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Discrimination capillaire au travail : vers une loi en France ? | TV5MONDE

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“C’est un sujet sérieux, pas seulement une question esthétique”, estime Kenza Bel Kenadil, influenceuse aux 260 000 abonnés sur Instagram.

On m’a clairement dit : soit tu rentres chez toi t’arranger les cheveux, soit tu ne viens pas travailler. Kenza Bel Kenadil, influenceuse

Elle-même raconte avoir été “forcée” de “cacher” ses cheveux dans un chignon strict, lors d’une mission d’hôtesse d’accueil. “On m’a clairement dit : soit tu rentres chez toi t’arranger les cheveux, soit tu ne viens pas travailler”. Pour elle, cette loi permettrait au moins “d’envoyer un message et de dire à toutes ces personnes que la loi les protège sur tous les points et les autorise à se coiffer comme elles l’entendent“.

“Personne ne se dénature les cheveux uniquement pour se conformer à des critères de beauté, les discriminations capillaires impactent la confiance en soi, son identité ou encore ses racines”, insiste la jeune femme. Elle raconte également avoir une de ses connaissances “blonde” recalée d’un poste “en raison de sa couleur”.

Selon l’étude CROWN 2023 co-menée par Dove & LinkedIn sur la discrimination capillaire :

  • Les cheveux texturés sont 2,5 fois plus susceptibles d’être perçus comme étant moins professionnels.
  • Les femmes métissées/noires aux cheveux texturés sont deux fois plus susceptibles de subir des micro-agressions sur leur lieu de travail que les femmes métissées/noires ayant les cheveux lissés.
  • 2 femmes métissées/noires sur 3 modifient la texture de leur cheveux pour un entretien professionnel et parmi elles, 41% lissent leurs cheveux bouclés.
  • 54% des femmes métissées/noires pensent qu’elles ont plus de chance de réussir un entretien d’embauche en lissant leur cheveux.
  • 31% des femmes blondes se sont teintes les cheveux en brun pour paraître plus intelligentes.
    Les personnes aux cheveux roux subissent de harcèlement scolaire et professionnel lié à la couleur de leur cheveux.
  • 30% des hommes chauves ont moins de chances de progresser dans une entreprise.

Une loi pour la liberté capillaire

Initié par le député guadeloupéen Olivier Serva, membre du groupe indépendant Liot, le texte, examiné ce 28 mars 2024 à l’Assemblée nationale, a été adopté en première lecture. Il prévoit d’ajouter à la liste des discriminations passibles de sanctions pénales celles relatives à “la coupe, la couleur, la longueur ou la texture des cheveux”, en s’inspirant notamment des Etats-Unis. 

Le Sénat américain a mis en place la loi Crown pour interdire toute discrimination liée à la chevelure qu’elle soit naturelle, tressée, “locksée” ou twistée dans les lieux publics et en entreprise. Le Crown Act, qui signifie “Creating a Respectful and Open World for Natural Hair” (créer un monde respectueux et ouvert pour les cheveux naturels, traduction), a été introduit pour la première fois en Californie en janvier 2019, et promulgué six mois plus tard. Il a depuis été adopté dans 25 Etats sur 51, mais pas au niveau fédéral. 

Le port du cheveu naturel, locks, torsades, tresses, afro, roux, blond, a un lien inéluctable avec l’estime de soi. Olivier Serva, député Liot

Le parlementaire mentionne notamment les “afrodescendantes” contraintes de changer de coiffure avant un entretien, alors que “le port du cheveu naturel”, “locks, torsades, tresses, afro, roux, blond, a un lien inéluctable avec l’estime de soi”.

En France, la loi comptabilise pourtant déjà 25 motifs de discriminations au travail, comme l’âge, le sexe, ou encore l’apparence physique, dont la coiffure fait partie. Mais pour le député, les critères actuels ne suffisent pas à répondre à certaines discriminations à l’embauche. Si la loi est adoptée, la France deviendrait le tout premier pays au monde à traiter cette problématique-là au niveau national.

