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En congrès à Dunkerque, la FNSEA attend encore du concret pour les agriculteurs | TV5MONDE

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Le puissant syndicat agricole FNSEA, qui ouvre mercredi la séquence publique de son 78e congrès à Dunkerque (Nord), appelle le gouvernement à agir encore plus vite et plus concrètement dans les fermes pour sortir la profession d’une crise hors norme.

L’exécutif a déjà fait beaucoup de concessions après les actions virulentes menées par des agriculteurs à partir de mi-janvier, depuis la suspension du plan visant à réduire les pesticides à des aides d’urgence à l’élevage et à l’agriculture bio en passant par la limitation des recours contre les “bassines”.

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, qui doit s’exprimer jeudi au congrès, s’attend à un accueil “tonique” mais espère pouvoir “répondre à la crise et à la colère” exprimée par la profession depuis plusieurs mois en détaillant un calendrier du gouvernement sur les mesures âprement négociées.

Un projet de loi d’orientation agricole, en préparation depuis plus d’un an, sera finalement présenté en Conseil des ministres le 3 avril. A la demande expresse de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, ce texte reconnaît notamment l’agriculture “comme un intérêt général majeur de la nation française”.

“Ca avance”, a reconnu Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, sur RTL mardi. Mais depuis la levée des barrages le 31 janvier, “il a fallu presque deux mois pour qu’on bouge sur différentes propositions”, a-t-il déploré.

Le décalage entre les annonces et leur traduction sur le terrain suscite chez les agriculteurs de la frustration, et une défiance à l’égard de la parole politique.

Le 19 mars, le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau avait présenté au Premier ministre Gabriel Attal “cinq blocs” sur lesquels le gouvernement n’était pas “au bon rythme”: le plan de soutien à l’élevage, la question de l’eau et des pesticides, la compétitivité via des mesures fiscales notamment, la trésorerie et les retraites.

“On ne désarme pas tant qu’on ne constate pas concrètement que les choses se mettent en place dans les exploitations”, a répété Arnaud Rousseau dans un entretien à La Voix du Nord publié mardi.

“Complaisance”

Il faut “un peu de bon sens” pour “ramener (la) confiance dans les fermes”, a abondé Luc Smessaert. “Arrêter de tailler la haie le 15 mars, ce n’est pas possible quand on n’a pas pu le faire cet hiver, normer le tas de fumier à 2 mètres 50, c’est juste une aberration.”

Le ministère de l’Agriculture a bien décidé d’autoriser, à titre exceptionnel, la taille des haies jusqu’au 15 avril dans les zones touchées par les intempéries. Encore insuffisant visiblement pour des agriculteurs, qui réclament des mesures de simplification plus pérennes.

Des concessions ont aussi été obtenues au niveau européen.

Les Vingt-Sept ont ainsi approuvé mardi une révision de la Politique agricole commune proposée par la Commission, détricotant les règles environnementales sur les jachères obligatoires, les haies ou les contrôles sur les exploitations.

Les associations de protection de la nature sont consternées.

“Ces renoncements sont non seulement sidérants et gravissimes sur le fond, mais ils sont également brutaux et inédits sur la forme: pour la première fois, l’UE décide arbitrairement d’abandonner brusquement des dispositifs qui avaient pourtant fait l’objet de trois ans de négociation fine et complexe”, a ainsi déploré Agir pour l’environnement dans un communiqué mardi.

“La France achète sa paix agricole en sacrifiant l’environnement”, estime l’organisation qui voit dans le “téléscopage” de la décision des Etats membres et le congrès de la FNSEA “un aveu de complaisance envers l’aile la plus cynique et affairiste de la profession agricole”.

Marc Fesneau saura-t-il convaincre les agriculteurs de ne pas ressortir les tracteurs? L’état-major de la FNSEA, accompagné de celui des Jeunes agriculteurs, a en tout cas multiplié les échanges avec l’exécutif, laissant souvent à l’écart les autres syndicats agricoles, prompts à accuser l’organisation de “cogestion” avec l’exécutif.

