Connect with us

International

Nouvelle-Calédonie: une réforme sensible examinée au Sénat, les indépendantistes s’y opposent | TV5MONDE

Published

on

Spread the love

L’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie est entré mardi dans une nouvelle phase avec l’examen au Sénat d’une réforme constitutionnelle pour élargir le corps électoral des élections provinciales dans l’archipel, un “passage en force” selon la gauche et les indépendantistes qui réclament son retrait.

A 17.000 kilomètres de Nouméa, les sénateurs ont apporté diverses modifications au texte du gouvernement et doivent désormais l’adopter lors d’un vote solennel le 2 avril. Mais ils ont surtout tenté d’adresser un message “d’impartialité” aux Néo-Calédoniens, alors que les négociations locales entre loyalistes et indépendantistes sont au point mort dans un contexte très tendu.

Sur le volet économique, la mobilisation contre une réforme fiscale contestée se poursuit, des dépôts de carburant restent bloqués sur l’archipel et un plan de redressement d’une filière nickel en crise peine à aboutir.

Sur le volet politique, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), regroupant les mouvements indépendantistes, a “exigé” mardi “le retrait définitif du projet”, après avoir adopté une motion en ce sens lors d’un congrès samedi. Une motion de rejet déposée au Sénat par le groupe communiste a néanmoins été rejetée très largement.

Les indépendantistes demandent aussi la mise en place d’une médiation “afin de garantir l’impartialité de l’État et favoriser la reprise des discussions” sur l’avenir institutionnel de l’archipel.

“Démarche meurtrière”

La réforme constitutionnelle du gouvernement est assez restreinte au regard des enjeux locaux : elle ne vise qu’à dégeler le corps électoral des élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Calédonie, où les provinces détiennent une grande partie des compétences.

Actuellement réservées à certains natifs et aux résidents arrivés avant 1998 (accord de Nouméa) et à leurs descendants, ces élections seraient alors ouvertes aux personnes ayant au moins dix ans de résidence en Nouvelle-Calédonie.

En effet, le gel du corps électoral depuis plus de 25 ans a pour conséquence d’évincer de ces élections près d’un électeur sur cinq, ce qui ferait peser un risque d’inconstitutionnalité sur le prochain scrutin, prévu d’ici au 15 décembre.

Il faut “corriger une distorsion qui n’est pas conforme à l’exercice du droit de suffrage sur un territoire de la République”, a insisté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a multiplié les déplacements sur place.

“Ce projet de loi confirme l’adage +diviser pour mieux régner+”, s’est indigné le sénateur indépendantiste Robert Xowie, dénonçant “une démarche meurtrière” et “colonialiste”, ainsi qu’un “passage en force” du gouvernement.

“Je suis petit-fils de colonisé, ce n’est pas à moi que vous allez faire le coup de la colonisation”, lui a rétorqué M. Darmanin, assurant que le gouvernement “ne forcera pas la main des partis”.

Impartialité

Le Sénat a tout de même voulu s’en assurer en adoptant plusieurs amendements remodelant le texte gouvernemental avec un objectif: favoriser le dialogue.

Ainsi, un mécanisme a été voté pour permettre la suspension de cette réforme constitutionnelle si un accord survient jusqu’à 10 jours avant les prochaines élections provinciales, alors que le gouvernement fixait un “ultimatum” au 1er juillet.

“Nous faisons tout pour préserver les chances d’un accord avant les élections et, à défaut, pour qu’il puisse se nouer après”, assure le rapporteur Philippe Bas (Les Républicains), qui a parfois suscité l’agacement de Gérald Darmanin, opposé à la plupart des retouches du Sénat.

Mais la majorité sénatoriale, une alliance de la droite et du centre, a tout de même approuvé le dégel du corps électoral, mesure centrale de la révision.

Au-delà des aspects techniques, plusieurs parlementaires ont insisté sur l’importance que le Parlement reste “impartial”.