Un vide juridique ?

Pour certains avocats ou responsables des ressources humaines, l’utilité d’une telle loi n’est pas manifeste. La promulgation de la loi serait “symbolique” mais ne faciliterait toutefois pas les aspects juridiques. “C’est l’exemple typique d’une mauvaise idée : il n’y a pas de vide juridique”, répond à l’AFP Me Eric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail. Selon lui, le code du travail prévoit déjà que “l’apparence physique est une cause de discrimination”, même si la loi “ne prévoit pas de façon explicite la discrimination capillaire”

Ce n’est pas parce que c’est marqué noir sur blanc qu’on va avoir plus de chances devant le juge. Me Eric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail

En cas de discrimination “en raison des cheveux, d’absence de cheveux, de couleur, longueur ou apparence, je pourrais le rattacher aux textes déjà existants“, ajoute l’avocat. “Ce n’est pas parce que c’est marqué noir sur blanc qu’on va avoir plus de chances devant le juge”, parce que la question c’est plutôt de prouver “que vous êtes discriminé”, nuance-t-il.

Mais pour le député porteur du texte de loi, cette proposition ne vise pas “à rajouter de critères” mais à préciser “l’un des 25 critères présents dans la loi pénale”, défend le député Olivier Serva. Il cite notamment sur une étude menée en 2023 par une marque de produits de soins et un réseau social professionnel aux Etats-Unis, selon laquelle un quart des femmes noires interrogées pensent avoir été écartées après un entretien en raison de leur coupe de cheveux.

Harcèlement sur les réseaux sociaux

Sans possibilité de quantifier le phénomène en France, certains cas médiatisés ont cependant marqué les esprits, comme celui de l’ancienne porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, dont la coupe afro a entraîné de nombreux commentaires acerbes lors de sa prise de fonction en avril 2019. 

Audrey Pulvar, adjointe à la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ou dernièrement Eve Gilles, Miss France 2024, ont également dû affronter critiques et moqueries acerbes et dévalorisantes sur leur coupe de cheveux.

Le sujet est moins trivial qu’il n’y parait, il est même de la plus haute importance politique ! Rokiata Ouedraogo, humoriste

“Il y en a qui les jalouse, d’autres qui en sont dégoutés, et certains même n’hésitent pas à y plonger leurs doigts sans mon autorisation. Vous l’aurez deviné, je veux vous parler de mes cheveux ! (…) Le sujet est moins trivial qu’il n’y parait, il est même de la plus haute importance politique !”, lançait Roukiata Ouedraogo sur France Inter dans l’émission Par Jupiter, au moment de la polémique autour des coiffures de Sibeth Ndiaye. 

Des lissages au mouvement “Nappy”

“J’avais déjà eu la peur au ventre à l’idée d’arriver dans les locaux de l’entreprise où je faisais mon stage à cette époque. La raison ? Mes cheveux relâchés, cernés d’un headband. C’est ce que l’on appelle plus communément un afro, mais encore aujourd’hui je me demande si son simple nom n’est pas révélateur de tout ce que cela induit”, témoigne la militante afroféministe Mrs Roots sur son blog, “A cette période, je découvris le ‘nappy'”, (contraction de “nappy”- naturel – et “happy” – heureux -, ndlr).

Pour beaucoup de femmes noires, l’idée de porter leurs cheveux au naturel est insupportable. Chimamanda Adichie Ngozi, écrivaine féministe

Pour Mrs Roots, “le cheveu crépu appartient à un imaginaire raciste en tant que trait négroïde et qu’en tant que femme, elles [les femmes noires] font l’objet d’une pression sexiste visant leur apparence“. La militante cite l’écrivaine féministe nigériane Chimamanda Adichie Ngozi : “Je suis un peu fondamentaliste quand cela vient aux cheveux des femmes noires. Les cheveux sont des cheveux – cependant, il y a des questions plus larges : l’acceptation de soi, l’insécurité et ce que le monde vous dit être beau. Pour beaucoup de femmes noires, l’idée de porter leurs cheveux au naturel est insupportable.”

