards de FCFA ont été dépensés annuellement au seul titre de la protection civile soit un total de 72 milliards de FCFA.
En tant que Député dont la mission constitutionnelle est de contrôler l’action gouvernementale, j’invite la Chambre des comptes à inspecter la ligne budgétaire dédiée à la direction de la protection civile ainsi que celle de la direction de la sécurité civile sur une période qu’il leur conviendra de fixer ou de déterminer. Ces deux directions sont logées au ministère de l’administration territoriale.
Afin que les montants alloués à ces deux lignes budgétaires soient désormais utilisés de façon efficace et efficiente. Et que tous ceux qui ont éventuellement détourné les fonds alloués à ces lignes budgétaires soient sévèrement sanctionnés conformément à la loi. Toutes les responsabilités étatiques doivent être élucidées.
Au demeurant le ministre de l’administration territoriale et le gouverneur de la région de l’Ouest devraient démissionner. Et les familles des victimes devraient poursuivre l’état du Cameroun devant les tribunaux pour négligence ou faute grave ayant causé la mort.
Fait à Douala le 06 novembre 2024
Hon. Jean Michel NINTCHEU
Député
Président national du Front pour le changement du Cameroun