Originaire de Louga, dans le nord du Sénégal, Gaston Mbengue a débuté comme vendeur de prêt-à-porter avant de se lancer dans l’organisation de combats de lutte pour soutenir financièrement le club de football de sa ville natale, le Ndiambour. Ce virage vers la lutte sénégalaise l’a conduit à révéler des talents majeurs tels que Tyson, Yékini, Balla Gaye 2, Modou Lo, entre autres. Son charisme et son sens des affaires ont permis d’attirer des millions de francs CFA en organisant des combats spectaculaires, faisant de lui une figure incontournable du sport sénégalais.
Gaston Mbengue était également le frère d’Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT). Sa disparition laisse un vide immense dans le monde de la lutte sénégalaise, un domaine déjà en proie à des crises persistantes, notamment en raison de la fuite des principaux sponsors. Sous l’impulsion du défunt Gaston Mbengue, les promoteurs réussissaient à maintenir l’activité grâce au soutien de responsables politiques souvent désignés comme parrains des galas de lutte. Cependant, cette tradition semble s’essouffler sous les nouvelles autorités politiques.
Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, a d’ailleurs annoncé quelques temps après la prise du pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, que le gouvernement ne parrainerait plus « ni combat de lutte, ni match de football ».
Plusieurs personnalités ont rendu hommage à Gaston Mbengue. L’ancienne Première Ministre Aminata Touré l’a qualifié de « véritable entrepreneur sportif qui a beaucoup contribué à l’essor de notre sport national ». De son côté, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, a salué cette « figure emblématique de la lutte sénégalaise » pour sa « brillante contribution à l’expansion de notre sport traditionnel ».
Une longue bataille contre la maladie
Si la nature de sa maladie n’a jamais été rendue publique, il est cependant connu que Gaston Mbengue a lutté de nombreuses années contre cette dernière. Aliou Gueye, proche compagnon de Mbengue depuis 2005, avait relevé dans la foulée de son décès, qu’il s’est battu jusqu’aux derniers instants. « Je me rappelle, j’étais parti en France mais pas à cause de la maladie parce que je ne savais pas qu’il était malade. D’ailleurs, quand sa famille m’a vu, elle était étonnée. Les médecins qui le suivaient ont été d’ailleurs étonnés », a-t-il confié.
En 2023, le concerné lui-même avait relaté sa souffrance alors qu’il était hospitalisé en France. « Je suis resté 5 mois sans pouvoir marcher, je pensais que j’allais être paralysé. Dans le coma en France où j’ai subi une opération, certains ont même annoncé ma mort. Mais ils ont oublié que c’est un domaine qui appartient à Dieu… », avait-il confié. « Mais Al Hamdiloulah, je me sens mieux. Je suis resté 5 mois sans pouvoir marcher, je pensais que j’allais être paralysé », répétait-il, témoignant ainsi de sa résilience face à l’adversité. »
Le décès de Gaston Mbengue marque la fin d’une ère pour la lutte sénégalaise. Son héritage du reste, perdurera dans les souvenirs à travers les nombreux lutteurs qu’il a découverts et les spectacles mémorables qu’il a organisés.