Lire dans Terriennes :

Nappy et happy : la coiffure afro émancipatrice !

L’association SciencesCurls célèbre les cheveux naturels

Santé : les produits de défrisage capillaire augmenteraient le risque de cancer de l’utérus

“Ouvrir la voix” un film d’Amandine Gay : mots et maux de femmes noires francophones

A Abidjan, la beauté se conjugue aussi en cheveux crépus

Au Québec aussi le mouvement “nappy” s’étend, pour retrouver son cheveu et bien plus

 

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Attaque d’un fourgon pénitentiaire: hommage dans l’Eure, poursuite du blocage des prisons vendredi | TV5MONDE

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L’enquête avance pour retrouver le commando qui a attaqué un fourgon pénitentiaire, tuant deux agents et en blessant trois autres pour faire évader un multirécidiviste, a assuré Gérald Darmanin jeudi, qui participe aux côtés notamment d’Eric Dupond-Moretti à l’hommage aux deux victimes dans l’Eure.

L’intersyndicale de l’administration pénitentiaire a appelé pour sa part à poursuivre vendredi les blocages des prisons, les réponses du gouvernement à ses revendications comportant selon elle “trop de conditionnel”, a indiqué à l’AFP Wilfried Fonck, du syndicat UFAP-UNSA-Justice.

Choqués par le meurtre de deux de leurs collègues, abattus mardi matin dans le guet-apens au péage d’Incarville (Eure), les agents pénitentiaires ont entamé mercredi un mouvement de blocage des établissements pour “maintenir la pression” sur le gouvernement.

Leurs représentants syndicaux ont été reçus mercredi à Paris par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui a pris plusieurs engagements. Mais ils exigeaient un accord écrit, qui a leur été transmis jeudi matin.

Ce “relevé de décisions” prévoit notamment de doter les agents d’armes longues, en plus des actuelles armes de poing, lors des transferts et de limiter les extractions les plus dangereuses, en ayant recours à la visioconférence ou au déplacement des magistrats en prison.

“L’accueil des annonces est mitigé localement, ça ne semble pas suffisant pour l’instant et nous sommes méfiants”, a confié Loïc Boyer, responsable du syndicat FO justice à Caen.

Pour Ludovic Motheron, responsable CGT pénitentiaire en Nouvelle-Aquitaine, il n’y a encore “rien de concret”. “Ils nous ont promis quelques petits trucs pour essayer de faire baisser un peu la pression” mais rien d’immédiat, et au centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan (Landes), “on a durci le mouvement”, a-t-il déclaré.

“Pensées les plus émues”

Dans le petit village normand d’Incarville (Eure), secoué mardi par l’attaque mortelle menée par le commando lourdement armé à la barrière de péage toute proche, un recueillement silencieux, avec dépôt de gerbe, s’est déroulé vers 18H00, réunissant environ 500 personnes, a constaté l’AFP.

“Nous sommes tous réunis en cette fin d’après-midi pour rendre un hommage aux deux agents pénitentiaires, sauvagement assassinés il y a deux jours au péage d’Incarville, dans les conditions que vous connaissez”, a déclaré le maire de la commune, Patrick Maugars.

“Nos pensées les plus émues vont aujourd’hui à leurs familles. Nous pensons également aux trois agents pénitentiaires gravement blessés”, a-t-il ajouté, avant une minute de silence.

Les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de la Justice Eric Dupond-Moretti et de la Défense Sébastien Lecornu, y ont participé.

MM. Darmanin et Lecornu ont annoncé se rendre ensuite à la brigade de gendarmerie de Louviers (Eure), voisine d’Incarville, pour s’entretenir avec les fonctionnaires “intervenus en premier sur les lieux de l’embuscade meurtrière du péage”.

Quelque “350 enquêteurs” sont mobilisés sur la piste des auteurs de l’attaque sanglante et du détenu en fuite, Mohamed Amra, et “ils avancent très bien” dans leurs investigations, a affirmé M. Darmanin sur France 2.