“Nous avons besoin d’une initiative politique” pour favoriser un accord, a insisté le centriste Philippe Bonnecarrère, faisant écho aux demandes de médiation des mouvements indépendantistes. “Le Sénat aura son rôle à jouer pour mettre tout le monde autour de la table”, a voulu croire le sénateur non-indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, Georges Naturel.

“La seule intervention urgente de l’Etat attendue de tous en Nouvelle-Calédonie, c’est un plan de sauvetage économique”, a renchéri la socialiste Corinne Narassiguin.

Pour aboutir, le texte devra être adopté à l’identique à l’Assemblée nationale avant d’être soumis à tous les parlementaires réunis en Congrès, où une majorité des trois cinquièmes sera nécessaire.

Click to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

International

Attaque d’un fourgon pénitentiaire: hommage dans l’Eure, poursuite du blocage des prisons vendredi | TV5MONDE

Published

on

Spread the love

L’enquête avance pour retrouver le commando qui a attaqué un fourgon pénitentiaire, tuant deux agents et en blessant trois autres pour faire évader un multirécidiviste, a assuré Gérald Darmanin jeudi, qui participe aux côtés notamment d’Eric Dupond-Moretti à l’hommage aux deux victimes dans l’Eure.

L’intersyndicale de l’administration pénitentiaire a appelé pour sa part à poursuivre vendredi les blocages des prisons, les réponses du gouvernement à ses revendications comportant selon elle “trop de conditionnel”, a indiqué à l’AFP Wilfried Fonck, du syndicat UFAP-UNSA-Justice.

Choqués par le meurtre de deux de leurs collègues, abattus mardi matin dans le guet-apens au péage d’Incarville (Eure), les agents pénitentiaires ont entamé mercredi un mouvement de blocage des établissements pour “maintenir la pression” sur le gouvernement.

Leurs représentants syndicaux ont été reçus mercredi à Paris par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui a pris plusieurs engagements. Mais ils exigeaient un accord écrit, qui a leur été transmis jeudi matin.

Ce “relevé de décisions” prévoit notamment de doter les agents d’armes longues, en plus des actuelles armes de poing, lors des transferts et de limiter les extractions les plus dangereuses, en ayant recours à la visioconférence ou au déplacement des magistrats en prison.

“L’accueil des annonces est mitigé localement, ça ne semble pas suffisant pour l’instant et nous sommes méfiants”, a confié Loïc Boyer, responsable du syndicat FO justice à Caen.

Pour Ludovic Motheron, responsable CGT pénitentiaire en Nouvelle-Aquitaine, il n’y a encore “rien de concret”. “Ils nous ont promis quelques petits trucs pour essayer de faire baisser un peu la pression” mais rien d’immédiat, et au centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan (Landes), “on a durci le mouvement”, a-t-il déclaré.

“Pensées les plus émues”

Dans le petit village normand d’Incarville (Eure), secoué mardi par l’attaque mortelle menée par le commando lourdement armé à la barrière de péage toute proche, un recueillement silencieux, avec dépôt de gerbe, s’est déroulé vers 18H00, réunissant environ 500 personnes, a constaté l’AFP.

“Nous sommes tous réunis en cette fin d’après-midi pour rendre un hommage aux deux agents pénitentiaires, sauvagement assassinés il y a deux jours au péage d’Incarville, dans les conditions que vous connaissez”, a déclaré le maire de la commune, Patrick Maugars.

“Nos pensées les plus émues vont aujourd’hui à leurs familles. Nous pensons également aux trois agents pénitentiaires gravement blessés”, a-t-il ajouté, avant une minute de silence.

Les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de la Justice Eric Dupond-Moretti et de la Défense Sébastien Lecornu, y ont participé.

MM. Darmanin et Lecornu ont annoncé se rendre ensuite à la brigade de gendarmerie de Louviers (Eure), voisine d’Incarville, pour s’entretenir avec les fonctionnaires “intervenus en premier sur les lieux de l’embuscade meurtrière du péage”.

Quelque “350 enquêteurs” sont mobilisés sur la piste des auteurs de l’attaque sanglante et du détenu en fuite, Mohamed Amra, et “ils avancent très bien” dans leurs investigations, a affirmé M. Darmanin sur France 2.