Des critiques qui peuvent faire mouche à l’approche des prochaines élections professionnelles, début 2025. La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, s’est montrée particulièrement combative lors de la mobilisation des agriculteurs.

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Attaque d’un fourgon pénitentiaire: hommage dans l’Eure, poursuite du blocage des prisons vendredi | TV5MONDE

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L’enquête avance pour retrouver le commando qui a attaqué un fourgon pénitentiaire, tuant deux agents et en blessant trois autres pour faire évader un multirécidiviste, a assuré Gérald Darmanin jeudi, qui participe aux côtés notamment d’Eric Dupond-Moretti à l’hommage aux deux victimes dans l’Eure.

L’intersyndicale de l’administration pénitentiaire a appelé pour sa part à poursuivre vendredi les blocages des prisons, les réponses du gouvernement à ses revendications comportant selon elle “trop de conditionnel”, a indiqué à l’AFP Wilfried Fonck, du syndicat UFAP-UNSA-Justice.

Choqués par le meurtre de deux de leurs collègues, abattus mardi matin dans le guet-apens au péage d’Incarville (Eure), les agents pénitentiaires ont entamé mercredi un mouvement de blocage des établissements pour “maintenir la pression” sur le gouvernement.

Leurs représentants syndicaux ont été reçus mercredi à Paris par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui a pris plusieurs engagements. Mais ils exigeaient un accord écrit, qui a leur été transmis jeudi matin.

Ce “relevé de décisions” prévoit notamment de doter les agents d’armes longues, en plus des actuelles armes de poing, lors des transferts et de limiter les extractions les plus dangereuses, en ayant recours à la visioconférence ou au déplacement des magistrats en prison.

“L’accueil des annonces est mitigé localement, ça ne semble pas suffisant pour l’instant et nous sommes méfiants”, a confié Loïc Boyer, responsable du syndicat FO justice à Caen.

Pour Ludovic Motheron, responsable CGT pénitentiaire en Nouvelle-Aquitaine, il n’y a encore “rien de concret”. “Ils nous ont promis quelques petits trucs pour essayer de faire baisser un peu la pression” mais rien d’immédiat, et au centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan (Landes), “on a durci le mouvement”, a-t-il déclaré.

“Pensées les plus émues”

Dans le petit village normand d’Incarville (Eure), secoué mardi par l’attaque mortelle menée par le commando lourdement armé à la barrière de péage toute proche, un recueillement silencieux, avec dépôt de gerbe, s’est déroulé vers 18H00, réunissant environ 500 personnes, a constaté l’AFP.

“Nous sommes tous réunis en cette fin d’après-midi pour rendre un hommage aux deux agents pénitentiaires, sauvagement assassinés il y a deux jours au péage d’Incarville, dans les conditions que vous connaissez”, a déclaré le maire de la commune, Patrick Maugars.

“Nos pensées les plus émues vont aujourd’hui à leurs familles. Nous pensons également aux trois agents pénitentiaires gravement blessés”, a-t-il ajouté, avant une minute de silence.

Les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de la Justice Eric Dupond-Moretti et de la Défense Sébastien Lecornu, y ont participé.

MM. Darmanin et Lecornu ont annoncé se rendre ensuite à la brigade de gendarmerie de Louviers (Eure), voisine d’Incarville, pour s’entretenir avec les fonctionnaires “intervenus en premier sur les lieux de l’embuscade meurtrière du péage”.

Quelque “350 enquêteurs” sont mobilisés sur la piste des auteurs de l’attaque sanglante et du détenu en fuite, Mohamed Amra, et “ils avancent très bien” dans leurs investigations, a affirmé M. Darmanin sur France 2.

Une perquisition a eu lieu mercredi à Evreux (Eure) dans le cadre de cette enquête, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP, sans plus de précisions.

