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Willy Stéphane Zogo, fondateur du Cabinet Droit Médias Finance: «Limiter les investisseurs a permis au Cameroun de réussir son emprunt»

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Willy Stéphane Zogo, fondateur du Cabinet Droit Médias Finance: «Limiter les investisseurs a permis au Cameroun de réussir son emprunt»
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Le Cameroun vient de recourir à emprunt international pour lever 335 milliards de fCfA, trois ans après sa dernière sollicitation sur ce marché. Qu’est-ce qui selon vous a poussé les autorités camerounaises à opter pour ce choix ?

Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer sur cet aspect de la politique financière de l’Etat du Cameroun. Tout d’abord, je veux restituer les raisons officielles qui soutiennent cette troisième émission obligataire de l’Etat camerounais sur le marché financier international. Dans le Décret du 22 juillet 2024 qui a précédé et a autorisé le bouclage de l’opération de levée de ces 335 milliards de FCFA, le président de la République a bien évoqué le fait que ces fonds serviront à l’apurement des restes à payer. Effectivement, nous pouvons penser que ce troisième Eurobond est sous-tendu par l’engagement du Cameroun à procéder dans les délais contractuels au remboursement des arriérés intérieurs chiffrés à 261,6 milliards de FCFA fin août 2023, sur une dette intérieure globale ayant franchi les 1 979 milliards FCFA et exigeant une ressource de long terme. Tout ceci intervient dans un contexte où le marché des capitaux sous-régional de la CEMAC n’est pas forcément en capacité de pleinement satisfaire à ces attentes. Comme vous le savez, sur les mêmes maturités, le Cameroun ne parvient souvent à lever que 200 voire 150 milliards de FCFA…et même qu’il y a eu en avril un report d’une opération similaire.

Contrairement à la plupart des pays africains qui ont opté pour un eurobond par appel public à l’épargne cette année, le Cameroun a préféré un emprunt privé qu’est-ce qui peut justifier le choix d’une telle stratégie?

Le placement privé qui a effectivement été adopté comme modalité de cette opération, sans doute en accord avec Citigroup Global Markets Ltd comme unique agent de placement et en coarrangement avec Cygnum Capital Middle East, ne peut viser qu’un seul but : la garantie et le contrôle dans le but d’atteindre efficacement et dans les brefs délais l’objectif de la levée de fonds. En effet, le placement privé ici permet à l’émetteur, en l’occurrence, l’Etat du Cameroun, de se focaliser sur des investisseurs précis préalablement identifiés sur le marché primaire et le marché gris (dans le monde financier, c’est un marché non officiel, de gré à gré, qui permet aux investisseurs d’échanger des titres avant leur cotation en Bourse, ndlr) comme ayant les capacités financières de répondre à l’offre.

Depuis que les résultats de cette opération ont été rendus publics, les analystes sont tous d’accord que le coût de cet emprunt est très élevé, avec un taux d’intérêt à deux chiffres. Partagez-vous cette analyse ?

D’après ce que nous savons à ce stade, effectivement, le premier Eurobond du Cameroun de 2015 était rémunéré à 9,50% et le deuxième de 2021 l’était à 5,95 %. Pourtant, sur cette dernière opération de 2024, il ne faut pas oublier que les conditions du marché financier international sont plus ou moins rigides pour tout le monde. Mais aussi, la notation du Cameroun en monnaies étrangères sur les dettes de long terme selon des agences de notation se présente en B ou B- selon les cas. Pourquoi le Cameroun n’a pas renoncé ? L’urgence peut-être… Selon toutes les évidences, le Cameroun ne prendrait pas plaisir à payer fort une dette si la liberté lui était totalement offerte. L’obligation de liquider la dette intérieure qui se présente déjà sous forme d’arriérés comme indiqué plus haut pouvait être soldée lentement, sauf que le Fonds Monétaire International aurait recommandé un apurement plus urgent pour le bien des finances publiques. Donc, voilà la lecture qui peut justifier cette posture du Cameroun sur cette opération.