Une perquisition a eu lieu mercredi à Evreux (Eure) dans le cadre de cette enquête, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP, sans plus de précisions.

La traque s’organise aussi au-delà des frontières, avec une notice rouge émise par Interpol à la demande des autorités françaises pour localiser l’évadé au cas où ce dernier serait parvenu à quitter le pays.

Le casier judiciaire de Mohamed Amra, 30 ans, porte 13 mentions. Il était détenu depuis janvier 2022 à la maison d’arrêt d’Evreux en exécution de plusieurs peines, notamment pour extorsion et violence avec arme.

Selon une source proche du dossier, il est aussi impliqué dans des trafics de stupéfiants, soupçonné d’avoir commandité des meurtres liés à ces trafics.

Des vidéos de cette attaque spectaculaire ont été diffusées sur les réseaux sociaux et Gérald Darmanin a fait savoir qu’il avait saisi la justice pour qu’elle enquête sur la fuite de ces images.

bur-cor-ban-mac-mb/all/gvy

Continue Reading

International

Inondations dans le Pas-de-Calais: ‘beaucoup reste à faire’, reconnaît Attal | TV5MONDE

Published

on

Spread the love

Le Premier ministre Gabriel Attal, en visite vendredi dans le Pas-de-Calais pour le suivi des inondations qui ont frappé le département à partir de novembre, a reconnu vendredi qu’il restait “beaucoup de choses à faire”, notamment dans les actions pour éviter qu’elles ne se reproduisent.

“Il y a des choses qui ont été faites” mais “il reste beaucoup de choses à faire”, a-t-il insisté lors de cette brève visite avec des élus et des sinistrés, sa quatrième dans le département depuis les inondations.

Dans un entretien à la Voix du Nord publié jeudi, il avait annoncé que 47 millions d’euros du fonds de solidarité européen seraient consacrés au Pas-de-Calais.

Depuis novembre, le département a été touché par plusieurs épisodes de crues violents qui ont laissé des milliers d’habitants sinistrés.

“On est engagé dans une véritable course contre la montre pour éviter qu’à l’automne prochain se reproduisent les événements qu’on a connus à l’automne dernier et en début d’année”, a souligné le Premier ministre vendredi.

Au-delà des 400 opérations de travaux d’urgence menées depuis janvier, curages de cours d’eau notamment, une liste d’une centaine de “travaux structurants” pour la gestion de l’eau a été annoncée et d’autres suivront “rapidement”, a-t-il assuré. L’Etat doit verser 70 millions d’euros pour financer ces travaux.

“Évidemment que le réchauffement climatique est là (…) et que les inondations que vous avez vécues ici sont un des impacts les plus éclatants”, a estimé M. Attal. Mais “on ne peut pas dire à nos concitoyens qu’on ne pourra pas les protéger sinon il faut leur dire de déménager”, ce que le gouvernement souhaite limiter “au maximum”, a-t-il poursuivi.

“Pour nous, la souffrance est quotidienne, on ne peut pas dire que ça va assez vite”, a confié à l’AFP un sinistré, Jean-François Ghillebaert, tout en reconnaissant une “réelle volonté d’action” du gouvernement.

Relogé depuis la mi-novembre à la suite de l’inondation de sa maison de Blendecques, il attend qu’elle soit rachetée par l’Etat mais ne sait pas pour quel montant.

Avec les autes habitants de son quartier, décrit comme “condamné” par les autorités, “on est les premiers déplacés climatiques du 62”, résume-t-il.

Continue Reading

International

A Matignon, la marge réduite de Gabriel Attal | TV5MONDE

Published

on

Spread the love

De la campagne des européennes où il est entré à reculons, au dossier calédonien qui échappe en partie à Matignon, le tout dans l’ombre d’un président omniprésent, Gabriel Attal peine à occuper son espace à la tête du gouvernement.