La traque s’organise aussi au-delà des frontières, avec une notice rouge émise par Interpol à la demande des autorités françaises pour localiser l’évadé au cas où ce dernier serait parvenu à quitter le pays.

Le casier judiciaire de Mohamed Amra, 30 ans, porte 13 mentions. Il était détenu depuis janvier 2022 à la maison d’arrêt d’Evreux en exécution de plusieurs peines, notamment pour extorsion et violence avec arme.

Selon une source proche du dossier, il est aussi impliqué dans des trafics de stupéfiants, soupçonné d’avoir commandité des meurtres liés à ces trafics.

Des vidéos de cette attaque spectaculaire ont été diffusées sur les réseaux sociaux et Gérald Darmanin a fait savoir qu’il avait saisi la justice pour qu’elle enquête sur la fuite de ces images.

bur-cor-ban-mac-mb/all/gvy

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Inondations dans le Pas-de-Calais: ‘beaucoup reste à faire’, reconnaît Attal | TV5MONDE

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Le Premier ministre Gabriel Attal, en visite vendredi dans le Pas-de-Calais pour le suivi des inondations qui ont frappé le département à partir de novembre, a reconnu vendredi qu’il restait “beaucoup de choses à faire”, notamment dans les actions pour éviter qu’elles ne se reproduisent.

“Il y a des choses qui ont été faites” mais “il reste beaucoup de choses à faire”, a-t-il insisté lors de cette brève visite avec des élus et des sinistrés, sa quatrième dans le département depuis les inondations.

Dans un entretien à la Voix du Nord publié jeudi, il avait annoncé que 47 millions d’euros du fonds de solidarité européen seraient consacrés au Pas-de-Calais.

Depuis novembre, le département a été touché par plusieurs épisodes de crues violents qui ont laissé des milliers d’habitants sinistrés.

“On est engagé dans une véritable course contre la montre pour éviter qu’à l’automne prochain se reproduisent les événements qu’on a connus à l’automne dernier et en début d’année”, a souligné le Premier ministre vendredi.

Au-delà des 400 opérations de travaux d’urgence menées depuis janvier, curages de cours d’eau notamment, une liste d’une centaine de “travaux structurants” pour la gestion de l’eau a été annoncée et d’autres suivront “rapidement”, a-t-il assuré. L’Etat doit verser 70 millions d’euros pour financer ces travaux.

“Évidemment que le réchauffement climatique est là (…) et que les inondations que vous avez vécues ici sont un des impacts les plus éclatants”, a estimé M. Attal. Mais “on ne peut pas dire à nos concitoyens qu’on ne pourra pas les protéger sinon il faut leur dire de déménager”, ce que le gouvernement souhaite limiter “au maximum”, a-t-il poursuivi.

“Pour nous, la souffrance est quotidienne, on ne peut pas dire que ça va assez vite”, a confié à l’AFP un sinistré, Jean-François Ghillebaert, tout en reconnaissant une “réelle volonté d’action” du gouvernement.

Relogé depuis la mi-novembre à la suite de l’inondation de sa maison de Blendecques, il attend qu’elle soit rachetée par l’Etat mais ne sait pas pour quel montant.

Avec les autes habitants de son quartier, décrit comme “condamné” par les autorités, “on est les premiers déplacés climatiques du 62”, résume-t-il.

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A Matignon, la marge réduite de Gabriel Attal | TV5MONDE

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De la campagne des européennes où il est entré à reculons, au dossier calédonien qui échappe en partie à Matignon, le tout dans l’ombre d’un président omniprésent, Gabriel Attal peine à occuper son espace à la tête du gouvernement.

Le Premier ministre n’a plus vraiment la main sur la Nouvelle-Calédonie, historiquement gérée pourtant depuis la rue de Varenne, mais pilotée depuis 2020 et le départ d’Edouard Philippe par le ministère de l’Intérieur et des Outremer, sous la tutelle de l’Élysée.