Certaines sources parlent des conditions particulières du marché pour justifier cet emprunt. Quelles sont-elles à votre avis ?

 Les conditions de marché pour les prêts des Etats africains en matière d’Eurobond sont un peu plus difficiles depuis au moins deux à trois ans. Le lien peut être établi avec la sortie de la pandémie de Covid-19 qui, si elle n’a pas été ressentie en interne, elle a été ressentie sur les marchés internationaux. On peut également invoquer la guerre en Ukraine qui est loin d’avoir livré son dernier chapitre ou encore la hausse des taux d’intérêt dans les grandes puissances comme les Etats-Unis. La situation des monnaies locales en difficulté est aussi un facteur pouvant susciter de la méfiance auprès des investisseurs qui peuvent se montrer intéressés par les actifs des économies émergentes. Ils peuvent se dire que leurs placements seraient trop risqués. Mais, pour le cas particulier du Cameroun, il faut indiquer que les investisseurs tiennent également compte de l’encours des obligations déjà en circulation et dont l’émetteur est le Cameroun pour se faire une idée.

Avec les notes relativement bonnes attribuées au Cameroun ces dernières semaines par les agences de notation financière, il n’était pas vain d’espérer des taux d’intérêt moins élevés. Etes-vous d’accord avec cette analyse ?

Pour des raisons déjà invoquées, on ne peut pas corréler le taux d’intérêt de plus de 10% de cette opération uniquement à la notation financière récente du Cameroun par Standard & Poor ou Fitch. Et même, il faut relativiser, vous le dites vous-même, les notations à considérer pour cet Eurobond ne sont pas celles globales, mais plutôt celles liées à l’endettement en devises étrangères. Sur ce point, il me souvient qu’en mai dernier, Fitch a bien confirmé la note de défaut d’émetteur à long terme en devises étrangères du Cameroun à « B » avec une perspective négative. En dernière analyse, la réponse doit également être recherchée sur le fait que les rendements des obligations en dollars du Cameroun arrivant à échéance en novembre 2025 ont baissé de 36 points de base quelques jours avant l’émission, pour s’échanger à 10,53%, le niveau le plus bas depuis plus de deux mois.

Avec cet emprunt, le Cameroun ne fait-il pas une entorse à sa politique de réduction des emprunts de type non concessionnels suggérée par le fmI dans le cadre de leur programme économique et financier commun ?

Avec une rémunération de 10,75% le dernier Eurobond de l’Etat camerounais est tout sauf «concessionnel». Si le FMI lui suggère des emprunts de type non concessionnels, il faut aussi dire que le même FMI peut comprendre exceptionnellement ses « débiteurs ». Si l’on se réfère à la position officielle du FMI en juin dernier, le Cameroun peut se permettre une marge de manœuvre tant « la mise en œuvre du programme appuyé par la facilité élargie de crédit est globalement conforme aux attentes. [Même s’] Il convient de poursuivre les efforts pour accélérer la réforme de la gestion des finances publiques, favoriser la transformation structurelle»

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Pr. Aboya Manassé Endong : « À Monsieur Abdouraman, je lui conseille de consulter un exorciste »

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Pr. Aboya Manassé Endong : « À Monsieur Abdouraman, je lui conseille de consulter un exorciste »
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Le débat dominical sur Vision4 était riche en arguments, apportés par le professeur éminent d’une part et d’autres acteurs du football camerounais d’autre part. Au centre de la discussion se trouvait le conflit Fécafoot-Minsep, qui fait d’ailleurs la Une de l’actualité au Cameroun. Ce dimanche, Abdouraman Hamadou Baba, ancien membre de la Fécafoot, qui dépeint la gestion de la Fédé par Samuel Eto’o sous un jour très négatif, était face à Aboya Manassé Endong qui voit plutôt le contraire.

