Le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji a coordonné ce 17 septembre le départ de l’assistance humanitaire du chef de l’Etat vers les sinistrés des inondations de Yagoua.

22 camions chargés de produits de première nécessité, du matériel de couchage, des produits alimentaires ont pris ce jours la direction de la région de l’Extrême-Nord. Selon le ministre de l’Administration territoriale, 12 camions iront jusqu’à Maroua, capitale régionale de l’Extrême-Nord, tandis que 10 autres prenons la direction de Yagoua dans le Mayo-Danay. Les 22 camions ont chargé ce mardi au Boulevard du 20 mai. 10 autres Camions chargés sont stationnés et en attente à Maroua.

Le ministre de l’Administration territoriale qui est aussi attendu dans l’Extrême-Nord précise que la cargaison constitue l’assistance humanitaire du chef de l’Etat au profit des sinistrés des inondations. La distribution des produits pourrait commencer vendredi prochain sur le terrain. Par ailleurs, Paul Atanga Nji déclare qu’en plus des 350 millions initiaux, le président de la république a débloqué 1 milliard 300 millions de plus pour la réponse d’urgence à la catastrophe. En tout, ce sont 1 milliard 650 millions de francs Cfa que le chef de l’Etat mobilise pour venir en aide aux victimes des inondations dans l’Extrême-Nord.

Le bilan de la première semaine de cours est contenu dans une communication de l’Assemblée régionale du Nord-Ouest.

Depuis la rentrée scolaire du 9 septembre dernier, 12 000 élèves ont répondu présent dans la région du Nord-Ouest en crise. Les chiffres transmis à l’Assemblée régionale par le délégué régional des Enseignements secondaires pour le Nord-Ouest présentent des différences selon les départements. La circonscription départementale qui tient le haut du pavé est le Donga-Mantung avec 7 000 élèves présents dans les salles de classe. Au bas de l’échelle se trouve le département de la Momo avec zéro élève pointé. Le département du Ngoketunjia enregistre deux élèves. L’année dernière, la région a enregistré plus de 84 000 élèves inscrits.

Le délégué régional des Enseignements secondaires explique les disparités observées entre les départements par la persistance des tensions sociopolitiques et exigences des combattants séparatistes. Ces derniers ont par exemple voulu imposer la fermeture de tous les établissements scolaires de la région depuis 2017. Même s’ils n’ont pas réussi à mettre en œuvre cette décision, leurs exactions entrainent des effets néfastes. Des attaques ciblant les élèves, enseignants et établissements scolaires ont conduit à la fermeture de 2 875 écoles sur les 6 970 fonctionnelles.

Par ailleurs, selon l’Organisation des nations unies, la crise des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a privé 780 000 enfants du droit à l’éducation. Les espoirs de la communauté éducative nationale et régionale sont que la situation redevienne à la normale pour que tous les enfants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest regagnent les salles de classe. Et pour cela, les armes doivent reculer et laisser place aux stylos et cahiers.

Le chiffre est du ministre de l’Administration territoriale. Paul Atanga Nji réagit aux critiques des Camerounais sur l’insuffisance des 350 millions débloqués par le chef de l’Etat pour soutenir les sinistrés.

Le ministre de l’Administration territoriale explique que le gouvernement a déjà débloqué plus 1,6 milliard de francs Cfa en vue de répondre à l’urgence née des inondations dans l’Extrême-Nord. Sur les antennes de la Crtv dimanche dernier, Paul Atanga Nji a tenté une explication des initiatives gouvernementales en vue d’assister les populations sinistrées. Selon le membre du gouvernement, les 350 millions que le chef de l’Etat a instruit de débloquer constituent les secours d’urgence, un volet de la gestion des catastrophes. L’enveloppe est destinée aux personnes directement impactées par les inondations.

En dehors de cet argent, toujours selon le ministre, le gouvernement se mobilise pour résoudre d’autres problèmes consécutifs aux inondations. C’est le cas des travaux de reconstruction du pont sur le fleuve Danay qui s’est effondré. C’est aussi le cas du renforcement des digues dont les montants en vue des travaux ont été « clairement débloqués ». Tous ces efforts du gouvernement vont au-delà des 350 millions de francs Cfa annoncés vendredi dernier et fortement critiqués par les Camerounais.

En effet, en déclarant au cours d’une conférence de presse que le chef de l’Etat a instruit le déblocage de ce montant en faveur des sinistrés, des critiques ont suivi. Plusieurs citoyens ont fait des sorties pour critiquer le montant en soutenant qu’il serait dérisoire face à l’ampleur de la situation. En faisant une division simple, certains ont soutenu que le chef de l’Etat a envoyé 1 750 francs CFA à chacun des 200 000 personnes impactées, alors qu’il a montré qu’il peut faire plus après le récent tremblement de terre survenu en Turquie.  Selon d’autres, les besoins n’épuisent pas souvent chaque année le budget de la direction de la protection civile nationale. Ce budget devrait pouvoir gérer l’urgence dans l’Extrême-Nord.

Par ailleurs, les deux derniers matchs des Lions indomptables à Garoua et Kampala ont coûté plus d’un milliard à l’Etat. pourquoi 350 millions pour les victimes d’une catastrophe ? se demandent encore des citoyens. Malgré tout, le ministre de l’Administration territoriale supervise ce 17 septembre 2024, le convoi à Yaoundé le départ de l’aide d’urgence du président Paul Biya vers le Mayo-Danay.