Une perquisition a eu lieu mercredi à Evreux (Eure) dans le cadre de cette enquête, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP, sans plus de précisions.

La traque s’organise aussi au-delà des frontières, avec une notice rouge émise par Interpol à la demande des autorités françaises pour localiser l’évadé au cas où ce dernier serait parvenu à quitter le pays.

Le casier judiciaire de Mohamed Amra, 30 ans, porte 13 mentions. Il était détenu depuis janvier 2022 à la maison d’arrêt d’Evreux en exécution de plusieurs peines, notamment pour extorsion et violence avec arme.

Selon une source proche du dossier, il est aussi impliqué dans des trafics de stupéfiants, soupçonné d’avoir commandité des meurtres liés à ces trafics.

Des vidéos de cette attaque spectaculaire ont été diffusées sur les réseaux sociaux et Gérald Darmanin a fait savoir qu’il avait saisi la justice pour qu’elle enquête sur la fuite de ces images.

bur-cor-ban-mac-mb/all/gvy

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Inondations dans le Pas-de-Calais: ‘beaucoup reste à faire’, reconnaît Attal | TV5MONDE

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Le Premier ministre Gabriel Attal, en visite vendredi dans le Pas-de-Calais pour le suivi des inondations qui ont frappé le département à partir de novembre, a reconnu vendredi qu’il restait “beaucoup de choses à faire”, notamment dans les actions pour éviter qu’elles ne se reproduisent.

“Il y a des choses qui ont été faites” mais “il reste beaucoup de choses à faire”, a-t-il insisté lors de cette brève visite avec des élus et des sinistrés, sa quatrième dans le département depuis les inondations.

Dans un entretien à la Voix du Nord publié jeudi, il avait annoncé que 47 millions d’euros du fonds de solidarité européen seraient consacrés au Pas-de-Calais.

Depuis novembre, le département a été touché par plusieurs épisodes de crues violents qui ont laissé des milliers d’habitants sinistrés.

“On est engagé dans une véritable course contre la montre pour éviter qu’à l’automne prochain se reproduisent les événements qu’on a connus à l’automne dernier et en début d’année”, a souligné le Premier ministre vendredi.

Au-delà des 400 opérations de travaux d’urgence menées depuis janvier, curages de cours d’eau notamment, une liste d’une centaine de “travaux structurants” pour la gestion de l’eau a été annoncée et d’autres suivront “rapidement”, a-t-il assuré. L’Etat doit verser 70 millions d’euros pour financer ces travaux.

“Évidemment que le réchauffement climatique est là (…) et que les inondations que vous avez vécues ici sont un des impacts les plus éclatants”, a estimé M. Attal. Mais “on ne peut pas dire à nos concitoyens qu’on ne pourra pas les protéger sinon il faut leur dire de déménager”, ce que le gouvernement souhaite limiter “au maximum”, a-t-il poursuivi.

“Pour nous, la souffrance est quotidienne, on ne peut pas dire que ça va assez vite”, a confié à l’AFP un sinistré, Jean-François Ghillebaert, tout en reconnaissant une “réelle volonté d’action” du gouvernement.

Relogé depuis la mi-novembre à la suite de l’inondation de sa maison de Blendecques, il attend qu’elle soit rachetée par l’Etat mais ne sait pas pour quel montant.

Avec les autes habitants de son quartier, décrit comme “condamné” par les autorités, “on est les premiers déplacés climatiques du 62”, résume-t-il.

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A Matignon, la marge réduite de Gabriel Attal | TV5MONDE

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De la campagne des européennes où il est entré à reculons, au dossier calédonien qui échappe en partie à Matignon, le tout dans l’ombre d’un président omniprésent, Gabriel Attal peine à occuper son espace à la tête du gouvernement.