Après des échanges d’arguments, ce dernier a clairement demandé à Abdouraman Baba d’aller consulter un exorciste car Abdouraman Baba reste catégorique sur le fait que l’exécutif de Tsinga est à revoir. « Il y a une armée de haine qui s’est créée. Des gens sont payés pour venir sur les plateaux insulter Samuel Eto’o. Ça va dans tous les sens… À Monsieur Abdouraman, je lui conseille de consulter un exorciste », a conseillé l’universitaire.

Depuis le début de ce conflit Fécafoot-Minsep en avril dernier, avec la nomination de Marc Brys comme entraîneur des Lions Indomptables, l’opinion camerounaise est divisée. D’un côté, les défenseurs de Samuel Eto’o, surnommés les « Eglisiens », et de l’autre, les « hiboux », ou ses détracteurs.

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Des raids militaires à Bamenda avant la reprise des cours.

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Des raids militaires à Bamenda avant la reprise des cours.
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Certaines parties de Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest, ont fait l'objet de raids militaires ce dimanche 8 septembre 2024.

Des sources locales ont confirmé au MMI que les quartiers de Nitop, Nobel Man, de la vieille église et de la route de Mbengwi ont été assiégés.

Les forces de sécurité selon nos sources sont descendues dans ces quartiers depuis 4 heures du matin dimanche.

« Juste dans la rue des volailles, à côté de l'église catholique, ils ont arrêté des citoyens à cause de leurs cartes d'identité », a déclaré une source à MMI.

La plupart des personnes se rendant à l'église ont vu leurs programmes modifiés car la route derrière la morgue de l'hôpital régional de Bamenda a été bloquée par des éléments de l'unité mobile d'intervention de la police.

L'administration n'a avancé aucune raison pour justifier cette opération de sécurité.

La tension est palpable à Bamenda comme partout ailleurs dans les régions anglophones en crise alors que la nouvelle année scolaire devrait débuter le lundi 9 septembre.

Les séparatistes armés qui luttent pour créer un État appelé Ambazonia ont déclaré un confinement de deux semaines dans les deux régions à partir du lundi 9 septembre pour empêcher la reprise des cours.

Les deux semaines de confinement ont été critiquées de tous côtés comme un obstacle à l’éducation des enfants.

Kate Bih a contribué à ce rapport.

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Cyrine Draif : le riche parcours d’une étrangère honorée par le président Paul Biya !

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Cyrine Draif : le riche parcours d’une étrangère honorée par le président Paul Biya !
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L’ancienne responsable de la société OLA Energy a bénéficié d’une reconnaissance venue du plus haut sommet de l’Etat le 20 mai 2024. Cette décision, est venue récompenser un travail acharné pour l’essor du secteur de l’énergie au Cameroun.  «Capacitation des managers, réformes structurelles, concept innovant des stations-services, partenariats stratégiques avec des marques de renommées internationale et nationale, dons aux populations, orphelins et couches défavorisées, scolarisation des enfants, promotion de l’excellence scolaire, la dynamique administratrice générale de OLA Energy Cameroon, a multiplié les innovations, et accompagnements divers, et les a étendu sur l’ensemble du territoire camerounais, devant un leader incontournable du secteur de l’Energie au Cameroun », a souligné le gouverneur du Littoral avant de lui décerner sa médaille.

Un parcours marqué par l’innovation et le leadership

À la tête de OLA Energy Cameroun, Cyrine DRAIF a su imprimer une dynamique d’innovation qui a transformé le paysage de la distribution de carburants et de produits énergétiques dans tout le Cameroun. Selon les mots du Gouverneur du Littoral, elle a multiplié les initiatives visant à moderniser les services offerts par son entreprise, notamment à travers des réformes structurelles et des partenariats stratégiques avec des marques de renommée mondiale.

