Samuel Eto'o Fils, autrefois champion de football de renommée mondiale, reste un nom qui résonne auprès des amateurs de football du monde entier. Dès ses débuts en tant qu'attaquant de l'équipe nationale du Cameroun, Eto'o a acquis une renommée internationale, faisant sa marque sur la scène mondiale en jouant pour plusieurs grands clubs d'Europe et d'Asie. Il reste l'un des meilleurs attaquants que le continent africain ait jamais produit.
Après avoir pris sa retraite du football professionnel en 2019, Eto'o s'est tourné vers l'administration du football, se présentant avec succès à la présidence de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT). Son élection a été célébrée par les passionnés de football au Cameroun, qui y ont vu une étape positive pour un pays qui était depuis longtemps à la traîne en matière d'infrastructures footballistiques.
Mais peu après son élection, la FECAFOOT s’est retrouvée empêtrée dans des controverses, notamment des procès, des conflits internes et une lutte de pouvoir avec le ministère des Sports et de l’Éducation physique. Alors que les Camerounais espéraient qu’Eto’o utiliserait son expertise footballistique pour réformer le système footballistique du pays, il a plutôt commencé à révéler ses affiliations politiques, s’alignant sur le parti politique au pouvoir, le RDPC. Un parti qui a échoué dans tous les aspects de la gouvernance au cours des 39 dernières années de son existence à la tête de la politique camerounaise.
En juin dernier, Eto’o avait surpris de nombreux Camerounais lorsqu’il avait déclaré : « Oui, en 2018, j’ai voté pour le président Paul Biya. Et je continue à lui apporter un soutien indéfectible. Je maintiens cette position. Et je ne laisserai personne me priver de mes droits de citoyen. »
Le soutien public d’Eto’o au président Paul Biya, au pouvoir depuis 41 ans, est désormais largement connu. En août 2024, Eto’o a accompagné la ministre du Logement et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtes, à un rassemblement du RDPC à Bangangté, dans le département du Ndé, région de l’Ouest, où il s’est exprimé longuement en faveur du dirigeant vieillissant.
Dans une manière qui rappelle la rhétorique loyaliste du RDPC, Eto'o a fait l'éloge du président Biya, le qualifiant de « champion des champions ». « Je suis heureux d'être ici pour célébrer notre champion des champions », a déclaré l'ancienne star du football, en faisant référence au président. De nombreux Camerounais, y compris les partisans d'Eto'o, ne pouvaient pas comprendre comment quelqu'un comme lui, qui connaît les dommages causés par l'administration de Biya au sport camerounais en général, pouvait le qualifier de « champion ».
Debout sur un terrain poussiéreux, symptomatique de la dégradation du pays, et exprimant sa gratitude au ministre Ketcha Courtes pour l'opportunité de célébrer le président Biya, Eto'o a même exprimé son désir de parrainer des événements similaires à l'avenir et a promis d'amener ses collègues de football à se joindre aux célébrations.
« Vous aurez deux numéros neuf ici l'année prochaine parce que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour amener avec moi Son Excellence, Albert Roger Milla », a-t-il promis.
Les critiques ont du mal à accepter l'image d'une légende du football célébrant un dirigeant qui, selon eux, n'a pas su répondre aux priorités du peuple camerounais, notamment le développement des infrastructures de football, au cours de ses 41 années au pouvoir. Le système footballistique du pays, affirment-ils, s'est détérioré de fond en comble.
Le manque de vision du gouvernement actuel, qui se traduit par le déclin des infrastructures sportives, a entraîné la régression de nombreuses activités sportives, étouffant les rêves des jeunes Camerounais. « Il est clair qu’Eto’o a déraillé, et il est désormais plus intéressé par le maintien au pouvoir du président Paul Biya que par la restauration des gloires perdues du football camerounais », estiment de nombreux Camerounais.
Mimi Mefo Info
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