Le Premier ministre n’a plus vraiment la main sur la Nouvelle-Calédonie, historiquement gérée pourtant depuis la rue de Varenne, mais pilotée depuis 2020 et le départ d’Edouard Philippe par le ministère de l’Intérieur et des Outremer, sous la tutelle de l’Élysée.

Certes depuis le retour des violences cette semaine dans l’archipel, Gabriel Attal coordonne la crise en cellule “interministérielle”.

Mais difficile pour lui d’entrer de plain-pied dans ce dossier si complexe et éruptif, même si trois de ses prédécesseurs – Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls et Edouard Philippe – l’avaient pressé début mai, avant l’explosion, de monter au front.

“Le pilotage par le Premier ministre est considéré par les différentes parties comme une garantie”, car c’est un “plus haut niveau” que l’Intérieur et il a une “dimension interministérielle”, ce qui permet d’aborder l’ensemble des questions, y compris économiques et sociales, explique Jean-Marc Ayrault.

Gabriel Attal apporte “une neutralité et une virginité” dans un dossier où “il faut prendre le temps de dialoguer” comme il l’a fait sur d’autres sujets, plaide un conseiller de l’exécutif.

Interventionnisme

En 1988, quand Michel Rocard forge avec les parties calédoniennes les Accords de Matignon, il a effectivement “le temps pour lui et l’espace politique” permis par le président François Mitterrand pour mener les négociations, relève l’historien Jean Garrigues.

Mais pour un Gabriel Attal nommé en janvier, “la fenêtre de tir est très étroite” du fait du délai fixé par Emmanuel Macron à fin juin pour valider la réforme électorale contestée, note l’auteur de “Elysée contre Matignon, de 1958 à nos jours”, paru en 2022 (éditions Tallandier).

L’ombre tutélaire du président est aussi toujours là. Emmanuel Macron a chargé son Premier ministre d’inviter les parties prenantes pour relancer le dialogue… tout en conviant personnellement, en vain, les forces politiques locales à une visioconférence.

Emmanuel Macron “veut toujours être en contrôle” et “présidentialiser tous les sujets, tous les problèmes”, relève M. Garrigues qui date cet interventionnisme de Nicolas Sarkozy, quand il réduit son Premier ministre François Fillon au rang de “collaborateur”.

Illustration encore avec les élections européennes: le chef de l’Etat a demandé à Gabriel Attal de débattre avec la tête de liste du Rassemblement national Jordan Bardella. Mais quand la date du 23 mai est annoncée, des proches du président laissent filtrer dans la presse qu’il pourrait, lui-même, être tenté par un face-à-face avec Marine Le Pen.

“Coût politique énorme”

Entravé en outre dans son action par une majorité relative à l’Assemblée nationale, Gabriel Attal a-t-il vraiment envie de s’impliquer ?

Il est entré dans la campagne des européennes sur la pointe de pieds, sans mentionner l’Europe à la foire aux bulots de Pirou (Manche), où il a multiplié les selfies. Est-il en campagne pour lui-même ? “Je suis Premier ministre et le cœur de ma mission, c’est de répondre aux préoccupations des Français”, dit-il.

Gabriel Attal est en fait “plus que jamais” candidat à la présidentielle de 2027, estime un ministre, relevant que “toutes les catégories de population sont contentes de le voir”.

L’Elysée s’agace alors, et en déplacement à Beaugency (Loiret), il change de braquet: “Ce qui se joue le 9 juin est absolument majeur”, lance-t-il.

Mais avec des sondages qui donnent l’extrême droite largement victorieuse, il ne souhaite peut-être pas payer le “coût politique énorme” d’une défaite en s’exposant largement, avance un député de la majorité.

Un ténor de la majorité se désespère, lui, de l’affaiblissement supposé de Matignon, consacré par la nomination de M. Attal.

“Il va faire un bon débat contre Bardella”. Mais pour le reste, “on ne peut pas exercer ces fonctions sans expérience”, considère-t-il.

Acide, un proche du président résume: “Il donne des gages sur ce que le président lui demande, pour le reste il s’occupe de lui, de son image”.

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