Son approche ne se limite pas seulement aux aspects commerciaux. Sous sa direction, OLA Energy a également soutenu de nombreuses initiatives sociales. Que ce soit à travers des dons aux orphelinats et aux populations défavorisées, la scolarisation des enfants ou encore la promotion de l’excellence scolaire, Cyrine Draif a su allier responsabilité sociale et performance économique. Cette vision holistique du management a fait d’elle une figure incontournable dans le domaine de l’énergie au Cameroun.

Le rang de Chevalier de l’Ordre du Mérite, décerné à Cyrine Draif, arrive donc à point nommé. Il traduit une reconnaissance des plus hautes autorités camerounaises pour ses plus de 20 ans d’expérience et son rôle central dans le développement du secteur énergétique. Ce titre est également un encouragement pour poursuivre dans la même voie.

Remplacement et promotion au Kenya

Après plus de quatre années réussies à la tête d’OLA Energy Cameroun, Cyrine DRAIF passe le relai à Mohamed Ali Amira et est promue directrice générale des filiales kényane et ougandaise du groupe. Arrivée en novembre 2018 au Cameroun, Cyrine DRAIF a trouvé une entreprise au bord de la faillite, qui accumulait des pertes depuis des années. Mais grâce à un management visionnaire, elle a su redresser la barre. Restructuration, optimisation des coûts, renégociations réussies avec l’État pour recouvrer des créances, expansion du réseau de stations-service, sont autant de réalisations qui ont permis à OLA Energy Cameroun de renouer avec les bénéfices dès 2022.

Outre sa médaille décernée par le Chef de l’Etat du Cameroun, Cyrine DRAIF a été récompensée en mars 2024 par le prix d’Excellence au Mérite, récompensant la meilleure dirigeante du secteur privé au Cameroun. Désormais à la tête du Kenya et de l’Ouganda, elle pourra appliquer les recettes gagnantes qui ont fait sa renommée au Cameroun.

Pour lui succéder, OLA Energy fait le pari de l’expérience avec Mohamed Ali Amira. Ingénieur de formation doté d’un riche parcours dans le secteur pétrolier, il a passé 10 ans chez le géant ExxonMobil à des postes variés avant d’officier comme directeur industriel, grossistes et lubrifiants pour Libya Oil Holdings Limited. Son dernier poste a été celui de directeur général de OLA Energy Gabon, une structure qu’il a rejointe en 2019.

OLA Energy : tout savoir sur une des entreprises les plus connues du secteur de l’énergie en Afrique

Spécialisée dans la distribution de carburants, lubrifiants et gaz de pétrole liquéfié (GPL), OLA Energy gère également un large réseau de stations-service et de terminaux de carburant. OLA Energy a été fondée en 1993 par le groupe italien Oilinvest. Elle a commencé ses activités en Égypte, avant de s’étendre à d’autres pays d’Afrique. En 2008, OLA Energy a acquis 5 filiales de Shell au Niger, au Tchad, à Djibouti, en Éthiopie et au Soudan, ainsi que 9 filiales d’ExxonMobil au Niger, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Cameroun, au Kenya, à la Réunion, en Tunisie et au Maroc. Les valeurs d’OLA Energy sont la sécurité et la santé, l’excellence du service, l’engagement envers la qualité, la responsabilité sociale et la poursuite de l’excellence.

La vision d’OLA Energy est d’être le distributeur de choix en Afrique et de contribuer à la prospérité du continent. Sa mission, «ravir ses clients en leur offrant des produits et des services de haute qualité, grâce à des équipes motivées et des partenariats précieux, tout en assurant une croissance et des retours sur investissement satisfaisants pour toutes les parties prenantes », lit-on dans son site web.

L’engagement social n’est pas en reste. OLA Energy s’engage également à contribuer au développement social et économique des communautés où elle opère. Elle soutient des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’environnement et de la culture. C’est d’ailleurs grâce à ce volet que Cyrine Draif s’est illustré auprès des autorités camerounaises, comme une actrice sociale de référence.

ola energy kairouan

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