Certes depuis le retour des violences cette semaine dans l’archipel, Gabriel Attal coordonne la crise en cellule “interministérielle”.

Mais difficile pour lui d’entrer de plain-pied dans ce dossier si complexe et éruptif, même si trois de ses prédécesseurs – Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls et Edouard Philippe – l’avaient pressé début mai, avant l’explosion, de monter au front.

“Le pilotage par le Premier ministre est considéré par les différentes parties comme une garantie”, car c’est un “plus haut niveau” que l’Intérieur et il a une “dimension interministérielle”, ce qui permet d’aborder l’ensemble des questions, y compris économiques et sociales, explique Jean-Marc Ayrault.

Gabriel Attal apporte “une neutralité et une virginité” dans un dossier où “il faut prendre le temps de dialoguer” comme il l’a fait sur d’autres sujets, plaide un conseiller de l’exécutif.

Interventionnisme

En 1988, quand Michel Rocard forge avec les parties calédoniennes les Accords de Matignon, il a effectivement “le temps pour lui et l’espace politique” permis par le président François Mitterrand pour mener les négociations, relève l’historien Jean Garrigues.

Mais pour un Gabriel Attal nommé en janvier, “la fenêtre de tir est très étroite” du fait du délai fixé par Emmanuel Macron à fin juin pour valider la réforme électorale contestée, note l’auteur de “Elysée contre Matignon, de 1958 à nos jours”, paru en 2022 (éditions Tallandier).

L’ombre tutélaire du président est aussi toujours là. Emmanuel Macron a chargé son Premier ministre d’inviter les parties prenantes pour relancer le dialogue… tout en conviant personnellement, en vain, les forces politiques locales à une visioconférence.

Emmanuel Macron “veut toujours être en contrôle” et “présidentialiser tous les sujets, tous les problèmes”, relève M. Garrigues qui date cet interventionnisme de Nicolas Sarkozy, quand il réduit son Premier ministre François Fillon au rang de “collaborateur”.

Illustration encore avec les élections européennes: le chef de l’Etat a demandé à Gabriel Attal de débattre avec la tête de liste du Rassemblement national Jordan Bardella. Mais quand la date du 23 mai est annoncée, des proches du président laissent filtrer dans la presse qu’il pourrait, lui-même, être tenté par un face-à-face avec Marine Le Pen.

“Coût politique énorme”

Entravé en outre dans son action par une majorité relative à l’Assemblée nationale, Gabriel Attal a-t-il vraiment envie de s’impliquer ?

Il est entré dans la campagne des européennes sur la pointe de pieds, sans mentionner l’Europe à la foire aux bulots de Pirou (Manche), où il a multiplié les selfies. Est-il en campagne pour lui-même ? “Je suis Premier ministre et le cœur de ma mission, c’est de répondre aux préoccupations des Français”, dit-il.

Gabriel Attal est en fait “plus que jamais” candidat à la présidentielle de 2027, estime un ministre, relevant que “toutes les catégories de population sont contentes de le voir”.

L’Elysée s’agace alors, et en déplacement à Beaugency (Loiret), il change de braquet: “Ce qui se joue le 9 juin est absolument majeur”, lance-t-il.

Mais avec des sondages qui donnent l’extrême droite largement victorieuse, il ne souhaite peut-être pas payer le “coût politique énorme” d’une défaite en s’exposant largement, avance un député de la majorité.

Un ténor de la majorité se désespère, lui, de l’affaiblissement supposé de Matignon, consacré par la nomination de M. Attal.

“Il va faire un bon débat contre Bardella”. Mais pour le reste, “on ne peut pas exercer ces fonctions sans expérience”, considère-t-il.

Acide, un proche du président résume: “Il donne des gages sur ce que le président lui demande, pour le reste il s’occupe de lui, de son image”.

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