Le Premier ministre n’a plus vraiment la main sur la Nouvelle-Calédonie, historiquement gérée pourtant depuis la rue de Varenne, mais pilotée depuis 2020 et le départ d’Edouard Philippe par le ministère de l’Intérieur et des Outremer, sous la tutelle de l’Élysée.

Certes depuis le retour des violences cette semaine dans l’archipel, Gabriel Attal coordonne la crise en cellule “interministérielle”.

Mais difficile pour lui d’entrer de plain-pied dans ce dossier si complexe et éruptif, même si trois de ses prédécesseurs – Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls et Edouard Philippe – l’avaient pressé début mai, avant l’explosion, de monter au front.

“Le pilotage par le Premier ministre est considéré par les différentes parties comme une garantie”, car c’est un “plus haut niveau” que l’Intérieur et il a une “dimension interministérielle”, ce qui permet d’aborder l’ensemble des questions, y compris économiques et sociales, explique Jean-Marc Ayrault.

Gabriel Attal apporte “une neutralité et une virginité” dans un dossier où “il faut prendre le temps de dialoguer” comme il l’a fait sur d’autres sujets, plaide un conseiller de l’exécutif.

Interventionnisme

En 1988, quand Michel Rocard forge avec les parties calédoniennes les Accords de Matignon, il a effectivement “le temps pour lui et l’espace politique” permis par le président François Mitterrand pour mener les négociations, relève l’historien Jean Garrigues.

Mais pour un Gabriel Attal nommé en janvier, “la fenêtre de tir est très étroite” du fait du délai fixé par Emmanuel Macron à fin juin pour valider la réforme électorale contestée, note l’auteur de “Elysée contre Matignon, de 1958 à nos jours”, paru en 2022 (éditions Tallandier).

L’ombre tutélaire du président est aussi toujours là. Emmanuel Macron a chargé son Premier ministre d’inviter les parties prenantes pour relancer le dialogue… tout en conviant personnellement, en vain, les forces politiques locales à une visioconférence.

Emmanuel Macron “veut toujours être en contrôle” et “présidentialiser tous les sujets, tous les problèmes”, relève M. Garrigues qui date cet interventionnisme de Nicolas Sarkozy, quand il réduit son Premier ministre François Fillon au rang de “collaborateur”.

Illustration encore avec les élections européennes: le chef de l’Etat a demandé à Gabriel Attal de débattre avec la tête de liste du Rassemblement national Jordan Bardella. Mais quand la date du 23 mai est annoncée, des proches du président laissent filtrer dans la presse qu’il pourrait, lui-même, être tenté par un face-à-face avec Marine Le Pen.

“Coût politique énorme”

Entravé en outre dans son action par une majorité relative à l’Assemblée nationale, Gabriel Attal a-t-il vraiment envie de s’impliquer ?

Il est entré dans la campagne des européennes sur la pointe de pieds, sans mentionner l’Europe à la foire aux bulots de Pirou (Manche), où il a multiplié les selfies. Est-il en campagne pour lui-même ? “Je suis Premier ministre et le cœur de ma mission, c’est de répondre aux préoccupations des Français”, dit-il.

Gabriel Attal est en fait “plus que jamais” candidat à la présidentielle de 2027, estime un ministre, relevant que “toutes les catégories de population sont contentes de le voir”.

L’Elysée s’agace alors, et en déplacement à Beaugency (Loiret), il change de braquet: “Ce qui se joue le 9 juin est absolument majeur”, lance-t-il.

Mais avec des sondages qui donnent l’extrême droite largement victorieuse, il ne souhaite peut-être pas payer le “coût politique énorme” d’une défaite en s’exposant largement, avance un député de la majorité.

Un ténor de la majorité se désespère, lui, de l’affaiblissement supposé de Matignon, consacré par la nomination de M. Attal.

“Il va faire un bon débat contre Bardella”. Mais pour le reste, “on ne peut pas exercer ces fonctions sans expérience”, considère-t-il.

Acide, un proche du président résume: “Il donne des gages sur ce que le président lui demande, pour le reste il s’occupe de lui, de son image”.

Continue Reading

Trending